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Souef Mohamed El-Amine paraissait lĂ©gĂšrement irritĂ© alors que depuis le dĂ©but des tensions entre les Comores et la France, il avait toujours su garder un visage impassible. Et pour cause, alors quâil estimait ĂȘtre en nĂ©gociations avec la France pour trouver une âsolution caillouâ, lâon apprend que la France a brusquement bandĂ© ses muscles et a dĂ©cidĂ© de suspendre la dĂ©livrance des visas Ă tous les ressortissants comoriens. Le patron de la diplomatie comorienne a martelĂ©Â : â cette dĂ©cision donne une rĂ©ponse claire aux gens qui se leurraient en disant que la France Ă©tait un pays ami, elle nâa pas dâamis, elle a des intĂ©rĂȘts Ă dĂ©fendreâ.
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Il poursuivra : ânous refusons de nous agenouiller devant la France et nous continuerons car mĂȘme si celle-ci a la force avec elle, nous de notre cĂŽtĂ© avons le droitâ. Le ministre des Affaires Ă©trangĂšres, qui est de retour dâune confĂ©rence internationale qui a eu lieu au Bangladesh, âlaquelle a vu la participation de 55 pays et ces derniers ont adoptĂ© une rĂ©solution qui confirme la souverainetĂ© des Comores sur Mayotteâ.
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Pour ce qui est de la rĂ©ciprocitĂ© de la diplomatie comorienne face Ă la mesure prise par les autoritĂ©s française, il lĂąchera : âla diplomatie comorienne ne fonctionne pas de la mĂȘme maniĂšre que la diplomatie française. La France utilise la force quand les Comores privilĂ©gient le dialogueâ. Il prĂ©viendra quand mĂȘme :
ânous avons dâautres moyens et le moment venu, nous en ferons usage parce que, encore une fois, nous avons le droit avec nousâ.
Il refusera dâen dire plus. Il reviendra Ă©galement sur les nĂ©gociations menĂ©es et les Ă©changes de documents entre les deux pays.
Les négociations se poursuivent
âNous attendons des rĂ©ponses claires des autoritĂ©s françaises par rapport aux propositions que nous avons faitesâ. Souef Mohamed El-Amine refuse par ailleurs de voir en la mesure française, la fin des nĂ©gociations. Pour lui, elles se poursuivent. âLa rĂ©action attendue nâest sĂ»rement pas la dĂ©cision prise par lâambassade de France dont je dis au risque de me rĂ©pĂ©ter, que câest un non-Ă©vĂ©nementâ. Et assĂ©nera : âla France a rĂ©pondu Ă une question qui ne lui a pas Ă©tĂ© posĂ©e et je peux vous dire quâelle veut le beurre, lâargent du beurre et le bergerâ.
Pas question pour la partie comorienne, selon notre interlocuteur, dâaccepter âdes refoulĂ©s mĂȘme en respectant le critĂšre du volontariat et de certaines conditions dont les mesures dâaccompagnement. Aujourdâhui cette dĂ©rogation nâest plus dâactualitĂ©.
Les gens qui sont Ă Mayotte que la France espĂšre refouler peuvent rester lĂ -bas parce quâils sont chez euxâ.
Enfin, avec un petit sourire ironique cette fois, le patron de la diplomatie comorienne a arguĂ© que âlâHexagone allait perdre beaucoup dâargent avec la suspension de la dĂ©livrance des visas avec les frais de dossier qui sâĂ©lĂšvent Ă prĂšs de 30 000 francs non remboursables, sans compter les compagnies françaises qui perdent des passagers avec cette mesureâ.