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Les Comores ont du pain sur la planche dans la préparation de leur double confrontation avec le Maroc. Au niveau de la Fédération de football des Comores, on travaille le dossier sans relâche. Son premier défi, c’est d’étudier comment faire venir à temps son équipe à Moroni après le match aller du samedi 13 octobre à Casablanca, dont le coup d’envoi est prévu à 19 h, heure locale. «Nous prenons les dispositions nécessaires. Les Cœlacanthes seront à Moroni dimanche soir, à bord du Kenya Airways. C’est le meilleur trajet possible, le moins épuisant. Ils vont quitter Casablanca le matin pour atterrir le soir à Moroni», rassure, à ce propos, le président de la Ffc, Saïd Ali Saïd Athouman.
Le top est donné
Cependant le Maroc devrait être arrivé à Moroni le matin. Avec leur vol spécial, les Lions de l’Atlas quitteront Casablanca juste après le coup de sifflet final. Ils prendront donc une avance dans la préparation de la manche retour. Pourtant, sur le papier, les hommes d’Hervé Renard partent grands favoris dans ces confrontations. La Fédération royale marocaine de football (Frmf) a tout calculé. Fixer le match aller le 13 n’est pas le fait du hasard, car tout a été décidé, selon la Ffc, après le match Comores contre Cameroun. Au sujet de ces dates, le patron du football comorien tient à clarifier les choses : «le Maroc n’est pas sensé nous faciliter la vie, après tout nous sommes en compétition. Pour les Lions de l’Atlas, le match a commencé et ils ne sont pas là pour s’attendrir sur nos soucis. Ils feront tout ce qui est possible pour se donner l’avantage tellement les enjeux de cette double-opposition sont cruciaux pour les deux sélections».
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Le Maroc donne un signal important aux Comores et les incitent à mieux se préparer pour ces deux oppositions. Le souci des Lions de l’Atlas c’est de prendre de l’avance sur les Cœlacanthes et c’est de bonne guerre. Il revient donc à la fédération comorienne de se montrer à la hauteur. Pour cela elle doit travailler dix fois plus. Sauf que ces rencontres dépassent ses compétences. A ce propos, le président de la République, Azali Assoumani, a donné, le 9 septembre dernier à Beit-Salam, le top du soutien de l’Etat en assurant que «ses collaborateurs et son cabinet allaient faire tout ce qu’ils peuvent pour que ce Cœlacanthe qu’on a voulu faire disparaitre réapparaisse». Les déclarations du chef de l’Etat ont boosté la toute nouvelle ministre des Sports, Ladaenti Houmadi, qui, dans cette lancée, s’est entretenue avec Saïd Ali Saïd Athouman.
Maroc, un grand du football
Le budget global de la double-rencontre lui a dĂ©jĂ Ă©tĂ© remis et serait envoyĂ© Ă l’institution financière nationale devant traiter le dossier. Cela va permettre Ă la Ffc, non seulement de pouvoir rĂ©server les billets de l’équipe Ă temps, mais aussi de prendre un peu d’avance sur la prĂ©paration des deux journĂ©es. Pour sa part, la fĂ©dĂ©ration marocaine n’a pas Ă s’inquiĂ©ter pour le dĂ©placement de son Ă©quipe. Son souci premier semble ĂŞtre de rĂ©ussir Ă sensibiliser la population marocaine pour qu’elle aille soutenir, samedi, ses Lions au Complexe sportif Mohamed V avec ses soixante sept mille places. «Les deux matchs seront difficiles Ă jouer, surtout le premier. Nous allons nous dĂ©placer chez un mondialiste. Le Maroc a des moyens et dispose de grands joueurs qui Ă©voluent dans les meilleurs championnats du monde. Pour ces deux confrontations, nous devons nous prĂ©parer dix fois plus. Je pense, cependant, que ça sera un match très intĂ©ressant tout comme toutes nos prĂ©cĂ©dentes rencontres», analyse le sĂ©lectionneur comorien, Amiredine Abdou, sans faire de commentaires sur l’état des prĂ©paratifs. Â
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Le Maroc est l’une des plus grandes Nations de football du continent. Il a participé, à cinq reprises, à une phase finale de coupe du monde, à partir de 1970 au Mexique. Les Lions ont pris part, également, à … seize éditions de la Can dont celle de 1976 en Ethiopie à l’issue de laquelle ils ont soulevé le trophée. Ils étaient finalistes de Tunisie 2004, après avoir occupé à deux reprises le pied du podium sur un total de trente-et-une édition. Sur vingt-cinq Jeux olympiques, le Maroc a disputé cinq phases de poules.
Lors du dernier Championnat d’Afrique des Nations 2018 (Chan), le Maroc l’a remporté à domicile. Face à ce palmarès, les Comores n’alignent que trois participations aux préliminaires et éliminatoires de la Can en 2010, 2012 et 2017. Les Cœlacanthes n’ont jamais découvert les plus hauts sommets de la discipline sportive reine en dehors de leurs invitations à la Cosafa, aux Jeux des îles de l’Océan indien et l’édition 2006 du Tournoi arabe au Yémen. Ils comptent cinquante-cinq rencontres, toutes compétitions confondues, en treize ans dans la grande famille du football mondial, la Fifa. Aujourd’hui, les Comores sont présentées par la presse sportive mondiale comme la sélection à suivre, cette année, avec Madagascar et la Mauritanie.
Un vœu à confirmer
Mais cela risque de se limiter au seul niveau de la considération si, sur le plan national, ces deux défis à venir ne sont pas pris avec toute la considération nécessaire, notamment, par l’autorité publique. Cela d’autant plus que, pour l’heure, cette sélection A de football est la seule formation sportive nationale qui compte au moins un joueur des quatre îles. Ses matchs sont devenus le premier point de ralliement de tout le peuple, une marque de son unité. Au-delà du patriotisme qui se dégage de cette formation, les joueurs veulent voir plus que cela : se sentir aimés, protégés, respectés et motivés dans le cadre d’un projet solide et fiable. Face aux coéquipiers de Nadjim Abdou et Ben El Fardou Mohamed Nabouhane, les jeunes Comoriens auront l’honneur, mardi 16 octobre, de faire face à l’ex-madrilène, Achraf Hakimi, et au partenaire de Cristiano Ronaldo à la Juventus et capitaine du Maroc, Mehdi Benatia. Une belle occasion de vendre davantage l’image du football comorien et les Comores tout court. Il revient, cependant, à la fédération et à l’autorité publique de rendre ce vœu possible.