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Non-versement des avancements I «Nous organiserons des sit-in pendant les examens nationaux»

Non-versement des avancements I «Nous organiserons des sit-in pendant les examens nationaux»

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Après l’observation d’un arrêt de travail de 72h, qui visiblement n’a apporté aucun résultat, l’intersyndicale des agents de l’éducation ne compte pas baisser les bras. Dans cette entrevue, le porte-parole du syndicat, Youssouf Soilihi, et son adjoint, Ahamada Hassani reviennent pour Al-watwan sur l’origine de ce bras de fer qui selon eux risque de s’enliser.

 

Comment évoluent les négociations avec les autorités sur vos avancements ? Constatez-vous une volonté de la part du gouvernement de donner une suite favorable à vos doléances ?

Dans le protocole d’accord signé le 18 mai 2020 avec l’intersyndicale, le gouvernement s’est engagé à achever l’assainissement du fichier du personnel de l’éducation au plus tard le mois de novembre de la même année et de défendre l’intégration de la nouvelle grille indiciaire. Chose qui n’a pas été faite. Le contrôle a pris du retard et l’accord dans sa globalité n’est donc pas respecté. Nous constatons enfin que les interlocuteurs mandatés ne sont pas crédibles à nos yeux. Raison pour laquelle nous cherchons à rencontrer le président de la République.

Justement sur quoi reposait le protocole d’accord de l’année dernière mais qui aujourd’hui est au point mort ?

Trois sujets composaient le protocole. Nous avions réclamé des avancements ou des nouvelles grilles. De leur côté, les autorités se sont engagées à procéder à une revalorisation indiciaire pour nous aider à faire face à l’inflation actuelle.

Où est le blocage selon vous ?

La responsabilité nous l’imputons aux acteurs plus particulièrement les signataires désignés à savoir le ministre de l’Éducation nationale et celui de la Fonction publique. L’intersyndicale se demande s’il s’agit tout simplement d’un manque de volonté ou respectent-ils des consignes données par ceux qui sont au sommet.

Avez-vous de quoi prouver à l’opinion que le gouvernement dispose bel et bien des moyens pour procéder à ces avancements ?

Le contrôle physique qui initialement devait prendre fin depuis le mois de novembre 2022 s’est étalé jusqu’au mois de janvier 2023. Selon le porte-parole du gouvernement, ces travaux ont permis de déceler près de 1000 fantômes. Supposons qu’en moyenne, ces fantômes touchaient entre 50 000 à 80 000 francs. Cela voudrait dire qu’une manne financière importante s’est dégagée. Ils n’ont qu’à l’utiliser pour satisfaire notre doléance. Soit en payant nos avancements, soit en l’injectant dans la grille. Mais au lieu de ça, certains responsables procèdent à des recrutements fantaisistes en cachette.

Qu’est-ce qui différencie les avancements de la nouvelle grille ?

Les avancements sont des droits dont chaque agent fonctionnaire doit bénéficier après deux ans de travail selon le statut général de la fonction publique. Malheureusement ce n’est pas le cas aux Comores. En revanche, la mise en place d’une grille indiciaire est une décision politique qui revient au gouvernement. Depuis 2008, le président de l’époque Ahmed Abdallah Sambi a décrété l’instauration d’une nouvelle grille. Dans les autres secteurs, les agents sont toujours payés sur la base de celle-ci. Sauf qu’au niveau du secteur éducatif, seuls les enseignants de l’université et les encadreurs pédagogiques la touchent depuis 2017. Nous qui enseignons au primaire et au secondaire sommes discriminés jusqu’à ce jours.

La dernière fois, l’intersyndicale avait brandi la menace de descendre dans la rue. C’est toujours d’actualité ? Si oui quand aura lieu la marche ?

Notre démarche obéit à diverses étapes. D’abord la conférence de presse organisée début mai qui avait pour objectif de prendre à témoin la population. Puis s’en est suivi l’arrêt de cours de 72h, largement suivi sur l’ensemble du territoire. Actuellement, nous sillonnons les médias pour faire le point. Après viendra l’heure de la marche pacifique qui sera organisée simultanément dans les capitales insulaires dans les prochains jours. Pour la date, elle vous sera communiquée le moment venu.

Êtes-vous prêts à boycotter les examens s’il le faut pour obtenir gain de cause ?

Nous suivons une stratégie bien tracée. Si après la marche, les choses trainent toujours, nous lancerons un préavis d’une grève illimitée. Et nous n’hésiterons pas à organiser des sit-in dans les sous-centre ou les centre d’examen.

Le dernier contrôle physique des fonctionnaires a détecté, près de 1000 fantômes, qui tous, ont été suspendus. Pouvez-vous nous dire combien d’enseignants en font partie et si leurs cas sont avérés ?

Les chiffres annoncés font état de 1000 fonctionnaires qui percevaient des salaires frauduleusement. Mais selon nos informations il y en a beaucoup que ce que le gouvernement a avancé. En tout cas, coté enseignant, ils seraient entre 345 et 400 enseignants. Et personne ne s’est présenté pour réclamer. Donc, nous pouvons conclure que ces agents démasqués sont pour la plupart à l’extérieur ou des retraités qui continuaient de toucher des salaires.

L’enseignement est confronté à de nombreuses difficultés : Des enseignants qui travaillent à peine, des encadreurs et des inspecteurs sous employés, donc payés à ne rien faire. Mais vos revendications sont toujours basées sur votre traitement. Ne passez-vous pas un peu à côté de l’essentiel ?

Nous militons certes pour de meilleures conditions, mais notre mouvement syndical s’est toujours préoccupé des problèmes qui touchent le secteur en général. Lors de notre dernière rencontre avec le chef de l’Etat, nous avons réclamé la normalisation des écoles publiques ou privées pour qu’il y ait des critères à remplir avant d’ouvrir un établissement. Force est de constater que les techniciens du ministère de l’Éducation n’ont rien fait. Le bémol, des écoles publiques servent d’établissements privés. Voilà, où nous en sommes arrivés. C’est dire que l’intersyndical n’a jamais tourné le dos aux défis du secteur.

Si la question des avancements est réglée, à quelles autres revendications devrons-nous nous attendre ?

Entre l’employeur et son employé, la liste des doléances n’est jamais close. Là, à titre d’exemple, il y a un problème de gestion du personnel. Dans l’ensemble, les enseignants du primaire manquent cruellement. Au niveau du secondaire par contre, un déficit se fait ressentir surtout à Ndzuani et Mwali, L’intersyndical demande un redéploiement des fonctionnaires. Ils doivent cesser de recruter dans les niveaux où les enseignants sont sous employés.

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