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Pour lâavocat, lâun des constats tirĂ©s lors du grand rendez-vous national de fĂ©vrier dernier, est âlâĂ©chec du fĂ©dĂ©ralisme comorien avec la superposition des institutions et les conflits de compĂ©tence qui en ont dĂ©coulĂ©â. Il a donc Ă©tĂ© recommandĂ© âun Etat unitaire fortement dĂ©centralisĂ© et dĂ©concentrĂ©â.
Quant Ă la prĂ©sidence tournante, lâexpert a indiquĂ© que rien nâempĂȘchait son abrogation puisque âne faisant pas partie des principes intangibles citĂ©s par la constitution en son article 42â. Pour autant, toujours selon notre interlocuteur, les participants aux assises nationales ont estimĂ© âquâon pouvait la garder pour peu quâelle soit renouvelableâ. Autre nouveautĂ©, âlâabolition des Ă©lections primaires pour faire place Ă une Ă©lection gĂ©nĂ©rale Ă deux tours avec un mandat de 5 ou 7 ansâ.
Lors du rĂ©fĂ©rendum, si le âOuiâ lâemporte, et si le prĂ©sident tient compte des recommandations, nous aurons donc droit Ă un Etat Unitaire fortement dĂ©centralisĂ© et dĂ©concentrĂ© et un rĂ©gime prĂ©sidentiel. âIl y aura une sĂ©paration stricte des pouvoirs avec aucun moyen de contrĂŽle de lâexĂ©cutif sur le lĂ©gislatif et vice versaâ.
Réduire le coût des institutions
En clair, le prĂ©sident ne pourra plus dissoudre le parlement et celui-ci ne peut Ă son tour sanctionner des membres de lâexĂ©cutif par le biais de la motion de censure.
Abdou Elwahab Msa Bacar expliquait lors de notre entrevue que les travaux des experts Ă©taient guidĂ©s par le souci de rĂ©duire le coĂ»t des institutions âjugĂ©es budgĂ©tivoresâ. Câest dans cette logique quâa Ă©tĂ© dĂ©cidĂ©e la suppression des postes de vice-prĂ©sidents.
Les gouverneurs, eux, seront Ă©lus, âtout en tenant compte de la configuration dâun Etat unitaire, cela veut dire quâils seront pourvus de mission administrative mais nâauront pas de rĂ©el pouvoir politique, celui-ci sera incarnĂ© par le prĂ©sident et son gouvernementâ.
Il est notamment prĂ©vu de redĂ©finir les attributions des gouverneurs et de les inscrire dans la loi fondamentale. Les maires feront office dâassemblĂ©e dĂ©libĂ©rante au niveau des Ăźles.
Pour ce qui est du parlement, il sera monocamĂ©ral, le systĂšme de cooptation des conseillers des Ăźles qui siĂšgent Ă lâassemblĂ©e pour une annĂ©e sera dĂ©laissĂ©. Il est Ă©galement prĂ©vu lâaugmentation du nombre de dĂ©putĂ©s qui devrait passer Ă 42. Toujours lors des assises nationales, la suppression de la Cour constitutionnelle pour un transfert de ses compĂ©tences Ă la Cour suprĂȘme a Ă©tĂ© recommandĂ©e.
Pour ce qui est de lâĂźle comorienne de Mayotte,il est prĂ©vu de âconsacrer constitutionnellement le diffĂ©rend territorial comoro-français, qui sera renvoyĂ© Ă une loi organique qui en fixera la doctrine nationaleâ. Enfin, toujours selon Abdou Elwahab Msa Bacar, âle muftorat sera Ă©rigĂ© en organe collĂ©gial avec un conseil reprĂ©sentatif des Ăźles, et sera inscrit dans la constitution alors que jusquâici il nâest consacrĂ© par aucun texte et, en finir avec le conseil des UlĂ©masâ.
Il faut sans douter noter quâune source autorisĂ©e a indiquĂ© que le texte rĂ©fĂ©rendaire sera connu dans les quarante-huit heures au plus tard.