Journée internationale du sport féminin». Le rendez-vous est peu connu aux Comores. Créé en 2014 dans le monde, par le Conseil supérieur de l’audiovisuel français, dans le but de faire progresser l’égalité des genres dans le milieu sportif, cette journée n’a jamais été célébrée aux Comores. Cependant, le pays compte quelques pointures dans le sport féminin. Cela au niveau administratif, sur les pelouses de football, les planchers de basketball ou sur les pistes d’athlétisme.
Il manque encore, toutefois, une structure spécifique pour célébrer cette journée et, donc, défendre la place du sport féminin dans le sport comorien en général. D’où, peut-être, sa place parfois marginale, malgré l’existence de compétitions sportives réservées aux femmes, à l’instar des championnats de football, de basketball, de handball, d’athlétisme, de natation, de pétanque ou encore de la Coupe de la ligue.
La Journée internationale du sport féminin a pour objectif d’améliorer la visibilité des sportives à travers les médias et de lutter contre les stéréotypes à leur défaveur. Elle doit aider à valoriser la diversité dans la pratique sportive en incitant, notamment, les femmes à faire du sport.Quelques femmes deviennent, depuis quelques années, des modèles dans le domaine du sport pour la nouvelle génération. On peut citer l’ancienne secrétaire générale de la fédération de football, Mariyatta Abdou Chacour ou la cinquième vice-présidente de la Confédération africaine de football en charge du football féminin, Kanizat Ibrahim (lire ci-contre à droite). En plus de ces deux «dames de fer» du sport comorien, il y a Zaharia Said Ahmed qui cumule, actuellement, le poste de secrétaire général du ministère des Sports et de vice-présidente du Comité olympique.
Des «assises» du sport féminin
Pour la nouvelle génération, la footballeuse et capitaine des Coelacanthes Dames, Hayriat Abdourahamane, peut constituer une référence. Elle fait parler du cuir rond national grâce à ses pieds magiques et sa régularité dans les compétitions nationales, régionales voire internationales. Il y a six ans, la karateka franco-comorienne, Sarah Soilihi, a été sacrée championne du Monde de kick-boxing. Elle a été élue, en 2015, parmi les dix «Personnalité de l’année Al-watwan 2014», après avoir fait la «Une» de Salwa Mag de novembre 2015.
Dans le cadre de la promotion du sport féminin, deux magazines comoriens – Salwa Mag et Femmes des îles – ont traité plusieurs sujets dont des portraits, des interviews et des dossiers sur les sportives nationales. On se rappelle de l’entretien de Hayriat Abdourahamane, du portrait de Sarah Soilihi, celui de Mariyatta Abdou Chacour et Hassanati Halifa, entre autres.
Le sport féminin comorien a, encore, beaucoup à envier à celui des hommes. Mais quelques signes donnent à penser qu’il peut se rattraper et se développer, pourvu que le pays le veuille vraiment. C’est ainsi que le football de ces Dames a pris part, cette saison, à la Ligue africaine des championnes avec Olympic de Moroni, à la Coupe d’Afrique australe (Cosafa), aux éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations des jeunes, et au tout récent tournoi amical de la fédération saoudienne de football.
Ainsi, le sport féminin comorien s’affirme petit à petit. Sauf qu’il souffre d’une belle promotion et d’un encadrement digne de ce nom, et ce, en dépit de l’engagement des sportives nationales et la détermination de certains clubs.Et si la célébration de la Journée internationale du sport féminin, ce 24 janvier 2023, était une occasion de penser à organiser les «assises du sport féminin comorien?
