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L’Intersyndicale des agents de l’Éducation observait, la semaine dernière, un arrêt de travail de 48 heures. Il s’agirait, à en croire Moussa Mfoungouliye, son secrétaire général, d’”un message à l’endroit des autorités”, à qui il reproche d’avoir bafoué le “mémorandum” signé vendredi 2 juin dernier à Mrodjuwu, lequel mettait fin, au bout de quarante jours d’âpres négociations, à la plus longue grève qu’ait connu l’enseignement secondaire au cours de ces cinq dernières années.
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Le mémorandum prévoyait, entre autres revendications, le paiement du salaire du mois de mai 2017. Une promesse qui, six mois plus tard, n’a toujours pas été honorée. Le secrétaire général du ministère de l’Éducation nationale, Abdallah Djalim, que nous avons joint au téléphone, “déplore une attitude irresponsable”. Il reproche à l’Intersyndicale d’avoir observé un arrêt de travail sans avoir lancé un préavis.
Retour à la case départ ?
Il affirme que “si l’Intersyndicale ne voulait pas avoir affaire au ministère de l’Éducation nationale, il aurait pu aviser son employeur direct, à savoir le commissariat à l’Education”. “Et maintenant, qui va assurer le paiement de ces 48 heures de grève”, demande-t-il.
L’Intersyndicale, de son côté, estime être dans son bon droit. “Il n’y avait pas lieu de lancer un préavis puisqu’il ne s’agissait pas d’une grève, mais d’un arrêt de travail de 48 heures”, justifie Moussa Mfoungouliye.Il ajoute que “cet arrêt de deux jours n’est que le début et que d’autres actions vont suivre dans les prochains jours, si leur cri d’alarme reste sans effet”.
Le secrétaire général de l’Intersyndicale exige, outre le paiement du salaire du mois de mai, le règlement de leurs avancements et du reliquat du mois de janvier 2014. Cette dernière revendication, rétorque Abdallah Djalim, “n’est pas sur la table des négociations”. Quant aux avancements, il affirme qu’ils ne peuvent être sectoriels.
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D’autres catégories de fonctionnaires sont dans l’attente de ces avancements. Il n’y a pas que les enseignants du secondaire. Les avancements des enseignants de l’Université ont été gelés. Il ne peut y avoir d’avancements sectoriels. S’ils doivent être réglés, ils le seront de manière générale, et au moment convenu, insiste-t-il.
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La seule revendication légitime de l’Intersyndicale, selon lui, reste le paiement du salaire du mois de mai.Les avancements, pour Moussa Mfoungouliye, sont automatiques. Il n’y a même pas lieu de les demander. Ils sont, dit-il, “un plus à notre salaire”. Le secrétaire général de l’Intersyndicale menace à ce sujet de relancer la question de leur grille indiciaire. “Quand le président a signé le décret portant à la hausse les salaires des vice-présidents, des ministres et des secrétaires d’État, il n’a pas tenu compte de nous autres agents de l’Éducation. Est-ce seulement les membres du gouvernement qui sont dans le besoin (sic)”, a-t-il feint d’interroger.
Moussa Mfoungouliye avance, d’autre part, que l’Intersyndicale des agents de l’Éducation ne voit pas d’un bon œil la tenue des prochaines assises nationales. Il déplore le fait que les autorités refusent le dialogue. “Nous sommes contre la tenue de ces assises parce que nous sommes convaincus qu’elles ne vont pas dans le sens de l’intérêt général, mais de quelques intérêts personnels”, affirme-t-il.