Le 28 octobre dernier, l’Office régional des examens et concours (Orec) de Mwali a publié une note interdisant à sept écoles privées de présenter leurs élèves aux examens nationaux. Cette décision fait suite à celle du ministère de l’Éducation nationale, qui a diffusé la liste définitive des établissements autorisés pour la rentrée 2024-2025, interdisant l’exercice de dix écoles dans l’île.Alors que le coordinateur de l’Inspection générale de l’éducation nationale (Igen) pour Mwali, Ahmad Saïd, appelle les parents à inscrire leurs enfants dans des écoles proches et autorisées par l’État, les responsables des établissements fermés dénoncent un manque d’informations. Le problème réside d’une part dans le transfert des élèves des écoles fermées vers les établissements autorisés, qui sont souvent surchargés.
Une incompréhension générale
D’autre part, certains établissements non reconnus continuent d’exercer, malgré l’article 4 de la note ministérielle stipulant que «tout document émis par un établissement non autorisé ne sera pas recevable dans les administrations publiques et que ces écoles ne peuvent inscrire des candidats aux examens nationaux (entrée en 6e/Cepe, Bepc, et Baccalauréat)».
Selon Ahmad Saïd, «certains de ces établissements non autorisés poursuivent leurs activités malgré de nombreuses mises en garde». Parmi eux figurent trois établissements de la région de Djando : Ecochad de Siry Zourdani, Alam Nachraha de Wanani, Référence des îles de Mlabanda, et Espoir du plateau de Wanani. On trouve également Moili Éveillé de Djoiezi, l’école primaire Green School de Fomboni, et Epadesco de Walla.
Concernant les raisons de cette exclusion, les responsables de l’école Alam Nachraha, ainsi que ceux d’Ecochad, évoquent un problème de patente qui aurait pourtant été résolu récemment. «Je ne connais même pas les raisons de cette interdiction, car tous mes documents d’ouverture sont complets», déplore le directeur de Moili Éveillé.Cette décision a eu des répercussions sur les écoles publiques, qui voient leurs effectifs augmenter. Le collège rural de Fomboni, par exemple, accueille désormais plus de 500 élèves, contre 408 l’an passé. «Ce collège fait face à des problèmes de capacité, avec 15 classes pour seulement 13 salles », indique le directeur Nasser Adani Saïd, qui invite les parents à suivre de près l’apprentissage de leurs enfants à la maison.
Solutions temporaires
Pour gérer cette situation, le collège rural de Fomboni a adopté un système de rotation des classes afin d’optimiser l’utilisation des espaces disponibles et garantir un cadre d’apprentissage approprié pour tous les élèves, malgré les contraintes. Quant à l’école primaire publique de Mbwangoma, elle est confrontée à des difficultés d’espace et manque de bancs pour les élèves des classes de CP1 et CP2, qui comptent à elles seules 80 écoliers. «C’est un effectif énorme. Ces enfants devraient étudier dans des salles bien aérées, dans des conditions normales», souligne Saïd Ali Soilih, président du conseil d’école de Mbwangoma. Il lance un appel au gouvernement et aux bailleurs de fonds pour qu’ils «interviennent dans le secteur de l’éducation pour l’avenir de la nation».Face à cette situation, les parents d’élèves de Mbwangoma ont pris l’initiative de fournir des chaises pour pallier le manque de mobilier.
Abdillahi Housni