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Elections anticipées / Salim Saadi : «Je serai candidat à la présidentielle de 2019»

Elections anticipées / Salim Saadi : «Je serai candidat à la présidentielle de 2019»

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Au cours de cet entretien, le benjamin de la dernière présidentielle estime qu’il est plutôt dangereux de laisser le champ libre au gouvernement pour ce rendez-vous et par conséquent si l’Opposition devait jouer la carte du boycott, «j’appelle les leaders de cette opposition à me soutenir parce que je compte participer aux joutes électorales à venir». Salim Saadi qui ne se définit ni de l’Opposition ni du pouvoir, trouve que ces deux parties sont responsables d’un climat politique insoutenable avec des opposants aux casseroles imposantes et un régime à la volonté de mâter toutes «voix discordantes».

 

Le référendum constitutionnel, «c’est de l’histoire ancienne». Désormais place à l’élection présidentielle anticipée. C’est dans l’optique des préparatifs de cette échéance électorale que le président du parti Al Qamar, Salim Saadi, est passé à Al-watwan pour affirmer solennellement et officiellement que «je serai candidat pour l’élection présidentielle de 2019 suivant les nouvelles dispositions constitutionnelles mises en place le 30 juillet dernier». Celui qui était candidat pour la présidentielle en 2016 estime qu’il est plutôt «infructueux» de laisser le champ libre au gouvernement pour ce rendez-vous. Il estime que l’Opposition doit revoir sa stratégie après «l’erreur» commise en appelant au boycott pour le référendum.


«Bien que notre parti Al Qamar ne soit ni de la mouvance présidentielle ni de l’Union de l’opposition, j’estime que cette dernière a eu tort d’appeler au boycott du référendum. Si davantage elle devait boycotter également l’élection présidentielle, j’appelle les leaders de cette opposition à me soutenir pour le rétablissement de l’ordre constitutionnel hérité des Accords de Fomboni de 2001. En effet, si j’obtiens la confiance des Comoriens, je n’aurais qu’à faire deux ans au pouvoir pour ensuite passer la main à Ndzuani en 2021 et ainsi revenir aux dispositions constitutionnelles d’avant 30 juillet 2018», détaille avec convictions, Salim Saadi.


Que pense-t-il de la loi sur les partis politiques qui ne reconnait actuellement que six formations? Salim Saadi révélera, au cours de cet entretien, qu’il s’apprêtait à déposer les textes de son parti au ministère de l’Intérieur, fort des 480 parrainages exigés pour les nouveaux partis. Le leader d’Al Qamar veut barrer la route au gouvernement actuel «qui ne doit pas participer seul aux élections». Il reviendra par la suite sur le climat politique qui prévaut dans le pays. Et le moins que l’on puisse dire, Salim Saadi peint un tableau peu reluisant à l’encontre de l’Opposition mais aussi du pouvoir.


«L’opposition est muselée et ne peut donc pas s’exprimer librement pour cause de plusieurs casseroles dans leurs tiroirs. Ils ont eu à diriger ce pays pour des résultats peu convaincants. Nous sommes dans une situation délicate qui voit toutes les voix dissonantes être enfermées ou sous contrôle judiciaire. Les militaires sont partout et la nuit, il n’est pas indiqué de sortir. L’opposition et le pouvoir ne prônent pas le dialogue», dénonce-t-il vigoureusement. A l’entendre, l’on va «d’escalade en escalade» dans la mesure où, «le sang a coulé pour la première fois». Avant d’aborder d’autres sujets, il se demande ce que les vingt quatre candidats de 2016 ont fait pour le pays pendant ce temps-là.


Revenant sur  ses projets sociaux avec sa fondation «Action Comores», Salim Saadi se félicite d’avoir pu participer et financer un colloque des étudiants comoriens au Maroc. Il précisera également que lorsque quatre pêcheurs de Fumbuni étaient disparus en mer, «Action Comores a pu rapatrier les deux rescapés». Salim Saadi confesse son amertume lorsqu’il a dû constater que «le gouvernement n’a rien fait en faveur des deux pêcheurs survivants». Toujours au chapitre de ses actions sociales, le chef de file d’Al Qamar déplore «la mauvaise foi» de certains transitaires dans les agences de maritimes.


«Nous avons entrepris d’envoyer du matériel médical au profit des établissements de santé du pays. Nous avons payé un premier montant de 3.000 euros pour l’acheminement du conteneur. Hélas, nous avons découvert par la suite que le transitaire a introduit un véhicule qui n’avait rien à voir avec notre action. J’ai refusé de payer cette voiture au niveau de la douane raison pour laquelle, notre matériel est bloqué depuis cinq mois. Pendant ce temps, le véhicule, apparentant à un proche du régime est déjà en circulation», raconte-t-il avec mépris. Désabusé et résigné, Salim Saadi estime que soit il réussit à payer le dédouanement avec en plus des pénalités de cinq mois, soit le matériel attendra à la douane «jusqu’au jour où le gouvernement changera d’avis». Avant de clôturer l’entretien, notre interlocuteur profitera de l’occasion pour souhaiter une bonne fête de l’Aïd-el-Kebir à la population comorienne.

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