Mouigni Baraka Saïd Soilihi a tenu une conférence de presse samedi 4 février, au New Select, au nom de son mouvement, pour demander aux autorités étatiques de faire un choix entre les politiques intérieures et les actions de l’Union africaine. Sur ce point, Mouigni Baraka Said Soilihi a martelé que son mouvement et ses militants «ont compris que les problèmes des Comoriens ne sont pas dans leurs préoccupations». Pour soutenir son argumentation, il a soutenu «malgré l’inflation et la situation économique, ceux qui président le pays ne sont pas en train de réfléchir sur une éventuelle sortie de crise. Mais au contraire, ce qui les préoccupe c’est comment gérer les problèmes de tout un continent».
L’ancien gouverneur a condamné ce qui est à ses yeux une forme de «monarchie» instituée, selon lui, dans le pays par le régime en place. De son avis, «l’appartenance du pouvoir exécutif aux seuls membres de la famille du colonel Azali Assoumani» et précise qu’actuellement, «même les ministres n’ont aucun pouvoir». Mouigni Baraka Said Soilihi a appelé les partis politiques opposés au régime à mobiliser leurs forces autour d’un plan qui garantira une alternance du régime. «Aujourd’hui, nous réclamons haut et fort la possibilité de tenir nos rassemblements politiques à la capitale comme dans les périphéries sans pour autant que ces derniers ne soient boycottés», a-t-il plaidé. Il précise : «tenir ces rassemblements est de notre droit en tant que citoyens comoriens».
Le décès d’Ayiman Nourdine
En déplorant ce blocage de manifestation dans la capitale, l’ancien gouverneur a ajouté : «c’est un droit que nous avons perdu depuis un bon moment, cependant, nous espérons assister à des élections justes et transparentes».Par rapport à l’actualité, liée notamment au décès d’Ayiman Nourdine, le conférencier a condamné le mystère autour du «meurtre» du jeune homme de Vuvuni, père de deux enfants. Sur cet aspect, Mouigni Baraka Said Soilihi a fermement fustigé les propos tenus par le directeur régional de l’enseignement supérieur, Nasserdine Nadhoiri, qui a soutenu que «les armes de l’armée comorienne ne servent pas à abattre des oiseaux».
L’ancien gouverneur qualifiera ces propos d’«indécents», ajoutant qu’«étant un agent de l’éducation des jeunes comoriens, ce ne sont pas les propos qu’il fallait tenir. Et si c’était un pays où les postes décisionnaires étaient attribués par compétence et non par affinités politiques, ce dernier devait être licencié». Quant au sujet lié à la présidence de l’Union africaine, contrairement à ceux qui avance qu’il s’agit d’une opportunité diplomatique pour le pays, l’ancien gouverneur ne voit rien de tout cela. «Nous n’allons pas le féliciter car il n’était en compétition avec personne», a-t-il conclu.
Par A.S.N