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Opposition. Souriez, vous ĂȘtes fichĂ©s !

Opposition. Souriez, vous ĂȘtes fichĂ©s !

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Le gouvernement dispose aujourd’hui de deux armes pour mater «toute voix discordante». La premiĂšre n’est autre que la peur quand l’on sait que les manifestations ne sont pas autorisĂ©es et que les autoritĂ©s brandissent la dĂ©sormais cĂ©lĂšbre «note Barwane» pour expliquer ce refus. La deuxiĂšme est liĂ©e aux cadavres qui se trouvent dans les placards de certains leaders regroupĂ©s aujourd’hui au sein de l’Union de l’opposition. En politique, rien ne se perd ! Souriez vous ĂȘtes fichĂ©s. Et le rĂ©gime de se frotter les mains.

 

Propos d’un ancien grand Ă©lu de l’Etat comorien, Ă  qui on aurait demandĂ© la participation Ă  une marche pacifique, il aurait rĂ©pondu : «l’heure est grave  et je n’assisterai Ă  aucune rĂ©union dĂ©sormais». Cet ancien grand Ă©lu ne croyait pas si bien dire si tant est qu’il ait prononcĂ© ces mots. L’heure est, en effet, trĂšs grave, l’opposition donne une forte impression de tĂątonnements, de lassitude, de peur aussi. De peur surtout. La machine Ă  broyer est  en ordre de marche. Impitoyablement. «L’autre» veille au grain, disons «efficacement».

La derniĂšre marche pacifique de Moroni, le  vendredi dernier aura permis de percevoir, voire d’apercevoir la peur qui hante les rangs de l’opposition, en tout cas d’un des leaders qui Ă©tait en tĂȘte de la marche. Entre continuer et arrĂȘter, poursuivre et stopper la manifestation, son cƓur balançait. Un dilemme. Un sacrĂ© dilemme.

Peur de «la fameuse moto» et des conditions hautement insalubres de la prison de Moroni ? «Le bras armé» de l’Etat aura rĂ©ussi Ă  susciter, plus que de la peur, une psychose. Laquelle s’est rĂ©pandue perfidement jusqu’à dĂ©mobiliser les militants, les sympathisants et les citoyens, qui nombreux auraient eu Ă  redire sur la gestion du pouvoir. Qui fait de la rĂ©pression des libertĂ©s individuelles, son alpha et son omĂ©ga. Qui fait de l’entorse aux rĂšgles Ă©tablies, sa principale ligne de conduite.


D’abord,  il y a  Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, assignĂ© Ă  rĂ©sidence depuis prĂšs d’un mois, «pour atteinte Ă  l’ordre public», par le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du ministĂšre de l’IntĂ©rieur. L’ancien prĂ©sident est sans conteste celui par qui la mobilisation peut arriver. Faire descendre les Comoriens dans la rue, en nombre important demeure la hantise du rĂ©gime en place. En assignant l’ancien raĂŻs Ă  rĂ©sidence, le pouvoir a coupĂ© l’herbe sous les pieds de  l’Union de l’opposition, qui peine Ă  mobiliser.

Poursuivant sur la mĂȘme ligne de conduite, Mahamoud Elarif, coordinateur du Juwa  Ă  Ndzuani a Ă©tĂ© mis «hors d’état de nuire» avec de la prison ferme pour quinze jours (qu’il a fini de purger) et six mois de prison avec sursis. MĂȘme chose pour le secrĂ©taire du Juwa, Ahmed Hassan El-Barwane qui a, lui, Ă©copĂ© d’une peine d’un an avec sursis. Les deux leaders s’ils se dĂ©cident Ă  parler, Ă  ĂȘtre Ă  la tĂȘte d’attroupement, ont de trĂšs fortes chances  de se retrouver «dans la maison d’en haut». Comprendre, la bien-nommĂ©e maison d’arrĂȘt de Moroni, «invivable mĂȘme pour les rats», selon un politicien qui y est dĂ©jĂ  passĂ©. Tout semble indiquer que dans les prochains rassemblements, la dĂ©capitation  se poursuivra.

ParticuliĂšrement taiseux

Et puis, il y a l’autre dossier. Tout le monde sait que tout politique qui se respecte, surtout de ce cĂŽtĂ©-ci du monde, a des cadavres dans son placard. Pour le cas des nĂŽtres, ce ne sont pas des cadavres,  mais des charniers qu’ils comptent dans leur trĂšs immense placard. Nommons donc, le dossier, relatif au  programme de la citoyennetĂ© Ă©conomique dont une enquĂȘte est ouverte. C’est l’épĂ©e de DamoclĂšs qui plane  au-dessus de plusieurs tĂȘtes qui aujourd’hui font partie de l’Union de l’opposition.


A commencer par Ahmed Abdallah Mohamed Sambi (Juwa), Mohamed Ali Soilihi (Updc), Mmadi Ali, Mohamed Bacar et Dossar, entre autres. Tous ont Ă©tĂ© citĂ©s par le rapport parlementaire sur la citoyennetĂ© Ă©conomique. Ici aussi, au-delĂ  du fait que les Comoriens veulent comprendre ce qu’il est advenu des millions de dollars issus de la vente de nos passeports Ă  des apatrides du Golfe, du fait qu’ils veulent que la lumiĂšre soit faite sur les rĂ©seaux parallĂšles qui ont Ă©tĂ© mis en place, force est de constater que les principaux protagonistes (pas tous) de ce dossier sulfureux se trouvent aujourd’hui dans les rangs de l’opposition et qu’il suffit d’un rien pour
 Est-ce pour cela, que des politiciens, ayant sans doute senti le vent tourner, ont opĂ©rĂ© un revirement spectaculaire alors qu’ils figuraient parmi les opposants les plus farouches d’Azali ou alors sont particuliĂšrement taiseux ?

Concomitance

Et puis cette rumeur persistante qui promet «un enterrement des dossiers fĂącheux pour peu qu’on veuille bien changer son fusil d’épaule». Ceux qui la lancent, en veulent pour preuve la possibilitĂ© qu’a eue le dĂ©putĂ© Abou Achrafi, de se rendre Ă  Ndzuani, alors qu’il lui est interdit de «quitter l’üle sur laquelle il se trouve», selon un ordre d’empĂȘchement signĂ© par le procureur de la RĂ©publique, laquelle a Ă©tĂ© refusĂ©e Ă  d’autre. Le premier a prĂȘtĂ© allĂ©geance au pouvoir, le deuxiĂšme, non, toujours selon les mĂȘmes mauvaises langues.

D’autres font valoir la quasi-concomitance entre la dĂ©claration pour la «restauration de l’ordre constitutionnel» signĂ©e par le gouverneur de l’üle de Ngazidja, Hassani Hamadi, et la demande d’audition dans le cadre du dossier citĂ© plus haut. Et ajoutent perfidement que s’il s’était tenu Ă  carreau, rien de bien fĂącheux ne lui serait arrivĂ© et qu’il pouvait donc toujours se rattraper
Comprendre, rĂ©tropĂ©dalage.

Morale de l’histoire : faire de la politique  proprement.  Sinon, le risque est grand que vos agissements (pas trĂšs nets)  d’hier soient l’arme avec laquelle on cherchera Ă  vous achever politiquement. Cette morale est valable  pour ceux qui sont au pouvoir aujourd’hui, comme ceux qui Ă©taient aux manettes hier
 En politique, rien ne se perd.



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