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Les relations bilatérales entre les Comores et la France ont été mises à rude épreuve ces derniers mois, depuis que le gouvernement comorien a opposé une fin de non recevoir quant à la volonté de la France de reconduire des Comoriens de Mayotte vers les trois autres îles.
La crise a vu le jour et elle a atteint son apogée lorsque la partie française avait décidé de suspendre les visas d’entrée en France aux ressortissants comoriens. C’est dans ce climat tendu que le ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean Yves Le Drian, a invité son homologue comorien, Souef Mohamed El-amine, le jeudi 23 août dernier au Quai d’Orsay.
Selon un communiqué de presse du ministère comorien des Affaires étrangères, publié à l’issue des discussions, «les deux parties ont abordé plusieurs sujets, dont la situation politique aux Comores, la coopération bilatérale, la question de Mayotte, ainsi que des questions d’ordre régional et international».
Il ressort de ce communiqué, signé le jeudi 23 août, que la partie française rassure de sa disponibilité «à renforcer les relations bilatérales et à accompagner le gouvernement comorien dans ses efforts en vue de promouvoir le développement socio-économique» des Comores.
Si la partie comorienne met l’accent sur la volonté française de soutenir le développement socio-économique, la partie française affiche son satisfecit quant à la mesure prise par le gouvernement comorien d’interdire les embarcations de fortune non identifiées à destination des îles.
«Le renforcement de la lutte contre les réseaux de trafiquants d’êtres humains a été également abordé. A cet égard, le ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères a bien pris note de la décision publiée le 31 juillet dernier par le ministère des Transports comorien interdisant le transport de passagers par des embarcations inadaptées et marqué notre disponibilité à appuyer sa pleine mise en œuvre…», peut-on lire sur le site www.diplomatie.gouv.fr avant de poursuivre sur l’engagement français d’appuyer «de manière accrue les garde- côtes et autres forces comoriennes engagées pour contrôler ces départs dans des embarcations non régulières».
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Selon la diplomatie française, la suspension des reconduites de Mayotte vers Ndzuani a occupé une bonne partie des discussions.
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«La situation créée depuis le 21 mars dernier par la décision comorienne de ne plus accueillir ses ressortissants entrés irrégulièrement à Mayotte a été au centre des entretiens, en vue de rechercher une voie de résolution durable entre nos deux pays, qui tienne compte de l’impact humain causé sur les populations et des impératifs de sécurité dans le département de Mayotte» affirme-t-on avant que l’on souligne «les perspectives d’une coopération renouvelée» avec comme priorités, «les actions de développement bénéficiant à la jeunesse comorienne» et pour, entre autres, «faciliter le règlement de la question de la circulation» entre l’île comorienne de Mayotte et les trois autres îles.
Les deux parties ont affiché une volonté commune de poursuivre le dialogue dans les prochaines semaines.