Les trente athlètes qui ont pris part, du 4 au 11 décembre 2022 à Maurice, aux Jeux de la Commission de la Jeunesse et des Sports de l’Océan indien (Cjsoi) n’ont toujours pas reçu leurs primes.Revenus à Moroni le mardi 13 décembre, ils attendent toujours leurs dus. Ils ne sont pas les seuls. Toute la délégation, environ quatre-vingt-et-une personne, est dans la même situation incroyable. «Nous sommes toujours dans l’attente de nos primes. C’est une dette (…). Cela nous a été promis par le ministre des Sports avant notre départ pour les jeux. Malheureusement, nous attendons encore», déplore le sélectionneur national de handisport, Ahmed Assoumani.
Le ministre de la Jeunesse et des Sports a reconnu le retard constaté. Samedi 17 décembre 2022, Djaanfar Salim Allaoui précisait : «les primes ne sont pas encore versées. Mais, il n’y a pas que ces frais de participation. Le ministère doit, également, supporter 4,5 millions de francs pour le stage de quatorze jours de préparation des athlètes. Il a aussi les frais de location des voitures, les billets des membres de la délégation de Mwali et de Ndzuani, qui avoisinent neuf cent mille qu’on doit absolument régler dans les meilleurs délais».
Sur le budget de 70,5 millions, 19 millions restent à débloquer selon le ministre des Sports qui a renvoyé la balle au ministère des Finances où trainerait le dossier depuis fin août. «Nous nous rappelons de la promesse fait à la délégation. C’est bien son droit de percevoir ces primes. Mais il nous faudra également régler nos factures en plus de ces indemnités», recadre-ton au ministère. Certains responsables semblent désespérés et n’espèrent plus percevoir ces frais. «Mes espoirs de voir ces droits versés, s’amenuisent au fil des semaines», lançait, il y a quelques jours, le responsable de la délégation d’athlétisme, Abdallah Hamid.
Dans son édition du mardi, 3 janvier, le quotidien La Gazette des Comores a titré sur le sujet en ces termes : «Des primes passées par pertes et profits». Le commentaire du journaliste, Badraoui Ahmed Saïd, a suscité un grand débat sur les réseaux sociaux à l’instigation de son rédacteur en chef, Mohamed Youssouf. La deuxième personnalité du quotidien indépendant y a révélé «avoir refusé de publier un droit de réponse du ministère des Sports».Depuis mardi dernier, le ministère de la Jeunesse et des Sports est interpellé sur la toile pour qu’il «règle, une fois pour toute» la question.Malheureusement, hier encore, cela n’a pas été le cas.