Le président de la République a estimé hier à Abu Dhabi que l’adhésion du pays est une étape importante mais que le gros travail reste à faire pour tirer le maximum de profit et faire en sorte que l’accession apporte les fruits souhaités. Le nouveau pays membre est souvent soumis à une forte pression pour respecter l’ensemble des directives de l’organisation fondée sur l’équité, l’égalité et la transparence dans toutes les négociations. «Nous entamons dorénavant la phase la plus essentielle», a-t-il souligné.
«L’adhésion acquise, nous entamons dorénavant la phase la plus essentielle, celle de la mise en œuvre des engagements, en vue de permettre à l’Union des Comores de jouir pleinement des opportunités offertes par le commerce international mais aussi d’apporter sa pierre à l’édifice», a souligné Azali Assoumani.«Il s’agira de mobiliser les partenaires au développement autour des besoins en assistance technique et des ressources financières nécessaires, pour conduire les réformes permettant de nous conformer aux règles multilatérales du commerce et aux meilleures pratiques en la matière», a-t-il ajouté dans son discours.
Une hausse de l’investissement privé de 13 % du PIB d’ici 2030
Le chef de l’Etat s’est beaucoup focalisé sur les opportunités à saisir pour permettre au pays de créer les nouvelles conditions à la diversification de l’économie comorienne et au développement des secteurs connexes et porteurs de croissance. «Notre conviction est que l’adhésion des Comores à l’OMC sera immensément bénéfique à toute notre économie, aux entreprises privées et publiques et aux consommateurs.Elle contribuera aux efforts de diversification des partenaires commerciaux de notre pays et à son intégration dans les chaînes de valeur régionales, continentales et mondiales », a-t-il souligné.
Le président espère que l’entrée du pays dans le système commercial multilatéral aide les Comores à attirer le maximum d’investissement et à accompagner la vision de l’émergence du pays à l’horizon 2030. « La Banque Mondiale estime que la mise en œuvre de réformes ambitieuses, entrainerait la hausse de l’investissement privé de 13 % du PIB d’ici 2030. C’est pourquoi, mon Gouvernement fera de l’attraction des Investissements Directs Etrangers (IDE) une priorité, pour favoriser la réalisation de ces performances macroéconomiques».
Azali Assoumani est notamment revenu sur les résultats déjà obtenus suite aux réformes exigées par l’organisation. «Notre dispositif juridique et règlementaire ainsi que nos politiques ont été progressivement adaptés aux meilleurs standards internationaux», a-t-il rappelé, demandant une meilleure appropriation des nouvelles règles de l’Omc par les acteurs économiques du pays qui doivent, selon lui, considérer l’adhésion à l’Omc comme un nouvel avantage à leur portée.«Le secteur privé aspire à un régime commercial plus prévisible et plus transparent. Aussi avec la plateforme offerte par le système commercial multilatéral, notre nation insulaire pourra-t-elle faire valoir sa voix, au même titre que ses partenaires commerciaux internationaux», a-t-il mentionné, avant d’ajouter : « Cette adhésion renforcera encore davantage, la visibilité de l’Union des Comores sur la scène internationale, après la présidence comorienne de l’Union africaine, qui vient juste d’arriver à son terme».
Une mention spéciale au Royaume du Maroc
Le chef de l’Etat n’a pas manqué de remercier les pays et les organisations partenaires qui ont aidé les Comores à réussir son adhésion au sein de l’organisation mondiale du commerce (Omc), accordant une mention spéciale au Royaume du Maroc et aux autorités émiraties, plus particulièrement «mon Frère, Cheikh Mohammed ben Zayed Al Nahyane», exprimant sa «profonde gratitude ainsi que celle du peuple comorien, pour la grande amitié que vous avez pour notre pays et son peuple ».Le président a encore renouvelé ses remerciements au Maroc. «Je tiens à souligner, que fort des instructions de mon Frère, Sa Majesté, le Roi Mohammed VI, l’Ambassadeur Zniber a traité le dossier comorien comme s’il s’agissait de celui de son propre pays, et notre équipe comme sa propre famille, y compris l’Ambassadeur Sultan Chouzour».
Il a exprimé sa reconnaissance à la directrice générale de l’Omc, «ma très chère Sœur Madame Ngozi Okonjo-Iweala» qui a profité pour rappeler son combat en faveur de l’intégration des pays du sud au sein de l’organisation. Ancienne ministre des Finances du Nigeria, ancienne fonctionnaire de la Banque mondiale, Ngozi Okonjo-Iweala dit souhaiter «accompagner» les pays à économie fragile à faire du commerce un pilier de croissance, de développement des services et de création d’emplois.«A vous Madame la Directrice Générale et à vos équipes dévouées, notamment la division des accessions du Secrétariat, j’exprime mes sincères remerciements et ma profonde reconnaissance.Sachez que le gouvernement comorien est très fier de cet acquis majeur et s’engage à poursuivre sa collaboration fructueuse avec l’Omc, en vue de traduire en actes concrets, le résultat de ces négociations », a dit Azali Assoumani. Les travaux de la 13eme Conférence se poursuivent encore à
Abu Dhabi jusqu’au jeudi 29 février.
