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Examens universitaires I Des étudiants repêchés pour dégonfler les effectifs

Examens universitaires I Des étudiants repêchés pour dégonfler les effectifs

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La faculté de droit et des sciences économiques a justifié cette décision par les mauvais résultats des examens de fin d’année, même après la tenue des sessions de rattrapage. Cette mesure prévue par les textes permettra surtout à des étudiants de passer à un niveau superieure (L1, L2 ou L3) voire boucler le cycle et quitter definitivement l’Université pour liberer des places (L1, L2 ou L3) au profit des nouveaux arrivants.

 

Les acteurs de l’enseignement ne cessent de répéter que le niveau des élèves de façon générale, y compris les étudiants inscrits à l’Université des Comores est alarmant. Ce constat, se confirme, à travers les résultats que publient tous les ans les sites. Une dégringolade qui a poussé la faculté des droits et des sciences économiques, à sortir une note administrative pour annoncer un repêchage particulier après avoir remarqué qu’en dépit de la tenue d’une session de rattrapage, peu d’étudiants ont validé l’année.


Rendue publique le 5 octobre dernier et signée par le Doyen, Mohamed Ali Youssouf, la mesure accorde une dernière chance à ceux dont la moyenne a dépassé 8 sur 20. «Tout étudiant de la licence 1 et 2 ayant une moyenne annuelle de 9,50 et qui a validé un semestre, est considéré admis en classe supérieure de son département respectif. Est considéré également admis en licence, tout étudiant de la 3ème année, qui a obtenu une moyenne annuelle de 9,80 et ayant validé un semestre», lit-on dans la note qui précisait par ailleurs que les réclamations resteraient ouvertes jusqu’à ce jour vendredi 11 octobre.


Dans un entretien accordé à Al-watwan, mercredi, le doyen et le chef de la scolarité ont rappelé que ladite note s’appliquait seulement aux étudiants des trois départements constituant la composante (Fdse) : droit, sciences économiques et administration économique et sociale (Aes). Parmi les motivations qui ont poussé le jury qui organisait les examens de la deuxième session à recommander le repêchage figurent en première position, les mauvais résultats enregistrés au terme de l’année académique qui vient de s’achever.
A titre d’exemple, pour la licence 1 du département de droit, sur un effectif global de 371 étudiants, seuls 24 avaient validé dès la première session. Si l’on rajoute les 65 autres qui ont tiré leur épingle du jeu après les examens de rattrapage, le chiffre s’élevait à 89 étudiants qui sont autorisés à passer en licence 2.

Capacité d’accueil, triche…

C’est encore pire chez leurs camarades d’Aes. Sur 642 inscrits en première année, 214 étudiants ont eu une moyenne supérieure ou égale à 10 pour poursuivre les études en Licence 2 après la seconde session. Soit donc un taux d’échec de près de 66.67%. Au niveau de la troisième année des 3 départements de la faculté, seuls 228 étudiants sur 758 ont décroché la licence sans être obligés de passer en session.


Le comble, selon le doyen, est que même après l’organisation des séances de rattrapage, les résultats restaient catastrophiques. «Compte tenu de nos capacités d’accueil et des conditions de travail, le jury a décidé de faire passer en classe supérieure avec des moyennes de 9,50, comme indiqué dans la note. Il ne faut pas oublier qu’avec la rentrée, notre faculté doit accueillir les nouveaux bacheliers, dont la majorité choisit le département de droit», a expliqué hier le doyen Mohamed Ali Youssouf. Il a précisé que la procédure de repêchage est en vigueur depuis 2005, conformément à la charte qui régit les examens. Celle-ci prévoit un passage par compensation ou une admission par crédit. Cependant, le jury peut ajuster cette mesure en fonction du taux annuel de réussite.


Lors de notre entretien, l’administration de la faculté a également souligné que, malgré ces faibles moyennes, la tricherie ne faiblit pas. «Ces sessions de rattrapage, censées être exceptionnelles, sont en réalité devenues des sessions à part entière, car toutes les salles étaient pleines. Ce qui est encore plus frappant, c’est que lors de la correction, nous avons constaté que les étudiants d’une même classe commettaient presque les mêmes erreurs. Cela prouve que des personnes corrigeaient les sujets à l’extérieur et les renvoyaient via des smartphones», a illustré le doyen, qui n’a pas pu fournir le taux définitif de réussite de sa faculté, la phase des réclamations n’étant pas encore terminée.

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