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CâĂ©tait au Retaj, hier dans lâaprĂšs-midi. Avant le dĂ©but de lâĂ©vĂ©nement, des femmes ont dansĂ©, chantĂ©, sans doute dans lâesprit de cĂ©lĂ©brer par avance «la participation de la femme dans les sphĂšres de dĂ©cision». Et puis les choses sĂ©rieuses ont commencĂ© avec Nadhrata Ibrahim. Celle-ci estime que la gente fĂ©minine a plantĂ© un arbre qui croĂźt avec les prĂ©sidents de la RĂ©publique. «Cet arbre, est celui de la paix. Et la femme comorienne ne pardonnera pas les autoritĂ©s comoriennes, si dâaventure, elles laissaient des hommes munis de coupe-coupe lâabattre». Lâanimatrice trĂšs en verve a dĂ©cidĂ© que la journĂ©e dâhier Ă©tait semblable Ă celle du 08 mars, journĂ©e internationale des droits de la femme.
Le prĂ©sident de la RĂ©publique, Azali Assoumani, a pris la parole. Il a louĂ©, comme de coutume, les privilĂšges de la femme comorienne. En citant par exemple, «lâĂ©galitĂ© de salaire entre les deux genres Ă responsabilitĂ© pour le mĂȘme travail». Il a cependant mis en garde «contre les donneurs de leçons dâici ou dâailleurs, qui ne sont mĂȘme pas capables dâassurer le mĂȘme traitement salarial entre les hommes et les femmes».
Coupe du monde oblige, le premier magistrat a regrettĂ© «les agressions sexuelles ou les harcĂšlements dont ont Ă©tĂ© victimes les femmes, le jour qui a vu la victoire de lâĂ©quipe de France». Il a cependant insistĂ© «jamais une femme voilĂ©e ne peut se faire violer et celles qui subissent ces actes ignobles sont dĂ©nudĂ©es». Tout en rappelant quâil nâĂ©tait pas forcĂ©ment pour le voile, il a cependant estimĂ© «quâil a Ă©tĂ© conçu pour protĂ©ger les femmes et que ce nâĂ©tait pas pour rien quâen certains endroits, il existait des espaces oĂč la mixitĂ© nâĂ©tait pas autorisĂ©e».
Azali Assoumani, a reconnu «quâil y avait des efforts Ă faire pour la pleine participation de la femme». Et de dĂ©clarer «jâai une fois vu une femme en train de rĂąper de la noix de coco, un bĂ©bĂ© dans les bras». Cette image lâa marquĂ©, selon lui. Et grĂące Ă elle â sans doute pas seulement-, il sâest rendu compte de son importance dans la sociĂ©tĂ© comorienne.
Un tournant
Par la suite, Mariama Ali a louĂ© le contenu du texte rĂ©fĂ©rendaire. «Ce projet de constitution permettra une meilleure inclusion des femmes et des jeunes. Il permettra aussi le dĂ©veloppement que nous appelons tous de nos vĆux». Elle se rĂ©fĂ©rait Ă lâarticle 30 de la constitution qui dispose que «lâEtat garantit les droit de la femme, de lâenfant, de la jeunesse et des personnes vivant avec un handicap, Ă ĂȘtre protĂ©gĂ©s par les pouvoirs publics contre toute forme dâabandon, dâexploitation et de violence».
Le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de la Mouvance prĂ©sidentielle, Ali Mliva Youssouf, a, au cours de son discours, fait savoir que la Commissaire au genre Ă©tait promue chef de campagne de toutes les femmes. Celle-ci, trĂšs Ă©mue, a donnĂ© des chiffres. «Sur 33 dĂ©putĂ©s, il nây a quâune parlementaire et aucune conseillĂšre au niveau du conseil des Ăźles, une cinquantaine de maires, 4 mairesses». Constat affligeant qui doit ĂȘtre «corrigé».
Quant Ă lâĂ©pouse du chef de lâEtat, derniĂšre Ă prendre la parole, elle a, aprĂšs avoir entonnĂ© des berceuses, clamĂ© que «le 30 juillet prochain, (date du rĂ©fĂ©rendum) serait le jour de son ukumbi, pour elle, mais aussi pour toutes les femmes». Un jour nouveau pour lâautre sexe, semblait-elle vouloir dire. Reprenant lâune des expressions favorites de son mari sur «les ministĂšres de lâIntĂ©rieur tous tenus par des femmes», elle a ajoutĂ© que «nous sommes aussi ministres de lâEconomie, ministres des Finances et nous sommes en droit de demander les relations extĂ©rieures».  Elle faisait allusion Ă la croyance rĂ©pandue selon laquelle, la femme garde jalousement son foyer, gĂšre la bourse et lâĂ©pargne. Le 30 juillet, rĂ©pĂštera-t-elle, sera la journĂ©e de la femme comorienne. Le dĂ©but dâune nouvelle Ăšre.