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“Le multilatéralisme connait une grave crise. Et le continent africain ne saurait garder le silence”, a déclaré le président de la Commission de l’Union africaine, allusion aux propos “racistes et haineux” du président américain, Donald Trump, qui a qualifié l’Afrique de “pays de merde
.” Moussa Faki Mahamat a surtout axé son discours d’ouverture des travaux de la conférence ministérielle hier, jeudi 25 janvier, sur la corruption, thème retenu cette année à l’occasion du 30ème Sommet de l’organisation, du 28 au 29 janvier prochains.
Selon lui, ce fléau a atteint en Afrique des proportions inquiétantes et des mesures urgentes doivent ainsi être prises au niveau continental pour tenter, autant que faire se peut, de l’enrayer. “Si les ressources détournées étaient investies dans le développement, nous n’aurions pas besoin de l’assistance d’aucun partenaire”, a-t-il déclaré.
Tourner le dos à l’assistance financière internationale
Le second point du discours du président Faki Mahamat a justement porté sur l’indépendance financière de l’Union africaine. Pour lui, “il s’agit d’une question de dignité et d’autonomie décisionnelle.”
C’est pourquoi il souscrit à la proposition de prélever 0,2% sur les importations admissibles pour financer l’Union africaine. Il s’est réjoui que l’année précédente, le recours à l’assistance financière internationale a été réduit de 74%. Au sujet de la corruption, la secrétaire exécutive de la Commission économique pour l’Afrique (Cea), Vera Songwe, l’a comparée à “un cancer qui tue à petit feu les Etats africains.”
A son tour, le président en exercice du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’Ua, le Guinéen, Mamady Touré, a insisté sur la nécessité d’engager des reformes institutionnelles au niveau de l’organisation continentale. Il a aussi fait part de la nécessité urgente de trouver une solution pérenne au problème de la gestion et du financement de programmes de l’Ua.
Il faut dire qu’en marge de la conférence, le ministre Souef Mohamed El-Amine s’est entretenu avec une dizaine de ses homologues africains et autres personnalités prestigieuses dont Fransesco Madeira, les chefs de la diplomatie du Gabon, du Niger ou encore du Maroc. Il était question, avec les uns et les autres, du renforcement des relations bilatérales.
Imrane