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Câest une «super trahison». Câest ainsi que le vice-prĂ©sident Abdallah SaĂŻd Sarouma a qualifiĂ© la dĂ©claration de son collĂšgue, Djaffar Ahmed SaĂŻd Hassani. Cette dĂ©claration qui a eu lâeffet dâun coup de tonnerre dans le microcosme politique et au-delĂ a fait rĂ©agir les grands Ă©lus Abdallah SaĂŻd Sarouma et Moustadroine Abdou, lors dâune confĂ©rence tenue hier dans un hĂŽtel de la place, en prĂ©sence de la premiĂšre dame, Ambari Daroueche.
Lâancien directeur des affaires judiciaires avait fait une sortie qui ne finit pas de faire parler dâelle, samedi dernier Ă Mrodjuu. Il avait, entre autres, dĂ©noncĂ© le transfert des compĂ©tences de la Cour constitutionnelle Ă la Cour suprĂȘme et avait appelĂ© au rĂ©tablissement de la Cour constitutionnelle.
Abdallah SaĂŻd Sarouma et Moustadroine Abdou nây sont pas allĂ©s avec le dos de la cuillĂšre Ă lâendroit de leur collĂšgue. Aucune expression nâĂ©tait assez forte pour qualifier ce quâa fait Djaffar Ahmed SaĂŻd Hassani. Le deuxiĂšme a parlĂ© de «dĂ©fection» dâemblĂ©e. Il prĂ©cisera que le but de cette rencontre avec la presse «était de dissiper les malentendus et les rumeurs parce que personne ne peut penser Ă ce que nous devons faire Ă notre place». AprĂšs cette brĂšve introduction, place aux questions de la presse.
«Marquer contre son camp»
Sâagissant de la sortie du vice-prĂ©sident Djaffar Ahmed SaĂŻd Hassani, Moustadroine Abdou reviendra dâabord sur le fait que lâenfant dâItsandra avait un parti, le parti blanc.
Pour dire sans doute quâil nâĂ©tait pas un enfant de la Convention pour le renouveau des Comores (Crc).
«Il aurait fallu que mon collĂšgue cherche Ă discuter avec nous, avec le prĂ©sident de la RĂ©publique, sâil avait constatĂ© que la voie suivie nâĂ©tait pas la bonne, au lieu de sâempresser dâaller tenir une dĂ©claration publique de cette portĂ©e», a-t-il expliquĂ©.
Il insistera : «jamais, nous, de notre cĂŽtĂ©, nâaurions pensĂ© quâil Ă©tait capable de faire une telle chose mĂȘme si certains nous disaient quâil nâĂ©tait pas content «.
Le prĂ©sident Azali Assoumani, a-t-il poursuivi, nous a honorĂ©s en nous choisissant comme colistiers, «un tel honneur ne se jette pas aux orties, Djaffar a marquĂ© contre son propre camp, comment qualifier un tel homme, une telle attitude ?». Le vice-prĂ©sident nâa pas manquĂ© dâĂ©tablir un parallĂšle avec le joueur colombien, AndrĂ©s Escobar qui avait marquĂ© contre son Ă©quipe, ce qui avait valu son Ă©limination lors dâun mondial, et dont tout le monde connait lâissue.
En amateurs du ballon rond, Abdallah SaĂŻd Sarouma, emboitant le pas Ă son prĂ©dĂ©cesseur, se qualifiera de «coach». Il parlera de ses 38 ans de vie politique, Ă©numĂ©rant les diffĂ©rents postes Ă©lectifs et nominatifs quâil a occupĂ©s. Concernant une probable dĂ©mission du vice-prĂ©sident, appelĂ©e par certains soutiens du pouvoir, les confĂ©renciers Ă©luderont. Aucune rĂ©ponse claire de leur part. Ils soutiendront par contre «quâaprĂšs le prĂ©sident de la RĂ©publique, câest nous». Et enchaineront, «il nâest pas possible que nous nous positionnons avec Djaffar, en tant que responsables du parti, en tant quâĂ©lus de la RĂ©publique, en tant que haut dignitaires». Sâagissant de la mise Ă lâĂ©cart du vice-prĂ©sident en charge de lâEconomie, les deux confĂ©renciers diront que câest faux.