La Convention pour le renouveau des Comores accélère la mise en place de ses structures en vue des élections du président de la République et des gouverneurs des îles, prévues au tout début de l’année prochaine. Et c’est dans ce cadre que le parti présidentiel a procédé, samedi au Foyer des femmes de Moroni, à l’investiture des membres du bureau fédéral ainsi que ceux de la fédération de Ngazidja.Reconduit à son poste de secrétaire fédéral lors du congrès du mois d’août dernier, Youssouf Mohamed Ali s’est depuis employé à mettre sur pied une équipe des cadres, entièrement renouvelée, fortement rajeunie, marquée par une forte présence de femmes. Une équipe qui a une lourde mission : faire triompher la formation politique aux prochaines élections.
L’ouverture du parti
Selon les organisateurs, la cérémonie de ce samedi marque la conclusion d’une longue période de rétablissement visant à revitaliser un parti politique usé et qui avait désespérément besoin de sang frais. Une démarche qui a commencé il y a plus d’une année, à travers des séances de ruptures des jeûnes collectives, organisées dans de nombreuses localités du pays, d’après Nour El Fatah Azali, secrétaire fédéral adjoint en charge de coordination des fédérations.
Le conseiller privé du président de la République a encore une fois prôné l’ouverture de son parti à d’autres sensibilités et à accorder plus de place à la jeunesse. Il s’en est, par ailleurs, pris à nouveau à ceux qui le critiquent violemment sur les réseaux sociaux, en lui affublant toutes sortes de qualificatifs démesurés. « Arrêtez de juger autrui par son nom de famille. Jugez le plus tôt par les actes qu’il pose », a-t-il lancé à ses adversaires. Et de poursuivre : « On ne construit pas un pays par des insultes ni par la haine. La construction se fait à travers des actions et des projets. Combattez-nous par des projets et pas le contraire. J’invite donc toutes les personnes pétries de patriotisme à venir nous rejoindre pour construire ce pays qui nous appartient tous. »
Même tonalité d’ouverture pour le secrétaire de la fédération de Ngazidja, Mohamed Ali Abdallah, pour qui la pérennité de la Crc dépend de sa capacité ouvrir ses portes aux autres, « pas en faisant entrer les uns et tout en chassant les autres, mais plutôt en gardant tout le monde à l’intérieur ». Le proviseur du lycée de Moroni a mis la formation présidentielle en garde contre le comportement séditieux et l’arrogance qui sont, d’après-lui, des éléments nuisibles pour la cohésion.La secrétaire en charge des finances du parti, Nadjdat Said Abdallah, a quant à elle assuré que la jeunesse est prête pour prendre le relève, assurant qu’elle se tient derrière le président d’honneur du parti et chef de l’Etat, Azali Assoumani. De son côté, le secrétaire fédéral, Youssouf Mohamed Ali, a estimé qu’en terme de bilan, les militants ont de quoi se défendre. S’adressant à la nouvelle équipe, il l’a invitée à avoir le courage de défendre les actions du régime. « J’ai commencé à travailler depuis la période d’Ahmed Abdallah, je vous assure que je n’avais jamais vu les employés de l’État aligner 8 ans de régularité de salaire. Sauf, la nôtre », s’en est-il enorgueilli.
«Nos prédécesseurs ont passé 10 ans au pouvoir pour 35 km de route goudronnée. En 8 ans, nous avons construit 450 kilomètres de route enrobée. Savez-vous pourquoi avant les cérémonies de majliss étaient tenues les après-midi ? Parce ce que l’électricité faisait défaut. Nous avons assisté en 2016 à un dépouillement de bulletins sous une lampe à pétrole. Alors qu’à notre arrivée au pouvoir, nous avons résolu l’équation bien qu’il reste encore du travail à faire », a-t-il affirmé, sous les ovations du public. Le chef du parti Crc a estimé que son parti est prêt sur le plan organisationnel. Il est convaincu que les prochaines élections seront différentes des précédentes. «A l’époque, nous avions un projet de société à promouvoir. Aujourd’hui, nous avons un bilan à défendre et un projet à présenter», a-t-il conclu.