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Les élèves du secondaire vont-ils retrouver le chemin de l’école ? Telle est la question que chacun se pose en ce moment. Et pour cause : l’intersyndicale refuse de procéder à la validation de l’année. L’absence de bulletins de notes fait planer l’incertitude grandissante chez les enfants qui ne savent pas si oui ou non, il va y avoir un passage. Pour l’heure, on risque de ne pas en arriver jusque-là . C’est en tout cas ce que l’on peut retenir de la rencontre, qui a eu lieu hier, mercredi 5 septembre au Lycée de Moroni, entre le nouveau ministre de l’Education et les chefs d’établissements. Cette première prise de contact a fait naître de l’espoir. Un dénouement de la crise pourrait intervenir d’ici peu. Lors de la réunion, Salime Mahamoud a abordé divers problèmes touchant l’Enseignement. Parmi lesquels, la grève qui perturbe l’ensemble du secteur secondaire. Au cours des discussions, le ministre a dévoilé la date de la rentrée pour la prochaine année scolaire.
Payer avant la rentrée
Un arrêté en date du 28 août remis aux journalistes lors de la conférence de presse, tenue par le patron de l’Education peu après la rencontre, fixe en détails le calendrier. «La rentrée des classes au titre de l’année scolaire 2018-2019 est fixée aux dates ci-après. 17 septembre pour les enseignants et 24 pour les élèves», lit-on dans le premier article. Les dates des conseils d’école, celles des examens de fin d’année, les congés intermédiaires (vacance des trimestres) sont inclues dans ce document composé de 9 articles. Même la date de la rentrée pour le compte de l’année 2019-2020, est déjà connue : le 16 septembre 2019. Dernière précision de l’arrêté : tous les établissements sont tenus de respecter le calendrier.
Pour rassurer l’opinion, le ministre a livré le compte-rendu de la réunion qu’il a eue, la veille, avec les syndicalistes. «Les responsables de l’intersyndicale ont proposé à ce que l’on décale le versement du mois d’août pour payer les reliquats. Aucune décision n’a été prise car le ministre des Finances est parti en voyage. En retour, ils ont promis de remplir les bulletins durant trois jours si nous les payons. En tenant compte de ce calendrier, nous mettrons les bouchées doubles pour terminer le versement», a-t-il fait savoir avant de faire part de l’attitude des parents d’élèves qui ont brillé par leur silence depuis le déclenchement de la grève.
Restructurer l’enseignement
«Malgré les conséquences engendrées par la position des enseignants, aucun parent n’a haussé le ton pour demander à ceux qui ont été payés de remplir les bulletins», s’est emporté Salime Mahamoud. Autre sujet abordé avec l’intersyndicale : les avancements. Là encore, il est demandé au principal syndicat des enseignants du secondaire de patienter. «Il est plus facile de faire des promesses mirobolantes mais c’est beaucoup plus risqué de les annoncer sans pouvoir les tenir», rappellera-t-il, avant de poursuivre : «je ne pouvais pas promettre monts et merveilles. Je reconnais que des réformes doivent être menées. Encore une fois, cela demande du temps. Nous savons tous que certaines écoles privées ne répondent pas aux normes. 80 % des enseignants ont du mal à retransmettre le message. Il va falloir revoir comment rehausser le niveau de notre enseignement», a reconnu le conférencier.
La qualité de l’enseignement, la formation professionnelle figurent sur l’agenda des priorités du nouveau patron de l’Education qui se dit convaincu que les formations doivent s’adapter à l’ère du temps et répondre aux besoins du pays. Il a promis de lutter contre le désordre caractérisant en partie l’enseignement secondaire. Il citera en guise d’exemple «les écoles qui pullulent partout comme des champignons qui, la plupart, se retrouvent confrontées à un manque criant d’infrastructures dignes et d’enseignants compétents».