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Abdou Nassur Madi I «Je veux être à l’origine d’une relance multisectorielle »

Abdou Nassur Madi I «Je veux être à l’origine d’une relance multisectorielle »

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Celui qui convoite le palais de Bonovo à Mwali fait part de ses projets de développement de son île natale. Il regrette que le slogan « Gwa ndzima » ternisse à l’image des prochaines élections.

 

Qu’est-ce qui vous motive à devenir gouverneur de l’île de Mwali ?


Être à la tête de l’île m’est une toute nouvelle idée. Je n’y avais jamais pensé auparavant. Cependant, j’ai été membre du cadre de concertation et de suivi du processus. C’est à partir des engagements pris de part et d’autres que j’ai d’abord compris que cette année, il y aura des élections démocratiques, transparentes et apaisées. Et aussi, que je serai parmi ceux qui apporteront un changement à notre île. Les nombreuses fois qu’on a eu à rencontrer le président de la République, il dégageait un engagement personnel à faire respecter cela. Et j’en suis optimiste.

Quels sont vos principaux projets une fois élu ?


Mon projet de société pour l’île de Mwali compte sur trois grands axes que je considère comme prioritaires. Premièrement, m’investir pour remettre notre île à la place qu’il faut dans les institutions nationales. Ensuite, identifier les voies et moyens permettant de sauver les infrastructures sociales qu’on avait mises en place en 2015, à savoir le dépôt des hydrocarbures et l’aérogare de Bandar Salam, malheureusement jetés aux oubliettes. Ces institutions se trouvent aujourd’hui dans un état lamentable.

Et enfin, miser sur le développement local à travers la promotion de l’agriculture, la pêche, l’élevage et le tourisme. En tant qu’enseignant-chercheur, je vais être sur le terrain avec les agriculteurs. Je vais leur montrer comment s’organiser afin de rentabiliser leurs activités. Cependant, le manque de moyens de transports adéquats et bien adaptés aux spécificités insulaires de notre pays, reste un défi majeur qu’il faut relever.

Là-dessus, je vais travailler avec les autres gouverneurs pour une solution commune. Si Mwali renoue ses liens avec l’agriculture, elle sera en mesure d’alimenter Ngazidja et Ndzuani. Je vais contribuer à la concrétisation du projet de construction des petits ports de liaison inter-île. Autre projet, la mise en place d’une unité de mise en bouteille de l’eau minérale. A Mwali, il n’y en a aucune.

Or, la nature l’a dotée de plusieurs sources d’eau qui coulent sous forme de rivières. Je vais m’engager personnellement pour lutter contre l’importation de Moroni ou Mutsamudu. Ma priorité est la recherche des intérêts de Mwali partout où ils se trouvent pour les Mohéliens. Et pour y parvenir, il faut l’implication de tout le monde. D’où mon logo fait de marunda (orange).

Avec le changement de la constitution, les gouverneurs ne disposent d’aucune marge de manœuvre. Qu’est-ce qui vous fait croire qu’avec vous, ce sera différent ?
Effectivement, depuis l’adoption de cette nouvelle constitution, la tournante et l’autonomie large des îles ont été sacrifiées. Cela a anéanti tout espoir de développement de l’île par manque de financement propre, et fait qu’on sente que Mwali n’avance point par rapport au stade où elle était jusqu’en 2016.

Avant 2018, les Mohéliens vivaient plus ou moins à l’aise. Depuis, les difficultés ne cessent de croître. Les habitants locaux s’appauvrissent de plus en plus. C’est pourquoi, je compte m’atteler sur le développement socioéconomique local pour tenter de redonner confiance aux citoyens qu’on peut, nous tous unis, réaliser des choses sans que le gouvernement national nous dicte ce qu’on doit faire pour assurer le quotidien des Mohéliens.

Un dernier mot ?

Je fais appel à la population de Mwali d’accepter d’aller voter le dimanche 14 janvier prochain. Beaucoup de gens semblent découragés. Ils disent ne pas vouloir se rendre dans les bureaux de votes, en raison du slogan « Gwa ndzima ». Je considère que c’est une insulte vis-à-vis de la population qui estime qu’il s’agit d’une mascarade électorale. Et cela nuit à notre campagne à tous. Pendant qu’on veut expliquer et défendre nos projets aux citoyens, ils nous demandent si nous croyons en ces élections.

                                                                                            Portrait
                                                           Abdou Nassur Madi, l’économiste qui vise Bonovo 

Abdou Nassur Madi, directeur général de l’Economie et du Commerce depuis 2017, est parmi les nombreux candidats à vouloir remplacer Mohamed Saïd Fazul, candidat à sa propre succession. A 46 ans aujourd’hui, celui qui convoite le palais de Bonovo a occupé diverses postes politiques nationales. Il a été conseiller technique, en 2009, du vice-président en charge des Finances, Dr Ikililou Dhoinine. Après les élections de 2011, à l’issue desquels Ikililou Dhoinine a été élu président de l’Union des Comores, le diplômé des Etudes supérieures approfondies en sciences économiques à l’Université Mohamed 1er Oujda au Royaume du Maroc, s’est vu confier le poste de délégué à l’Economie et au Commerce extérieur de 2011 à juillet 2013. Il sera ensuite nommé ministre de la Production, de l’Energie, de l’Environnement en charge du Tourisme. En 2015, ce père d’un fils a été reconduit au poste de conseiller technique du même chef de l’Etat jusqu’en janvier 2016, où il a été nommé ministre de l’Emploi. Après les élections de 2016, marquant le retour du président Azali Assoumani au pouvoir, Abdou Nassur Madi est retourné enseigner à l’Université des Comores, au département d’Administration économique et sociale. Il sera ensuite nommé en juillet 2017 directeur général de l’Economie et du Commerce.
Avant de prendre les devants sur la scène politique du pays, le natif d’Itsamia dans la région de Djando à Mwali, a été enseignant à partir de 2001 à l’Enac. En 2004, il a été recruté en tant que consultant au Programme des Nations unies pour le développement (Pnud). A 46 ans aujourd’hui, celui qui a fait ses études primaires à Itsamia, son collège à Djando avant d’obtenir un baccalauréat scientifique en série D en 1991 au lycée de Fomboni, est déterminé à l’idée de donner une nouvelle image à l’île de Mwali. Il fait une suite logique des projets que portait l’ancien président des Comores, Ikililou Dhoinine. Il croit dur comme fer que si les projets lancés par le régime précédant celui d’Azali Assoumani ont été poursuivis, Mwali serait aujourd’hui en train de briller dans toute sa splendeur. Selon lui, choisir le logo de l’orange est loin d’être un hasard : il veut prouver qu’il ira « à la recherche de tout ce qui doit servir à l’épanouissement de l’île pour le bien-être de ses habitants ».


              Adabi Soilihi Natidja

 

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