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AnnoncĂ©e la semaine derniĂšre, la rencontre entre les deux ministres des Affaires Ă©trangĂšres, comorien et français, a eu lieu au Quai dâOrsay hier dans la journĂ©e. Le tĂȘte-Ă -tĂȘte entre les deux hommes aura durĂ© plus dâune heure au lieu de la trentaine de minutes prĂ©vues.
A la fin de ce huis-clos, aucune dĂ©claration Ă la presse nâa Ă©tĂ© faite. Jean-Yves Le Drian se sera contentĂ© dâaccompagner son homologue comorien jusquâĂ son vĂ©hicule. Pourtant, une rencontre Ă©largie entre les techniciens des deux ministĂšres Ă©tait prĂ©vue ainsi quâun dĂ©jeuner avec les Ă©lus mahorais (sĂ©nateurs et dĂ©putĂ©s).
Le patron de la diplomatie comorienne nâa pas semblĂ© surpris par ce changement. Selon lui, plusieurs points ont Ă©tĂ© abordĂ©s et des pistes proposĂ©es. Mayotte ?
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Les discussions ont été dominées par la situation à Mayotte mais nous avons davantage parlé de la coopération bilatérale, le cas de Mayotte préoccupe tout le monde et il revient aux deux parties de trouver des solutions.
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Il a ajouté que la partie française avait proposé des pistes et la partie comorienne a présenté des contre-propositions.
Ainsi, pour ce qui est de lâĂ©pineux cas de personnes jugĂ©es en âsituation irrĂ©guliĂšreâ, Souef Mohamed El-Amine a fait part de sa proposition.
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Le droit international doit ĂȘtre appliquĂ©, des cas ont Ă©tĂ© traitĂ©s avec succĂšs ailleurs ; les reconduites âaux frontiĂšresâ doivent ĂȘtre suivies de conditions, a-t-il rĂ©vĂ©lĂ© au cours de notre entretien.
En français facile, cela voudrait dire que les personnes qui seraient disposĂ©es Ă quitter Mayotte pour les autres Ăźles devraient ĂȘtre soutenues. Dans les coulisses, une possible implication de lâOrganisation internationale pour les migrations (Oim) dans ce dossier a Ă©tĂ© Ă©voquĂ©e. âCela Ă©tant, et jâinsiste, il faut que ce soit sur la base du volontariat, je prĂ©conise aussi la mise en place de mesures dâaccompagnement pour les gens qui veulent retourner chez eux, de Mayotte jusquâau fin fond des localitĂ©s dont ils sont issusâ, a-t-il encore expliquĂ©.
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Pour que ces gens puissent ĂȘtre fixĂ©s, il faut que des investissements soient consentis dans plusieurs domaines, comme la santĂ©, lâĂ©ducation ou encore lâagriculture, les gens auront du travail et ils seront Ă lâaise, a-t-il indiquĂ©.
Il y a aussi des propositions qui ont Ă©tĂ© faites par Jean-Yves Le Drian âmais sâagissant de la question de Mayotte, nous avons passĂ© beaucoup de temps sur une possible suspension de la note circulaire, (interdisant les embarquements des refoulĂ©s au dĂ©part de Mayotte vers les autres Ăźles sĆurs, Ndlr) ; nous ne pouvons la suspendre purement et simplement parce que les conditions ne sont pas encore rĂ©unies, une dĂ©rogation nâest pas encore possibleâ.
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Le statut de Mayotte nâa pas Ă©tĂ© profondĂ©ment discutĂ© par les deux hommes, Ă en croire le patron de la diplomatie comorienne, âparce quâil y a des questions urgentes Ă rĂ©glerâ.
Une prochaine rencontre, toujours entre Souef et Le Drian serait prĂ©vue dans les jours Ă venir. Pour ce qui est de la rĂ©union Ă©largie avec les techniciens des deux ministĂšres, celui-ci nâa pas eu lieu parce que,
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Le Drian et moi-mĂȘme maitrisions les dossiers, nous nâavons donc pas jugĂ© utile dâĂ©largir la rĂ©union, a-t-il fait savoir.
Quid du dĂ©jeuner avec les Ă©lus mahorais ? âIl a Ă©tĂ© reportĂ© justement pour finaliser la rencontre bilatĂ©rale entre les gouvernements français et comorien ; nous aurons lâoccasion de rencontrer les Ă©lus mahorais dans les jours qui viennentâ.