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Affaire Djaffar: Ce qu’en pensent Abdou Elwahab et Rafsandjani

Affaire Djaffar: Ce qu’en pensent Abdou Elwahab et Rafsandjani

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ConsidĂ©rĂ© comme un «traitre» par les uns, «hĂ©ros» pour les autres, le cas Djaffar Ahmed SaĂŻd Hassani, divise. Doit-il dĂ©missionner, est-il lĂ©galement soumis Ă  une solidaritĂ© gouvernementale ? Que prĂ©voit la loi dans ce cas de figure ? Sa sortie mĂ©diatique peut-lui lui valoir son exclusion du gouvernement ? Peut-il ĂȘtre pourvu d’un ministĂšre sans attribution ? Autant de questions que se pose l’opinion publique. Et la Constitution semble ĂȘtre plus ou moins claire, en tout cas selon les deux juristes que nous avons interrogĂ©s.

 

La dĂ©claration du vice-prĂ©sident Djaffar Ahmed SaĂŻd Hassani, qui a demandĂ© le rĂ©tablissement de la Cour constitutionnelle, le samedi dernier, en prĂ©sence des tĂ©nors de l’opposition, n’en finit pas de susciter des remous. En moins d’une semaine, il y a eu confĂ©rence sur confĂ©rence. Les uns appelant Ă  sa dĂ©mission, les autres faisant de lui un hĂ©ros. Les uns parlant de solidaritĂ© gouvernementale et donc de sa trahison, les autres affirmant Ă  cor et Ă  cri que le vice-prĂ©sident a prĂȘtĂ© serment en jurant de respecter la Constitution.  Et que sa sortie mĂ©diatique rĂ©pondait donc Ă  ce serment.


La rumeur d’une probable dĂ©mission ou mise Ă  l’écart a Ă©tĂ© ensuite relancĂ©e suite Ă  son absence du conseil des ministres hebdomadaire. Si bien qu’il semble opportun de se demander ce que «risque» le vice-prĂ©sident Djaffar, du point de vue lĂ©gal.


Le docteur en droit public, Abdou Elwahab Msa Bacar et le doctorant Mohamed Rafsandjani sont Ă  peu Ă  prĂšs sur la mĂȘme longueur d’onde. MĂȘme si le premier estime «qu’il ne peut pas avoir tenu un tel rĂ©quisitoire contre son gouvernement devant une assemblĂ©e de l’opposition, et que de fait, il se doit de dĂ©missionner». «Traditionnellement, quand on est membre d’un gouvernement, on demeure solidaire de l’action gouvernementale. Reste que c’est un principe rarement consacrĂ© par un texte. Il rĂ©sulte le plus souvent de traditions gouvernementales et dĂ©mocratiques». C’est ce que pense Abdou Elwahab Msa Bacar.


Mais que dit la Constitution, concernant un dĂ©faut de solidaritĂ© gouvernementale de la part d’un Grand Elu ? «Rien, le vice-prĂ©sident fait partie de ceux qui ont la maitrise de leur mandat. Il ne peut mĂȘme pas ĂȘtre exclu du gouvernement. La Constitution Ă©tant claire : il doit ĂȘtre Ă  la tĂȘte d’un dĂ©partement ministĂ©riel», a affirmĂ© Mohamed Rafsandjani.

DĂ©mission (?)

Il est vrai que l’on avait pu lire ici et lĂ , qu’au prochain remaniement, il se pourrait que le vice-prĂ©sident soit pourvu d’un ministĂšre sans portefeuille.  Sur ce point prĂ©cis, les deux hommes de droit tiennent des propos qui ne vont pas exactement dans le mĂȘme sens, en tout cas d’emblĂ©e. Par exemple, pour Abdou Elwahab Msa Bacar, «il n’est pas dans nos traditions d’avoir un ministre sans attribution. Ce serait une premiĂšre dans notre Constitution».


Sauf que lĂ , nous ne parlons pas de mƓurs mais de droit. Notre interlocuteur affinera sa pensĂ©e en prĂ©cisant: «pourquoi un vice-prĂ©sident ne se retrouverait pas dans ce cas de figure, puisque la Constitution lui attribue des missions comme celles de coordonner l’action de l’Union dans l’üle et veiller Ă  la lĂ©galitĂ© des dĂ©cisions prises par le gouverneur ?».


Peut-il ĂȘtre ministre sans portefeuille ?  «J’estime que rien dans la Constitution ne l’interdit sauf que cette mĂȘme Constitution prĂ©voit qu’il doit ĂȘtre chargĂ© d’un dĂ©partement ministĂ©riel, ainsi s’il reste au gouvernement, il doit avoir un ministĂšre. C’est ce qui est prescrit par la Constitution dans son article 15».
Le docteur en droit poursuit que «lĂ©galement, ce qui pourrait lui arriver, s’il ne dĂ©missionne pas et ce serait la suite logique aprĂšs sa sortie mĂ©diatique contre l’action du gouvernement dont il est un membre non moins Ă©minent, c’est qu’il soit mis dans un placard doré».


Tout ce que peuvent espĂ©rer ceux qui appellent Ă  sa dĂ©mission, eu Ă©gard aux propos tenus par nos deux interlocuteurs, c’est qu’ils amplifient la pression pour que Djaffar Ahmed SaĂŻd Hassani finisse par jeter l’éponge.  De lui-mĂȘme. Puisqu’ Ă  en croire Mohamed Rafsandjani, «sauf circonstances de vacance, ou dĂ©mission, il faudrait le destituer mais la destitution implique une haute trahison, ce qui n’est pas le cas ici».

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