Quatre ans après sa nomination comme ambassadrice extraordinaire et plénipotentiaire de la République française auprès des Comores, Jacqueline Bassa-Mazzoni s’apprête à quitter les Comores. A l’occasion, le président de la République, Azali Assoumani, à l’issue d’une cérémonie solennelle de décoration organisée hier mardi 27 juillet, l’a élevée au grade de Chevalier de l’ordre du Croissant vert. «La distinction que nous allons vous remettre aujourd’hui, porte officiellement la marque solennelle de notre gratitude envers vous, et à travers vous, envers la France, pour votre dévouement au développement de notre pays», a indiqué le chef de l’Etat, dressant un bref bilan des réalisations de la diplomate en faveur des Comores.
Azali Assoumani a souligné que Jacqueline Bassa-Mazzoni a œuvré «sans relâche», en faveur du renforcement des relations d’amitié et de fraternité qui unissent les deux pays, mais également en faveur de nombreux projets qui ont contribué au développement socio-économique des Comores et au bien-être de la population. «Vous avez cru en notre vision de l’émergence de l’Union des Comores, à l’horizon 2030. Vous avez mis vos qualités professionnelles et votre dynamisme au service de cette cause, en apportant une contribution inestimable à la tenue de la Conférence des partenaires au développement des Comores… C’est ensemble que les Comores et la France, ont réussi à obtenir l’accompagnement de nos partenaires bi et multilatéraux avec des belles annonces qui ont redonné de l’espoir au peuple comorien», a-t-il rappelé espérant que le successeur de Bassa-Mazzoni poursuivra ces efforts avec le même dynamisme, dans la mobilisation de ces annonces.
Le président Azali Assoumani a surtout évoqué l’engagement et la disponibilité de la diplomate pour accompagner les Comores dans la lutte contre la propagation de la Covid-19 dans l’archipel, tout au long de ces deux dernières années, «en nous apportant un soutien précieux, aussi bien en matériel médical et en médicaments qu’en partage d’expériences». «Cela nous a permis de juguler cette crise et de faire de notre pays, une des nations les moins touchées sévèrement par cette pandémie», a insisté le chef de l’Etat, ajoutant qu’il n’oubliera pas les efforts consentis par l’ambassadrice en faveur des Comores.
Mayotte ? Privilégier le dialogue et la concertation
Concernant la question de l’île comorienne de Mayotte, le président Azali Assoumani a tenu à saluer le rôle majeur qu’a joué la diplomate dans la tenue de la rencontre au Sommet, avec le président Macron, en juillet 2019, laquelle a permis, selon lui, de mettre en place une nouvelle approche du partenariat et de gestion de la question de Mayotte.
«Cette nouvelle vision de nos relations, qui privilégie le dialogue et la concertation, ne pourra qu’être bénéfique pour nos deux pays et contribuer à rapprocher davantage les mahorais des Comoriens des trois autres îles», a-t-il expliqué, sans oublier les désaccords, lesquels n’empêchent pas, selon Azali Assoumani, de renforcer les liens qui les unissent. En attendant, le chef de l’Etat a appelé à gérer en toute sécurité, la circulation des personnes et des biens, entre les îles de l’archipel des Comores afin de mettre fin «au carnage» qui a lieu quotidiennement dans le bras de mer qui sépare Mayotte de ses îles sœurs.
Pour sa part, Jacqueline Bassa-Mazzoni, très émue après sa décoration par le président Azali, a parlé de son mandat de quatre années «magnifiques et inoubliables». «J’ai tout donné. J’ai enregistré ainsi des succès. Pour les choses que je n’ai pas pu réaliser, mon successeur s’en chargera», a-t-elle mentionné, remerciant ces collègues diplomates avec qui elle a passé, selon elle, de bons moments.
Concernant la lutte contre la Covid, la diplomate française a montré que les Comores ont «magnifiquement relevé le défi». Encourageant le président et son gouvernement à persévérer dans leur vision de l’Emergence, l’ambassadrice a fait savoir qu’elle n’oubliera pas les Comores et qu’elle reviendra visiter les réalisations du président Azali. Pour ce qui est de l’île comorienne de Mayotte, Bassa-Mazzoni a conseillé de poursuivre l’option du dialogue qui est pour elle «la bonne solution».