Le mardi 31 décembre, la Convention pour le renouveau des Comores (Crc) a exclu certains membres pour « dissidence et positionnement contraire aux valeurs et à la stratégie du parti ». Cette décision fait suite à la candidature indépendante de Mohamed Rachad Mdahoma, soutenue par des membres de la région de Washili, aux prochaines élections législatives. Selon un communiqué du parti, cette initiative « va à l’encontre des choix du candidat soutenu par le parti, perturbe la cohésion et va à l’encontre des valeurs fondamentales du parti au pouvoir ».
Après consultation avec le bureau fédéral et le comité des sages, la Crc a donc appliqué l’article 6 de son règlement intérieur pour exclure Mohamed Rachad Mdahoma et ses soutiens : Nakidine Mohamed Hassane, Olad Imam, Bacar Said et Younoussa Rachidi. Officiellement, le parti a choisi Chatoi Abdou Mohamed comme candidat pour représenter Washili.
Les membres exclus ont tenu une conférence de presse hier jeudi au restaurant Le Select pour exprimer leur position et envisager leur avenir politique. Younoussa Rachidi a rappelé leur adhésion au parti depuis 2001, ajoutant que « lorsque le chef de l’État a été réélu, nous lui avons demandé de nous laisser choisir notre représentant », et que « cette doléance avait été acceptée par le chef de l’État et le secrétaire national ».
Cependant, malgré les consultations locales où Fatima Ahamada était arrivée en tête, le choix du bureau national s’est porté sur Chatoi Abdou Mohamed. « Nous avons été surpris de constater ce choix. C’est pourquoi nous avons décidé de soutenir un candidat indépendant, car les choses n’allaient pas dans le bon sens au niveau du bureau national », a expliqué Younoussa.
Nakidine Mohamed Hassane a affirmé que leur exclusion était previsible. « Nous n’étions ni choqués, ni surpris, car nous savions ce qui nous attendait après notre décision », a-t-il dit. Mohamed Rachad Mdahoma, de son côté, a déclaré : « Nous avons décidé de sortir par la grande porte, comme d’autres avant nous, tels que Said Ali Chayhane ou Abdallah Said Sarouma. ». Les conférenciers ont également évoqué la possibilité de créer un nouveau parti une fois les élections terminées. Ils ont en effet reconnu que la réintégration à la Crc semble désormais impossible.
