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Politique I Un groupe d’ex-Fga contre la conquête du pouvoir par les armes

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«Chacun doit assumer ses propres actes et ne pas y associer les Fga. L’on nous a délogés en 2008, en nous qualifiant de bandits. Mais aujourd’hui les vrais bandits qui nous ont délogés sont de retour, avec des armes pour conquérir le pouvoir. Nous leur disons alors de ne pas nous associer à leur besogne et d’assumer seuls leurs actes», a déclaré le porte-parole.

 

Un groupe d’anciens soldats de l’ancienne Force de gendarmerie d’Anjouan, Fga, a tenu un point de presse le mercredi 1er juillet au siège de la Radio et Télévision de Ndzuani (RTN). L’objectif a été d’affirmer leur soutien au pouvoir actuel, tout en se désolidarisant des «gens qui voudraient réclamer la tournante anjouanaise de 2021 avec des armes», selon leur porte-parole, un certain Attoumane Houmadi, encore connu sous le pseudonyme de Gps.

Délogés en 2008

«Chacun doit assumer ses propres actes et ne pas y associer les Fga. L’on nous a délogés en 2008, en nous qualifiant de bandits. Mais aujourd’hui les vrais bandits qui nous ont délogés sont de retour, avec des armes pour conquérir le pouvoir. Nous leur disons alors de ne pas nous associer à leur besogne et d’assumer seuls leurs actes», a déclaré le porte-parole. «Depuis 13 ans aucun Fga n’a utilisé ni machette, ni arme à feu. Nous avons d’ailleurs remis nos armes en 2008», a-t-il ajouté.
En plus de dénoncer l’attitude des «poseurs de mines» et des «familiers des réseaux sociaux qui tentent d’associer les Fga à leurs actes», le porte-parole des Fga a dit tout son soutien au gouvernement du président Azali. «Depuis cet instant nous soutenons ce gouvernement sans conditions. Les dirigeants actuels n’ont jamais cherché à entrer en discussion avec nous, mais ceci est une initiative propre à nous. Et jusqu’à présent nous nous considérons comme des responsables dans ce pays car il n’y a eu aucun acte administratif attestant notre licenciement», a encore soutenu l’ancien gendarme de l’ex-président Mohamed Bacar.


Bien entendu, lorsqu’on se dit de la même lignée politique que les autorités actuelles, l’on n’est forcément aussi contre la tournante de 2021, réclamée par une partie de l’opposition. «Il n’y a pas d’élections en 2021 et nous nous opposons aux gens qui les réclament. Car il y a eu des assises, puis un référendum qui a validé les assises, et ces gens qui appellent aujourd’hui à des élections en 2021 ont été candidats aux élections de 2019. C’est ridicule !», ont souligné les conférenciers.
Mais même si nos ex-Fga ont affirmé apporter un soutien sans conditions au président Azali, ils ont tout de même plaidé pour une réintégration dans l’armée. «Sambi, qui avait reconnu son tort, avait, vers la fin de son mandat, donné une retraite à certains d’entre nous. Ikiilou de même. Nous prions alors le président actuel de s’occuper de notre cas», a plaidé Gps, avant de réaffirmer : «Nous les Fga n’avons pas de rêve pour 2021, mais nous rêvons d’émergence à l’horizon 2030.»


Il faut rappeler que la Fga a été sous ordre exclusif du colonel Mohamed Bacar. Cette force armée de 400 hommes a été désarmée en 2008, suite à l’opération militaire «Démocratie aux Comores», menée par l’armée comorienne régulière, et soutenue par des troupes de l’Union africaine. Depuis, certains de ses éléments ont été réintégrés dans l’armée, tandis que la majorité s’est convertie à divers métiers. Il est utile de noter qu’une bonne partie de ceux qui ont tenu ce point de presse sont actuellement employés comme agents de sécurité à la direction anjouanaise de l’Agid (Administration générale des Impôts et des domaines), dirigée par Djaanfar Salim Allaoui, un autre ancien bras-droit de l’ancien président déchu anjouanais, Mohamed Bacar.

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