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LâUnion de lâopposition a tenu un meeting hier dans lâaprĂšs-midi dans le quartier dâIrungudjani, Ă Moroni. Certains de ses leaders Ă©taient prĂ©sents, tels que lâancien vice-prĂ©sident Nourdine Bourhane, les dĂ©putĂ©s Ali Mhadji et Mohamed Msaidie, le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du Juwa, Ahmed Hassane El-Barwane, ou encore Moustoifa SaĂŻd Cheikh. Les intervenants ont, tout au long du meeting, fustigĂ© le projet de constitution, tout en insistant sur le fait quâil nây aura pas dâĂ©lections le 30 juillet prochain.
Premier Ă prendre la parole, le dĂ©putĂ© de Moroni Sud Mohamed Msaidie a dĂ©montĂ© en rĂšgle le projet de constitutionnel. «Si le projet passe, nous nâaurons plus de prĂ©sident mais un monarque sans contre-pouvoir, lâassemblĂ©e ne sera que lâombre dâelle-mĂȘme, les conseils des Ăźles nâexisteront plus et les gouvernorats des carcans vidĂ©s de toute substance», a arguĂ© le parlementaire. Le dĂ©putĂ© ira jusquâĂ dire «quâil Ă©tait impossible en trois mois, que le texte rĂ©fĂ©rendaire voit le jour», ajoutant que «celui-ci a Ă©tĂ© rĂ©digĂ© il y a longtemps».
Mohamed Msaidie a Ă©galement dĂ©plorĂ© la mainmise des commissions Ă©lectorales par les autoritĂ©s et a Ă©galement regrettĂ© «lâimprobitĂ© du prĂ©sident de la Ceni, qui a sĂ©journĂ© en prison pour des dĂ©penses injustifiĂ©es». Et a rĂ©pĂ©tĂ© encore et encore que le vote nâallait pas avoir lieu. Les diffĂ©rents orateurs du meeting dâhier ont par ailleurs vigoureusement dĂ©sapprouvĂ© «les propos stigmatisant Ă lâendroit des anjouanais, tenus par le directeur de cabinet en charge de la DĂ©fense, Youssouf Mohamed Ali, et par le vice-prĂ©sident en charge de lâAmĂ©nagement, Moustadroine Abdou». Propos que nous ne retranscrirons pas ici.
«Mise sous tutelle»
Dâautres, comme Abdallah Abdou Hassan (Abdallah Agwa) ont Ă©mis un appel Ă lâendroit du chef dâEtat-major, notamment suite aux propos tenus par le colonel Mohamed Anrifi dans une vidĂ©o trĂšs rapidement devenue virale sur les rĂ©seaux sociaux (voire le n°3471, article «DĂ©rapage verbal dans la campagne rĂ©fĂ©rendaire» de Riziki), lâenjoignant «à prendre ses responsabilitĂ©s avant quâil ne soit trop tard».
Quant au secrĂ©taire du Juwa, Ahmed Hassan El-Barwane, dernier Ă prendre la parole, il a mis en doute lâauthenticitĂ© du projet rĂ©fĂ©rendaire qui circule. Appelant lui aussi, Ă la non-tenue dâĂ©lections, il a quand mĂȘme livrĂ© ses impressions sur le texte constitutionnel qui sera soumis aux Comoriens le 30 juillet prochain. Comme Mohamed Msaidie, avant lui, il a regrettĂ© «la mise sous tutelle si le Oui lâemporte, du parlement, de la mise Ă mort des conseils des Ăźles qui seront supplantĂ©s par les conseils communaux, lesquels nâauront quâun avis consultatif». Il a par ailleurs insistĂ© sur «le manque de sincĂ©ritĂ© du chef de lâEtat, de sa propension Ă tenir des actes contraires aux promesses quâil a donnĂ©es». Un autre meeting est prĂ©vu jeudi prochain Ă Ndzuwani, toujours dans la perspective de dire quâil nây aura pas de vote, sans que lâUnion de lâopposition nâen dĂ©voile la stratĂ©gie.