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Université des Comores I Certains enseignants accusent jusqu’à six mois d’arriérés de salaire

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Chaque année, en dépit du versement de la subvention de l’Etat, l’Université peine à payer ses employés au-delà du mois d’avril. Actuellement, les enseignants vacataires de l’Institut universitaire des technologies accusent deux semestres d’impayés et refusent déjà de corriger les examens de la deuxième session.

 

Samedi dernier, l’administrateur provisoire de l’Université des Comores a annoncé en conférence de presse l’ouverture des pré-inscriptions pour le compte de la rentrée académique 2023-2024. Ibouroi Ali Tabibou, nommé depuis le mois d’août 2020 pour diriger l’Udc est longuement revenu sur les nouveautés de cette année, notamment la création d’un site internet pour faciliter les démarches administratives des étudiants. En revanche, l’ancien syndicaliste a tout fait pour ne pas aborder, durant la conférence, les problèmes de trésorerie auxquels fait face son administration. Des difficultés financières qui ont commencé à se faire sentir depuis le mois de mai dernier, a-t-on appris.
En effet, cela fait quatre mois que les dirigeants de l’Université peinent à payer les employés. A ce jour, l’institution compte deux mois d’impayés : Juin et juillet. Cette situation n’a pas épargné les autres enseignants non contractuels. Au sein de l’Institut universitaire des technologies (Iut), ces arriérés sont devenus intenables pour les vacataires. Selon nos informations, ces derniers n’ont touché aucun franc cette année, alors que l’on a déjà fini presque les deux semestres.

«Mauvaise gestion»

Pour exprimer leur mécontentement, ces vacataires, qui représentent 50% des enseignants de l’Iut, ont décidé de suspendre la correction des examens de la deuxième session. Une décision qui a été prise à l’issue d’une réunion tenue le 22 juin dernier. Le procès-verbal de ladite rencontre, dont Al-watwan a obtenu une copie, mentionne une liste de doléances. Parmi celles-ci, la signature des contrats avant chaque début de semestre. « Si cette situation perdure, les enseignants vacataires ne feront pas la rentrée universitaire 2023-2024 », dit en substance le document. A l’heure où nous écrivions ces lignes, l’administration centrale n’avait toujours pas donné suite à ce courrier. Par conséquent, non seulement les étudiants de l’Iut admis en 2ème session ignorent leur sort, mais cela bloque aussi l’organisation des soutenances de fin d’année. Al-watwan a essayé depuis le mercredi d’en savoir un peu plus auprès du secrétaire général et de l’administrateur de l’Université, sans succès.


En revanche, une source bien placée au sein de l’Udc nous a confié que les difficultés de paiement sont en partie engendrées par les recrutements « pléthoriques » opérés ces derniers temps. « Parfois on nous impose des gens à recruter. Alors que chaque année, depuis la baisse des droits d’inscription en 2016, l’Université rencontre toujours des difficultés à payer les salaires au-delà du mois d’avril. Certes l’Etat a augmenté la subvention. Mais, dans les faits, sur les 97 millions mentionnés dans la loi des finances, seuls les 85 millions sont versés », a ajouté notre informateur, qui reconnaît qu’il y a d’autre part une mauvaise gestion financière qui a sa part de responsabilité.

194 millions au mois d’avril

Notons que la masse salariale mensuelle à l’Udc tourne autour des 150 millions. Pour sa part, le ministère des Finances assure qu’il honore ses engagements. Son directeur de cabinet a rassuré hier, dans un entretien qu’il nous accordés, que l’Etat doublera la somme de la subvention pour débloquer le paiement des salaires de juin et juillet. «Au lieu de 97 millions, on leur avait versé au mois d’avril 194 millions de francs. Idem en mai, toujours la même somme vu qu’on s’approchait de la fête de l’Aïd. Pour régler ces deux mois encore non versés, l’Etat est encore à la recherche des 388 millions car ne nous pouvons pas abandonner notre université. Le ministre des Finances a chargé le secrétaire général de s’y mettre», a confirmé Issihaka Himidi.L’ancien commissaire aux finances sous l’exécutif de Hassani Hamadi pense également qu’il est temps de réfléchir à un moyen qui permettra à l’Université d’être capable de payer ses employés durant toute l’année dès que l’Etat aura versé sa contribution. Puisque pour le moment, l’institution ne supporte que moins de 40% de ses charges, le reste revenant à l’Etat.

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