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Centres de vaccination I Pourquoi la population ne s’y présente-t-elle pas en masse ?

Centres de vaccination I Pourquoi la population ne s’y présente-t-elle pas en masse ?

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Le vaccin chinois Sinopharm approuvé par l’Organisation mondiale de la Santé est jugé efficace à 70%. Il peut sauver des vies et lutter contre la propagation de la Covid-19. Malgré tout, la plupart des citoyens ne se rendent pas dans les centres de vaccination pour recevoir leurs doses jusqu’à ce que cela aboutisse à un ultimatum.

 

Le gouvernement a décidé de rendre obligatoire la vaccination anti Covid. Cette décision est due au faible taux de couverture vaccinale. Des citoyens ne se rendent toujours dans les centres de vaccination pour recevoir leurs doses. Al-Watwan a recueilli plusieurs témoignages dans la journée du mercredi, 13 octobre afin de comprendre quelques raisons de ce désintérêt. Des médecins, des journalistes et bien d’autres catégories de personnes ont décidé de témoigner. Une journaliste qui souhaite garder l’anonymat refuse le vaccin mais elle sera obligée de le faire après l’apparition de plusieurs notes obligeant chaque comorien à se faire vacciner.

 

“Je ne veux pas le faire parce que je n’’y crois pas trop en ce vaccin et j’ai peur de me faire piquer mais aujourd’hui je n’aurai pas vraiment le choix comme il est obligatoire”, se justifie-t-elle. Certains craignent les effets secondaires et d’autres complications méconnues à l’avance. C’est le cas de Faouzia Amine. “J’ai failli perdre ma mère à cause de ce vaccin et le comportement de ceux qui s’occupent de la prise en charge est aberrant. Après l’injection, elle a eu des effets secondaires qui l’ont laissé avec des séquelles jusqu’à l’heure actuelle sans aucune prise en charge.

 

Il y a une négligence de la part des autorités sanitaires”, dit-elle. D’autres fustigent le manque d’information sur le vaccin et la campagne de vaccination. Pour Ahmed Ibrahim. “J’ignore les conséquences qui suivront dans les années à venir, après ce vaccin réalisé en peu de temps sans étude élargie. Aux Comores, on nous oblige à nous faire vacciner sans aborder une vraie sensibilisation et nous convaincre. Donc, je ne suis pas convaincu et je refuse de me faire vacciner”, indique Ahmed Ibrahim. Les responsables de la Coordination de lutte contre la Covid-19 reconnaisse ne pas disposer d’aucune étude pour comprendre ce désintérêt de la population.

Revoir la sensibilisation sur le vaccin contre la Covid-19

Au cours d’un échange avec le chargé de communication de la Coordination de lutte contre la Covid-19, Dr Djabir Ibrahim affirme dans son bureau. “On sait qu’une grande partie de la population ne s’est pas faite vacciner d’après les résultats. Toutefois, aucune étude n’a été faite pour comprendre la cause”, dixit le chef du service des urgences de l’hôpital El-Maarouf.

 

Cependant, son confrère, Dr Abdoul-Anziz Hassanaly, chargé du Comité insulaire de lutte contre la Covid-19 à Mwali, livre plusieurs raisonnements. “Chaque personne qui refuse de se faire vacciner a ses raisons, d’autres ont peur du vaccin, tout comme ceux qui ont une phobie de la piqure ou ceux qui ne sont pas assez sensibilisés et font confiance aux Fake News véhiculés sur les réseaux sociaux”, Et malgré les craintes, Dr Abdoul-anziz Hassanaly rassure la population et conseille à se faire vacciner afin de lutter contre la Covid-19.

 

Les dernières statistiques du classement de l’Oms sur la vaccination et autres médias et organisations qui suivent l’évolution de la vaccination anti-Covid dans le monde, montrent que les données aux Comores ne diffèrent pas de celles de certains pays africains. D’après Mohamed Said Abdallah Mchangama, politicien et président de la Fédération comorienne des consommateurs (Fcc), “les pays qui sont les plus vaccinés sont soit des pays démocratiques, avancés avec un service de santé national très performant, où la population a une grande confiance aux autorités sanitaires (Pays scandinaves, Portugal) ou des pays autoritaires mais au service national de santé bien organisé, respecté par les citoyens”.

 

Il poursuivra que “chez nous, comme dans beaucoup de pays similaires, le manque de confiance envers les autorités sanitaires, politiques et religieuses, la faiblesse des associations de la société civile susceptibles de sensibiliser la population, le coût du déplacement vers le lieu de vaccination contribuent à la faiblesse du taux de vaccination”.


“Beaucoup pensent que la campagne de vaccination est d’abord un acte politique, accessoirement, une manière de prélever de l’argent aux citoyens par des amendes, des coûts élevés de tests. L’application discriminatoire des sanctions aux contrevenants des mesures de rassemblement politise la perception de la campagne de prévention contre la pandémie”, explique-t-il pour justifier cette faible couverture vaccinale.

Nourina Abdoul-Djabar

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