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AprĂšs sâĂȘtre mis Ă dos les conseillers de lâĂźle, qui pointent son ââmĂ©prisââ envers les textes en vigueur, Hassani Hamadi doit maintenant faire face Ă cette fronde des maires et aux dĂ©missions en cascade au sein de son cabinet. Hier, Ă travers une confĂ©rence de presse, les Ă©lus de Ngazidja, Conseillers de lâĂźle et Maires, ont vivement dĂ©noncĂ© les agissements illĂ©gaux du chef de lâexĂ©cutif.
Tout est parti dâun arrĂȘtĂ© que Mrodjou a adressĂ© aux conseillers pour leur annoncer son intention de disposer du budget insulaire, bien quâil ne soit pas adoptĂ©. «Le 31 aoĂ»t 2016, le gouverneur a posĂ© son premier acte illĂ©gal en confiant lâintĂ©rim Ă son conseiller privĂ©. Il sera suivi de plusieurs autres dont son entĂȘtement Ă ne pas procĂ©der Ă la mise en place dâune nouvelle Ă©quipe de commissaires. Depuis quatre mois, lâĂźle est dĂ©pourvue dâexĂ©cutif lĂ©gal. Le dernier acte en date est cet arrĂȘtĂ© portant sur lâexĂ©cution dâun budget que les conseillers ont rejetĂ© pour des motifs lĂ©gitimes.
On apprend Ă©galement dans ce document quâil met en place des conseils rĂ©gionaux sur aucune base lĂ©gale dans le but de priver les mairies de leurs droits», a dĂ©clarĂ© le prĂ©sident du conseil de lâĂźle, Younoussa Said Mâmadi. Outre ces faits jugĂ©s ââsans fondement juridiqueââ, les conseillers fustigent la volontĂ© du gouverneur de sâadjuger 6 des 8,2 milliards de francs que la loi de Finances octroie aux communes de Ngazidja, dâimposer un nouvel organigramme illĂ©gal et de faire dâun commissaire lâordonnateur du budget.
Convoquer une session extraordinaire
Pour le prĂ©sident de lâassociation des maires de Ngazidja, Djoumoi Said Abdallah, «le gouverneur prend ce qui lui appartient et veut aussi sâadjuger ce qui nous appartient. Personne ne nous prendra cet argent que la loi des Finances prĂ©voit pour les communes. Nous appelons donc le gouverneur Ă respecter la loi, parce que lâUnion prĂ©voit cette subvention, non pour le gouverneur, mais bien pour les communes.
Dâailleurs, nous attendons la subvention de Ngazidja. Sâil veut sâaccaparer de notre part, il nous trouvera en travers de son chemin.» Il a, en outre, expliquĂ© que les mairies Ă©taient des entitĂ©s disposant dâune autonomie administrative et financiĂšre. Par consĂ©quent, seuls les maires ou des comptables nommĂ©s par lâUnion peuvent disposer du pouvoir dâordonnateur de leur budget et non le commissaire chargĂ© des Finances.
«Câest quand mĂȘme surprenant quâil ne nous donne rien, mais quâil veut en plus prendre ce qui nous appartient. Comme lui, nous avons des mandats de cinq ans et des bilans devront ĂȘtre rĂ©alisĂ©s. Alors, sâil faut que nous fassions la guerre pour nos droits, nous le ferons parce que dans ce combat, seuls les faibles seront Ă©crasĂ©s», a ajoutĂ© le maire du Nguwengwe. Conseillers et maires appellent le gouverneur de Ngazidja Ă revenir sur sa dĂ©cision de vouloir exĂ©cuter un budget non adoptĂ©, de prendre en compte les amendements soulevĂ©s et de demander une seconde lecture.
«Nous invitons le gouverneur Ă actualiser les amendements du budget et convoquer une session extraordinaire. Ătant le garant des institutions, nous allons adresser une lettre au prĂ©sident Azali Assoumani pour lui donner tous les dĂ©tails et lui demander de rĂ©agir. Le gouverneur nâaccorde aucune importance aux dispositions lĂ©gales qui rĂ©gissent Ngazidja et sâĂ©rige en dĂ©fenseur du non-respect des lois», accuse Younoussa Said Mâmadi. Les Ă©lus de Ngazidja ont enfin tĂ©moignĂ© leur solidaritĂ© Ă lâendroit de leurs homologues de Ndzuani contre le gouverneur Salami Abdou Salami, qui ââbafoue quotidiennement les dispositions de la loi statutaireââ.