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Grève à l’Université des Comores I L’administration annonce le paiement des «trois mois d’arriérés»

Grève à l’Université des Comores I L’administration annonce le paiement des «trois mois d’arriérés»

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Les trois mois de salaires impayés au personnel de l’Udc sont disponibles, d’après l’administrateur principal de l’Université des Comores, Dr Ibouroi Ali Toibibou, qui a également évoqué les problèmes financiers persistants de l’institution, et la nécessité, selon toujours lui, de revoir le financement de l’Université pour éviter de futures crises.

 

Après la conférence de presse du Syndicat national des enseignants de l’Université des Comores (Sneuc) et du personnel Iatos, l’administrateur principal de l’Université des Comores, Ibouroi Ali Tabibou, a accordé une interview exclusive à Al-watwan pour répondre aux deux mouvements syndicaux. Pour rappel, lors d’une réunion avec la presse la veille jeudi, ces derniers ont réaffirmé leur intention de poursuivre la grève illimitée, lancée début septembre, afin de réclamer le paiement de trois mois de salaires impayés (juin, juillet et août 2023) et de demander le respect des institutions, notamment en adoptant une loi exigeant « la mise en place des conseils d’administration et scientifique, ainsi que l’élection du président de l’Udc», entre autres revendications.


De son côté, Ibouroi Ali Tabibou a affirmé que toutes les démarches nécessaires ont été entreprises au sein de l’administration pour résoudre la situation. Il a assuré que les trois mois de salaires sont déjà disponibles et que, bien que l’obtention d’un crédit ait pris du temps, cette étape a maintenant été franchie. Le paiement sera effectué au plus tard au début de cette semaine, selon la procédure administrative habituelle.A l’en croire, «le gouvernement a mobilisé tous les efforts nécessaires pour résoudre cette crise», et il a insisté sur le fait que « ce n’est pas la première fois que ce problème se pose».


Pour comprendre l’origine de ces difficultés financières à l’université, il faut remonter à plusieurs années, lorsque, « sous la pression des syndicats, tous les crédits ont été utilisés et que la ligne budgétaire était saturée ». Ce manque de financement n’a jamais été comblé depuis.Dès lors, quand l’État verse sa subvention, l’Udc doit puiser dans ses propres fonds pour compléter les salaires des agents, sachant que le coût moyen d’un étudiant en premier cycle est de 175 000 francs comoriens, alors qu’ils ne paient que 42 000 francs comoriens, le reste étant fourni par l’État. Pour les étudiants en master, les frais s’élèvent à 100 000 francs comoriens.


Cette utilisation de la subvention de l’État pour payer les salaires met en péril les autres obligations financières de l’institution. Ibouroi Ali Tabibou s’est posé la question du mode de financement de l’Udc et a insisté sur la nécessité de trouver une réponse pour éviter que cette situation ne se reproduise à l’avenir. « Comment financer l’université ? C’est une question qui doit obtenir une réponse et ainsi éviter de façon pérenne cette situation », a-t-il affirmé.Pendant la grève, une partie du personnel a été réquisitionnée pour assurer un semblant de fonctionnement, ce qui a permis à 4 818 étudiants de se préinscrire pour l’année 2023-2024. Cependant, Ibouroi Ali Tabibou a déploré le fait que les syndicats aient refusé de soutenir ces réquisitions, même s’ils avaient leur mot à dire. Selon ses explications, la loi autorise l’Udc à réquisitionner du personnel pour faire face aux grèves, car il y a des limites à toute grève et les chefs de service ne devraient pas, à son avis, entrer en grève.


L’administrateur de l’Udc estime en effet que les chefs d’établissements et les chefs de composantes devraient plutôt chercher des solutions. Il reconnaît cependant le droit des syndicats à faire grève, tout en plaidant pour davantage de réalisme de leur part. À titre d’information, le personnel de l’Udc compte un peu plus de 600 personnes avec une masse salariale mensuelle de 186 millions de francs comoriens.


En ce qui concerne les revendications institutionnelles du syndicat, Ibouroi Ali Tabibou a affirmé qu’elles seront toutes prises en compte. Il a précisé que le texte a été réécrit en collaboration avec le Sneuc et que toutes leurs revendications ont été satisfaites à son niveau. Il reste désormais au parlement à adopter le texte, ce qui devrait être le cas lors de la session budgétaire d’octobre. En attendant, il a dit espérer que les syndicats mettront fin à la grève.L’impact de cette grève a notamment entraîné le report des concours d’entrée à l’Udc ainsi que le retard dans la soutenance des mémoires de fin d’études pour certains étudiants.

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