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Câest ce quâon appelle une attaque frontale. Pour sa rentrĂ©e politique, le candidat malheureux Ă la prĂ©sidentielle de 2016, Ahmed Mahmoud Wadaane, a, en effet, frappĂ© un grand coup. MĂȘme si en termes de mobilisation, le compte nây Ă©tait pas, malgrĂ© la prĂ©sence de certains tĂ©nors de lâopposition comme Houmed Msaidie, Mouigni Baraka Said Soilihi, Mohamed Abdouloihabi ou encore Nourdine Bourhane, les propos Ă©taient sans nuance. Le prĂ©sident du Rifaid sâest livrĂ© Ă un exercice de dĂ©molition du bilan des neuf mois du chef de lâEtat, Azali Assoumani. Il a, dâabord, commencĂ© par railler cette ambition du nouveau rĂ©gime de faire des Comores un pays Ă©mergent dâici Ă 2030.
«LâĂ©mergence nâest possible dans un pays que lors que trois conditions sont rĂ©unies, Ă savoir lâautosuffisance alimentaire, lâesprit de compĂ©tition entre les diffĂ©rentes communes et la suppression de certaines institutions fantaisistes. Ces conditions ne sont pas visibles aux Comores. Ă titre dâexemple, pourquoi ne pas supprimer le poste de gouverneur et le conseil de lâile et autres commissaires pour avoir un seul prĂ©sident et des vices prĂ©sidents en charge des affaires de chaque Ăźle ? Sans cette rĂ©forme constitutionnelle, les licenciements vont continuer, car les dĂ©penses continueront Ă plomber le budget de lâEtat».
Ahmed Mohamed Wadaane dĂ©nonce, par ailleurs, certaines ââposturesââ du prĂ©sident de la RĂ©publique. «Il a laissĂ© entendre que la politique de lâassistanat et de la mendicitĂ© Ă©tait rĂ©volue. La question est de savoir qui Ă©tait le mendiant ? Sâil sâagit des ex-prĂ©sidents, alors il sâinclut dedans. Sâil sâagit de la population, câest un manque respect. Mais, comment comprendre que cette politique est finie lorsquâon reçoit un don de riz en provenance du Japon ou encore neuf milliards de la Banque africaine de dĂ©veloppement» ?
Au sujet des Ă©vĂ©nements du lycĂ©e de Moroni au cours desquels un Ă©lĂšve a Ă©tĂ© blessĂ© par balle, il impute toujours la responsabilitĂ© Ă Beit-Salam. «Si lâarmĂ©e sâest autorisĂ©e Ă entrer au lycĂ©e et lyncher ces jeunes, câest parce que la communication prĂ©sidentielle est basĂ©e sur la terreur. Ce qui sâest passĂ© au lycĂ©e est de la responsabilitĂ© du prĂ©sident. Ce dernier nâaccorde aucune reconnaissance aux diffĂ©rentes institutions Ă©tatiques. Lâexemple de la Cour constitutionnelle est frappant puisquâon avait coupĂ© leur quota de crĂ©dit tĂ©lĂ©phonique et leur courant ; on a dissout la commission anticorruption», a-t-il dĂ©noncĂ©.
Mahmoud Waadane a particuliĂšrement critiquĂ© les ââlicenciements massifsââ opĂ©rĂ©s par le nouveau pouvoir, aussitĂŽt investi. «Dans ce pays, il y a deux façons dâĂȘtre recrutĂ©, les Ă©lections ou les connaissances personnelles. Et Azali Assoumani en sait quelque chose. Les jeunes limogĂ©s ont aussi une grande responsabilitĂ© sur la situation actuelle parce quâils restent sur Facebook Ă rĂąler au lieu dâentreprendre des actions pour recouvrer leurs droits».