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En dépit du retrait du Cameroun à moins de huit mois de l’évènement, prévu du 15 juin au 13 juillet 2019, La Caf n’a pris aucune sanction contre le Cameroun, bien au contraire. Le deuxième vice-président de la Caf, Constant Omari, a déclaré à Radio France internationale que «le Cameroun disputera sa qualification pour la Can 2019 au mois de mars contre les Comores». Cela pour justifier, à sa façon, le maintien des Lions indomptables à la campagne de la trente-et-unième édition de la Can.
Le Cameroun évolue dans le groupe B de la course pour la Can 2019 avec les Comores, le Malawi et le Maroc. Le retrait du pays de Paul Biya de la Can 2019 a été officialisé le 30 novembre à Accra au Ghana par le comité exécutif de la Caf.
Caf : « à tout prix et
à n’importe quel prix!»
Les déclarations de Constant Omari ont choqué plus d’un aux Comores et ailleurs. Le président de la Fédération de football des Comores (Ffc), Saïd Ali Saïd Athouman, a réagi cinq jours plus tard en ces termes : «Nous avons saisi la Caf, par courriel le 5 décembre dernier afin d’obtenir des strictes précisions et des explications précises sur l’application de l’article 92 de ses Règlements de la Can», a-t-il dit à Al-watwan. Mais sa réaction ne semble pas avoir fait le moindre effet. En effet, ni la Caf, ni son président ne se sont jamais donnés la peine d’expliquer à la Ffc, la situation de la poule B. «Si la Caf devait appliquer l’article 92 alinéa 3, le Cameroun doit payer une amende de 500 000 dollars et être suspendu à la Can 2021 de son équipe A, sans tenir compte de l’édition concernée, c’est-à -dire, celle de 2019», a expliqué l’avocat du barreau de Moroni et chroniquer sportif de Hayba fm, Ahamed Ali Abdallah.
Sans pour autant se fier de ses règlements, la Caf et son nouveau président, le Malgache Ahmad, semblent tout mettre en œuvre pour voir le Cameroun à la phase finale de la Can à tout prix et à n’importe quel prix. Dans cette situation, la Fédération comorienne de football affiche une position bancale dans sa démarche de réclamer ses droits. «Nous attendons la réponse de la Caf avant de saisir le Tribunal arbitral du sport», a fait savoir à Al-watwan Saïd Ali Saïd Athouman, il y a plus d’une semaine.
Direction : Tribunal arbitral
des sports…
Selon l’évolution de l’affaire, la Caf ne va jamais faire un retour à la Ffc. La Caf profite, en effet, du silence du gouvernement comorien pour boucler sa manœuvre.
Contacté hier matin, l’attaché de presse du ministère des Sport a fait savoir que «c’est une affaire qui concerne beaucoup plus la fédération. Nous ne pouvons pas nous déclarer avant que le gouvernement ne le fasse».
Il faut, cependant, rappeler que tous les ministères des Sports concernés par ce sujet de la Can 2019 se sont déjà prononcés. Le ministère des Sports de la Côte d’Ivoire a publié le 13 décembre un communiqué concernant son retrait de la Can 2021. «La Fédération ivoirienne de football a été surprise d’apprendre que le président de la Caf a décidé, de sa seule autorité et sans aucune concertation préalable avec elle de rétribuer au Cameroun l’organisation de la Can 2021», peut-on lire dans le communiqué.
Le même document précise que le comité exécutif de la Caf, dirigé alors par Issa Hayatou, a attribué à l’unanimité, le 20 septembre 2014 l’organisation de la Can 2021 à la Côte d’Ivoire. Au vu de la décision de la Caf début décembre en cours, «la Fif a saisi, le 13 décembre, le Tas d’un recours contre la décision de la Caf», a été la conclusion de fédération ivoirienne.
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Et si la fédération comorienne emboite le pas avant que tout soit trop tard? Mais avant de se lancer dans son combat administratif international, elle ferait mieux de fixer les Comoriens sur le sort du staff technique des Coelacanthes. Si elle va ou pas maintenir Amiredine Abdou à son poste de sélectionneur de son équipe A masculine.
Le gouvernement comorien et la Ffc peuvent perdre toutes les chances de voir les Comores augmenter sensiblement leurs chances de se hisser à leur première Can s’ils persistent dans leur silence, au lieu de faire comme tout le monde : se battre. Auprès de la Tas, en l’occurrence…