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Assemblée nationale : Adoption de la loi instituant des mesures pour la promotion du genre

Assemblée nationale : Adoption de la loi instituant des mesures pour la promotion du genre

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AprĂšs les derniĂšres listes communales, toutes les lignĂ©es politiques sont dĂ©sormais appelĂ©es Ă  impliquer et inciter davantage les femmes Ă  prendre le devant dans les diffĂ©rentes circonscriptions. Ce qui permettrait d’obtenir le pourcentage requis des candidates aux lĂ©gislatives et aux conseils des Ăźles.

 

La loi instituant des mesures pour promouvoir le genre dans l’accĂšs aux fonctions nominatives et Ă©lectives a Ă©tĂ© examinĂ©e et adoptĂ©e en sĂ©ance plĂ©niĂšre du 22 juin dernier.

Proposée par la députée Hadjira  Oumouri, cette loi est composée de quatre articles et vise à réduire les inégalités de représentation des femmes.

Pour les fonctions nominatives, en son article premier, elle dispose que «les nominations dans l’exĂ©cutif de l’Union, comme dans ceux des Ăźles autonomes doivent respecter la proportion d’au moins 30% du genre».

Quant Ă  l’article 2, il dit qu’«aux Ă©lections des reprĂ©sentants de la nation comme Ă  celles des conseillers des Ăźles autonomes, les candidatures reprĂ©sentĂ©es par les partis politiques, les groupements des partis politiques ou toutes formes de regroupements ne sont recevables que si elles reprĂ©sentent au moins 30% du genre».

A cet effet, toutes les formations politiques sont dĂ©sormais appelĂ©es Ă  impliquer et inciter davantage les femmes Ă  prendre les devant dans les diffĂ©rentes circonscriptions. InterrogĂ©e aprĂšs l’adoption de son texte, Hadjira Oumouri  a expliquĂ© que «nulle promotion de la femme ne sera possible sans texte de loi qui l’accompagne». 

Elle poursuit : «cette loi va conscientiser les autoritĂ©s et les partis politiques sur le pourcentage et la place de la femme comorienne dans la gestion et le dĂ©veloppement du pays. Maintenant, la femme comorienne sera motivĂ©e plus  qu’avant pour prendre part aux instances de dĂ©cision».

La loi ne suffisant pas, l’élue de la circonscription d’Itsahidi, au sud de Ngazidja, a par ailleurs fait savoir  qu’elle mĂšnera une campagne de sensibilisation en compagnie de diffĂ©rentes Ong qui se battent pour la promotion du genre.

 

Autre forme de discrimination ?

Quant Ă  la nĂ©cessitĂ© d’adopter une telle loi, Maitre Omar Zaid est pour le moins dubitatif. «La constitution comorienne, plus particuliĂšrement le prĂ©ambule, insiste sur «l’égalitĂ© de tous en droit et en devoir sans distinction de sexe, d’origine, de race, de religion ».

Du coup, il s’est interrogĂ© sur les raisons juridiques d’une nouvelle loi sur le genre alors que ce dernier est dĂ©jĂ  garanti par la constitution.

«Instaurer un pourcentage de 30% pour les femmes ne serait-il pas une autre forme de discrimination?», s’est-il demandĂ©. Sans doute, mais ne pas avoir de femme ministre dans l’actuel gouvernement, l’est tout autant si ce n’est plus.

Il Ă©taiera son propos en disant que «la chance de voir, par exemple, 100% de femmes ministres ou dĂ©putĂ©es ne sera pas possible». Ne comptant pas s’arrĂȘter en si bon chemin, l’avocat-Ă©crivain a soulevĂ© une autre problĂ©matique.

 

Si la femme comorienne peine tant à prendre les devants, est-ce dû au droit ? Ne serait-ce pas dû à sa motivation ou à la structure de notre société ?.


Des questions pertinentes qui ont Ă©tĂ©, Ă  maintes fois, dĂ©battues. La structure sociale n’est pas forcĂ©ment Ă  l’avantage du sexe fĂ©minin. Sans doute. Et la loi est lĂ  pour mettre au pas toute une sociĂ©tĂ© qui se complait dans cette situation.

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