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Étudiants suspendus à l’Udc I Une sanction trop sévère et infondée ?

Étudiants suspendus à l’Udc I Une sanction trop sévère et infondée ?

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Le doyen par intérim de la faculté de droit et des sciences économiques a suspendu les étudiants qui visualisaient des vidéos obscènes, en plein cours. Si l’acte en-soi, est condamnable, la mesure prise par la hiérarchie suscite en revanche un débat tant sur le fond que sur la forme.

 

L’histoire des étudiants qui visualisaient des vidéos obscènes s’est à nouveau invitée sur les réseaux sociaux. Et pour cause, la faculté de droit et des sciences économiques a décidé de sanctionner les étudiants filmés en train de visualiser des vidéos, en classe. L’affaire avait, pour la première fois, était révélée sur internet. Sauf que l’on ignorait la date et le campus dans lequel les faits se sont déroulés. Il a fallu que le doyen par intérim de la faculté, annonce des sanctions pour que les gens commencent à s’intéresser à l’anecdote qui, pour certains, aurait pu été réglée en interne.

« Aucune loi » ?

Selon la note, datant du 14 mars 2023, les quatre étudiants écopent d’une suspension et n’ont plus le droit de fréquenter le site de Mvuni, jusqu’à la tenue du conseil de discipline. La raison évoquée est la commission «d’actes ignobles de nature sexuelle pouvant ternir l’image de l’Université des Comores». Alors qu’ils regardaient leurs vidéos en plein cours, les jeunes dont nous tairons les noms, ont été filmés à leur insu probablement par un autre étudiant.


Unanimement, l’action est condamnée partout. La réaction de la hiérarchie est toutefois pointée du doigt pour différentes raisons. A commencer par le fondement juridique de la sanction jugée «trop sévère» par certains. De nombreux hommes de droit ont dénoncé la mesure prise par le doyen de la Faculté de droit. «Il n’y a aucune disposition légale ou réglementaire qui interdirait le visionnage d’un film de ce type par des majeurs, même en plein cours magistral à l’université, du moment où cela ne perturbe pas le déroulement normal du cours. Rappelons bien qu’il ne s’agit pas du collège ou du lycée, mais de la fac, à l’université où l’enseignant n’éduque pas mais se contente d’enseigner», a estimé Me Moudjahidi Abdoulbastoi, que nous avons interrogé hier.

Exposer les étudiants

Cet avocat au barreau de Moroni a souligné, par ailleurs, que se procurer ou visionner une image de ce type n’est pas interdit par la loi, sauf «s’il s’agit d’images pédopornographiques », auquel cas l’article 463 du Code pénal trouvera son application entière. «Ce code punit seulement la production, l’enregistrement, l’offre, la mise à disposition, la diffusion et la publication d’une image pornographique par le biais d’un système informatique ou par un moyen de stockage de données informatiques», a ajouté, Abdoulbastoi. Son confrère, Djamal El-dine Bacar, soutient également qu’une punition s’impose, mais il considère que la sanction prise par la faculté aurait dû être la dernière étape. Il rappellera, dans la foulée, qu’en principe, les peines obéissent à des échelonnements. Un ancien responsable de l’Université partage cet avis et pense qu’il y avait plusieurs façons de réprimander les étudiants fautifs sans pour autant les afficher, ni les jeter en pâture sur la toile.


En effet, sur la note, Bakar Nomane Mohamed, a mentionné les noms des jeunes. Sur ces révélations faites sur les identités des étudiants, Me Abdoulbastoi Moudjahidi, estime qu’il n’y a pas eu outrage public au sens de l’article 298 du Code pénal. «En agissant de la sorte, ces autorités ont exposé ces pauvres étudiants, surtout ceux du sexe féminin, aux harcèlements de tout genre. Car une procédure disciplinaire reste interne», a-t-il déploré tout en se demandant pourquoi l’Université ne s’est jamais exprimée, selon lui, sur «les cas d’harcèlement sexuels dont seraient victimes des étudiants». D’après la note, un conseil de discipline doit se pencher sur le sort des quatre étudiants qui sont interdits d’accés au site des Mvuni. Al-watwan a essayé d’obtenir des réactions du doyen signataire du document ou de l’administration centrale via son secrétaire général, mais nos nombreuses relances sont restées sans réponse.

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