Les autorités malgaches viennent d’annoncer la levée de l’interdiction qui frappait les navires comoriens souhaitant se rendre à Madagascar. Cette information a été relayée depuis vendredi par la presse malgache. La mesure, annoncée via une note verbale, a été prise cinq mois après le refoulement du bateau comorien Acadie, au large du port de Mahajanga.
Les autorités comoriennes ont réagi à cette annonce. «Le ministère prend note de la décision d’autoriser le trafic maritime avec l’Union des Comores. Il se félicite, à cet égard, que le gouvernement malgache ait accédé à la proposition du gouvernement comorien, d’inscrire la réouverture des frontières maritimes entre les deux pays, dans une démarche globale de circulation des biens et des personnes», a réagi le ministère comorien des Affaires étrangères qui se dit disponible à œuvrer ensemble pour le rétablissement des liaisons aériennes dans l’intérêt des deux pays,
Selon les médias de la Grande île, c’est à l’issue du conseil des ministres du jeudi que le gouvernement d’Andry Rajoelina a décidé d’autoriser les bateaux en provenance des Comores à reprendre les lignes maritimes, après avoir constaté une évolution de la situation épidémiologique.
Depuis octobre dernier, les frontières maritimes entre les deux pays voisins, étaient fermées en raison «d’une recrudescence des cas de choléra observée à Ngazidja». «Suite à l’amélioration des conditions sanitaires aux Comores, le transport maritime entre Madagascar et les Comores peut reprendre. Cette décision a été prise après consultation des acteurs de la santé », précisé la note de l’exécutif malgache, qui s’était réuni jeudi, à l’hôtel de ville de Mahajanga.L’État malagasy a aussi rappelé le maintien des mesures de sécurité comme la désinfection des biens, le lavage des mains, le renforcement des contrôles aux frontières et enfin la «chimioprophylaxie» pour les voyageurs.
Pression des opérateurs ?
Cette nouvelle, qui fait le bonheur des commerçants des deux pays, est motivée par quelques raisons, selon de nombreux sites d’information. Le prochain sommet de la Commission de l’Océan indien, qui se tiendra le 24 avril, à Nosy-Be, une île située au nord-ouest de Madagascar, aurait aussi influé sur la réouverture des frontières maritimes, qui pénalisait beaucoup d’opérateurs économiques, notamment malgaches. Une partie d’entre eux a même organisé un sit-in le 22 février, à Mahajanga pour demander une solution plus rapidement.
Bien avant cette manifestation, relayée par des stations et chaînes d’informations, à l’instar de la Radio Télé Nakay, des voix s’étaient élevées pour demander aux autorités malgaches d’agir pour le bien des opérateurs économiques.
Au lendemain du refoulement du bateau Acadie, en octobre, Moroni avait exprimé son indignation après «la décision unilatérale » prise par Antananarivo de fermer sans consultation ses ports aux navires en provenance de l’archipel. «Le refoulement du navire battant pavillon comorien Acadie, avec plus de 280 passagers à bord, dont de nombreuses personnes en situation de vulnérabilité (malades, femmes enceintes, enfants en bas âge, etc.) fait fi, en effet, des liens d’amitié et de bon voisinage existant entre l’Union des Comores et Madagascar », avait fustigé la diplomatie comorienne. A noter qu’aucun vol n’assure, depuis des années, des liaisons directes entre les deux pays voisins de l’Océan indien.
