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Barrage de la renaissance-Union africaine I Une délégation égyptienne de haut niveau reçue hier à Beit-Salam

Barrage de la renaissance-Union africaine I Une délégation égyptienne de haut niveau reçue hier à Beit-Salam

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Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Choukry, a plaidé hier pour «une issue apaisée» à la crise diplomatique née autour du chantier du grand barrage de la renaissance (Grde) qui met en jeu les intérêts de trois pays frontaliers à savoir l’Egypte, l’Ethiopie et le Soudan. Chaque gouvernement craint voir le soleil à sa porte en cas de concrétisation ou non des travaux du barrage.

 

Une forte délégation égyptienne a été reçue dans la soirée par le chef de l’Etat, Azali Assoumani, deuxième vice-président du bureau de la Conférence de l’Union africaine. L’Egypte a sollicité le concours de l’Union des Comores dans la recherche d’une solution à la crise diplomatique née autour du grand barrage de la renaissance (Grde) que continue de construire l’Ethiopie.

L’annonce a été faite hier par le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Choukry, «Je suis porteur d’un message du président Abdel Fattah Al-Sissi sur la crise qui secoue la région du Nil. Je suis venu transmettre ce message au président Azali Assoumani et demander l’appui des Comores dans la recherche d’une issue apaisée à cette crise», a déclaré l’officiel égyptien, peu après une entrevue avec le chef de l’Etat, Azali Assoumani.


Le ministre égyptien était accompagné de six autres hauts responsables dont le vice-ministre des Affaires étrangères, Ahmed Hamdi Bacrî, et le porte-parole, Ahmed Abdallah Hafez. Au cours des échanges, il a brossé l’historique du barrage en cours de construction et les conséquences potentielles sur l’économie, la paix et la sécurité dans la région. Sameh Choukry estime que les travaux «risquent de compromettre la vie de 70 millions d’Egyptiens en cas de remplissage du barrage en juillet prochain».

«Des solutions constructives»

La Conférence de l’Union africaine s’est mobilisée depuis quelques mois pour apporter son assistance aux trois pays, que sont l’Egypte, le Soudan et l’Ethiopie, en désaccord aux fins d’arracher des compromis. Les autorités égyptiennes disent constater «des blocages» dans les négociations mais affirment vouloir toujours croire aux vertus du dialogue et espèrent que cette dernière ligne droite engagée dans les négociations puisse déboucher sur «des solutions constructives» au profit de tout le monde.


«Nous avons passé dix ans de négociations directes avec l’Ethiopie mais, nous n’avons abouti à rien», a déclaré le chef de la diplomatie égyptienne, cité par le conseiller du président chargé du Monde arabe, Yahaya Mohamed Illiassa, présent lors des échanges. «Nous sommes donc venus voir comment sauver ce qui peut l’être pour parvenir à une solution apaisée», a-t-il ajouté. La crise du barrage de la renaissance met en jeu les intérêts de trois pays frontaliers à savoir l’Egypte, l’Ethiopie et le Soudan. Chaque gouvernement craint voir le soleil à sa porte en cas de concrétisation ou non des travaux du barrage. Les dernières discussions organisées sous l’égide du président en exercice de l’Ua, Félix Tshisekedi, début avril, se sont soldées par un échec.


Une délégation soudanaise, conduite par la ministre des Affaires étrangères, a été reçue en audience, le 19 mars dernier, par le chef de l’Etat. Le grand barrage de la renaissance a été au cœur des échanges. Le président Azali Assoumani estime «qu’il n’est pas dans l’intérêt de ces trois grands pays d’entrer en conflit et que des solutions existent toujours pour parvenir à des arrangements consensuels et mutuellement profitables».


Le président de la République a fait savoir que «le barrage de la renaissance fait partie des sujets de préoccupation du bureau de la Conférence de l’Union africaine», d’après son conseiller Yahaya Mohamed Illiassa. «Le président en a fait une affaire personnelle. Il a échangé avec le président sénégalais Macky Sall et le président Félix Tshisekedi. Il y aura une réunion par vidéoconférence des membres du bureau demain (aujourd’hui, ndlr). Et ils vont trancher sur des propositions pour un début de sortie de crise», a-t-il souligné.

A.S.Kemba avec Abdallah Saïd Ali

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