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Élections législatives et communales I Boycott ou participation : le dilemme persistant de l’opposition

Élections législatives et communales I Boycott ou participation : le dilemme persistant de l’opposition

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Alors que le président Azali Assoumani a officiellement convoqué le corps électoral pour les élections législatives et communales prévues en janvier et février prochains, l’opposition peine à adopter une stratégie commune. Si certains refusent catégoriquement de participer, d’autres laissent planer le doute ou se préparent malgré tout à entrer dans la bataille, espérant contester la domination du régime. Al-watwan a recueilli les réactions de certains acteurs politiques.

 

Le paysage politique est en ébullition. Jeudi dernier, le président Azali Assoumani a signé le décret convoquant le corps électoral pour les élections législatives et communales, confirmant ainsi la tenue des scrutins en début d’année 2025. Cette annonce a immédiatement suscité des réactions variées au sein de l’opposition, divisée entre une volonté de boycott et la tentation d’un engagement, même «miné d’avance». Depuis l’adoption de la Constitution en 2018, le président Azali Assoumani, est régulièrement accusé par l’opposition de ne pas «organiser des élections démocratiques».

L’opposition unie, mais pas dans son entièreté

La récente formation de l’Opposition unie des Comores, un collectif rassemblant plusieurs partis et figures de l’opposition, a fait naître l’espoir d’un front commun contre le régime. Pour Mouigni Baraka Saïd Soilihi, leader du Rassemblement démocratique des Comores pour l’égalité (Rdce), cette union est indispensable, estimant qu’elle demeure « la seule stratégie » à adopter face au régime. Selon lui, il est impératif de maintenir l’élan d’unité amorcé récemment «pour dégager le président et son clan du pouvoir». «Une stratégie qui doit passer par un rassemblement interne et externe, en impliquant la diaspora», souvent perçue comme une force motrice pour l’opposition.


Cependant, derrière cette unité de «façade», les dissensions sont nombreuses. Les doutes concernant la participation aux prochaines échéances restent vifs. Pour Mahamoudou Ali Mohamed, leader de l’Alliance nationale des libéraux pour les Comores, la réponse est sans appel «pas du tout. Depuis la mascarade de la constitution de 2018, nous n’avons souscrit à aucune des dispositions qui en ont découlé. Nous n’avons participé à aucune des échéances électorales». Un boycott qui s’inscrit dans une ligne dure, rejetant en bloc toute participation tant que les conditions actuelles persistent.


De son côté, Fahmi Saïd Ibrahim, ancien ministre et membre du parti Juwa, souligne la complexité de la situation. Le Juwa, grand parti d’opposition, est lui-même divisé. La direction actuelle, qu’il qualifie «d’illégale et d’illégitime», a refusé de participer aux législatives de 2020, et aujourd’hui, la question de sa participation au même processus reste en suspens. «La logique et la cohérence voudraient que tous les candidats et leurs soutiens participent », estime Fahmi Saïd Ibrahim. Autrement, « le peuple comorien risque de nous accuser de ne vouloir participer qu’aux scrutins présidentiels, et il n’aurait pas tort dans ce cas.

Il y a maintenant de sérieuses questions à se poser quant aux moyens mis à la disposition de tous les candidats pour garantir un scrutin sincère, régulier et donc crédible. L’opposition devrait se servir de ce tremplin pour diagnostiquer la gestion du pouvoir, montrer qu’elle est capable d’offrir une vision pour une bonne gouvernance des affaires publiques, et défendre des projets sérieux afin de prouver au peuple et à la communauté internationale qu’il existe une alternative crédible», ajoute-t-il. Cependant, «pour ma part, j’attends de voir la position de l’opposition, mais je vous livre ici ma conviction ».


Cette interrogation est partagée par Ibrahim Mohamed Soulé, ancien député du Juwa, qui se dit partisan d’une participation active aux élections. Pour lui, «la politique de la chaise vide ne conduit qu’à une voie de garage ». Malgré tout, il ne cache pas son scepticisme quant à l’impartialité des organes électoraux, en particulier après la reconduction de l’actuel président de la Ceni à la tête de l’institution électorale.

«Tout politicien averti aura compris qu’après les résultats du 1er tour de la présidentielle, la messe est dite », tranche-t-il, avant d’ajouter que l’unification de l’opposition est cruciale, mais elle ne peut se faire que si chacun met de côté ses intérêts personnels et son égo. En attendant, pour lui, une participation dans ces conditions de règne du pouvoir n’est pas envisageable, car «peine perdue». Si les débats au sein de l’opposition tournent autour de la participation ou du boycott, tous s’accordent à critiquer les institutions en charge de l’organisation des élections.

Des critiques unanimes contre la Ceni et la Cour suprême

Mohamed Jaffar Abbas, coordinateur du Collectif des candidats aux dernières élections, dénonce la rapidité avec laquelle la Cour suprême devra statuer sur les candidatures, laissant ainsi peu de place à une réelle transparence et ajoutant que l’opposition accorde peu de crédit aux structures en charge de l’organisation des scrutins et de la proclamation des résultats en référence à la Ceni et à la Cour suprême. Selon lui, les dés sont déjà jetés et le régime, «soutenu par la communauté internationale, cherche avant tout à consolider son pouvoir en minimisant la représentation de l’opposition».


Le sentiment d’impuissance face à ces institutions est partagé par Mmadi Ali, ancien ministre et membre du Front national de la justice (Fnj), qui exprime un profond désenchantement. «Ce que j’ai vécu en 2019 et en 2024 est largement suffisant pour ne pas avoir confiance aux organes chargés des élections tant que le système reste le même », confie-t-il.


Vers une alternative ?

Malgré ces critiques, certains tentent de tracer une autre voie. Arfane Salim Abdou, membre du directoire d’Ushe, parti naissant, annonce la volonté de son mouvement de participer, d’une manière ou d’une autre, aux prochaines échéances. «Ce qui est une certitude, c’est que nous serons présents pour faire entendre notre voix », assure-t-elle. Pour ce jeune parti, l’enjeu est de se positionner en marge de l’opposition classique et de proposer une alternative crédible aux yeux des électeurs.


De même, Housni Mohamed Abdou, président du parti Swauti, affiche sa disponibilité pour construire une coalition électorale. «Nous souhaitons participer aux élections dans un climat apaisé et transparent », déclare-t-il. Cependant, il n’a pas clairement annoncé un éventuel soutien au régime actuel, préférant attendre les résultats des élections pour se positionner.

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