Etiez-vous surpris d’avoir hérité de ce groupe dit «de la mort?»
Non! Cela est tout à fait logique surtout qu’on était dans le chapeau 4. On est tombé sur de gros calibres. Comme on dit dans le jargon footballistique, on est le “petit poucet”. C’est la loi du tirage. Il faut aussi savoir que quand vous arrivez dans une telle compétition, il y a que de belles équipes.
Y a t-il déjà un des collègues adverses qui ont essayé d’entrer en contact avec vous?
Non. Mis à part ceux qui nous ont félicités par rapport à notre parcours et qui étaient au tirage. Il faut comprendre que ce n’est pas le même contexte. Cette fois-ci, se sont de belles équipes surtout avec cette poule qui est, pour moi, comme on l’appelle le “groupe de la mort”. Ça va être des matchs passionnants et à enjeux. Sur un match, on peut faire beaucoup de choses. C’est à nous d’être rigoureux et disciplinés pour rester en vie dans cette poule.
Comment allez-vous préparer cete phase finale?
Pour l’instant, concernant la préparation, on a quand même deux matchs amicaux inédits à Moroni. On jouera, le 2 septembre, contre les Seychelles et le 7 contre la Gambie. Mais entre temps, les Seychelles et la Gambie joueront le 4 septembre.Je pense que ça va être des moments de fête chez-nous. Il y aura les supporters qui viendront soutenir leur équipe, c’est quand même important en cette période.Pour octobre et novembre, on n’a rien défini pour l’instant. Il y aura un rassemblement de l’équipe nationale pour préparer cette Can, à partir du 25 ou du 26 décembre et une série de matchs amicaux pour tenter d’entrer dans le bain de la compétition.
Nous allons avoir un calendrier assez chargé. Ce qui est problématique pour nous, actuellement, est d’avoir des équipes qui seront disponibles. Il y en a très peu parce qu’elles sont toutes engagées dans les éliminatoires de la Coupe du Monde. On a à faire avec les adversaires qui seront disponibles en espérant avoir des équipes européennes ou peut-être au niveau de l’Asie. Pour l’instant, nous sommes à la recherche.
Vous souhaitiez toujours garder l’ossature de vos joueurs cadres, mais aussi renforcer l’équipe avec de nouvelles recrues. Où en êtes-vous avec ce projet?
Je l’avais annoncé, l’objectif est de garder l’homogénéité qu’on a depuis des années. Après, c’est de rajouter des joueurs dans le puzzle de façon à pourvoir disposer de la meilleure équipe possible. On essaie d’avoir des joueurs qui évoluent au plus haut niveau. Vous savez que je ne peux mettre un couteau à la gorge à personne pour l’obliger à venir en équipe nationale.
On est arrivé à un certain projet : la qualification à la Can. Si certains ne veulent pas jouer dans une compétition aussi prestigieuse que la Can…. On a essayé d’avoir les meilleurs joueurs, mais ils ont d’autres projets. Nous sommes arrivés au moment de ce qu’un pays comme le nôtre peut espérer, c’est-à-dire jouer la Can. Si des joueurs ne veulent pas adhérer, je ne suis pas responsable de cette situation. On a fait toutes les démarches. On va récupérer quelques joueurs.Le reste ce n’est qu’un dialogue de sourds parce que je ne peux rien faire. On a présenté notre projet à certains joueurs, mais on n’a jamais eu de retour de leur part. On va faire avec la qualité qu’on a actuellement et peut-être en rajoutant quelques jeunes qui vont pouvoir participer à la compétition.
Quelle a été votre réaction en découvrant que vous allez affronter de nouveau le Gabon, le Ghana et le Maroc?
Ce n’est pas le même contexte. Les effectifs ont bougé depuis. On sait que ces équipes, c’est du haut niveau. Ils ont leurs joueurs qui évoluent dans les plus grands clubs que ce soit en Europe ou en Afrique. On va essayer de bousculer un peu la hiérarchie. Je sais que ça va être compliqué, mais on va tout faire pour être performant. Je ne vais pas baisser les armes puisque c’est le Gabon, le Cameroun et le Ghana. Au contraire, ça doit nous donner de la force. Au contraire, on n’a rien à perdre. Ils ont plutôt la pression sur eux, nous, nous allons jouer relâchés. On va savourer cette compétition.
Après votre qualification à la Can 2021, votre objectif a été de franchir la phase de groupe. Cela a-t-il changé après le tirage au sort?
Il faut être réaliste ! Dans tous les pronostics, on sera toujours classé dernier. Mais, il y a les surprises dans le football et la réussite. Si on veut avoir la réussite, il va falloir aller la provoquer, même si ça va être compliqué. C’est déjà une très bonne chose que la sélection soit là. Mais quand on est un compétiteur, on se force d’aller plus loin.
Nous, on veut aller le plus loin possible. On ne se fixe pas de limite même si on sait que ça va être très difficile. Mais il faut y croire. Ce sont des matchs de quatre-vingt minutes, qui se joueront dans des terrains neutres. Il ne faut rien lâcher. Si vous prenez les pronostics, on a zéro chance de passer, mais c’est à nous de faire avancer les choses, de retourner la situation et d’aller jusqu’au bout. On va se preparer et on va jouer avec zéro pression par rapport à nos adversaires.
Qu’est-ce que vous attendez aujourd’hui de l’Etat, de la fédération et des Comoriens pour mener à bien votre projet?
Je ne peux pas dire que j’attends quelque chose d’eux. Tout le monde est au diapason. On a tous un projet en commun. Ce n’est pas un projet de la fédération, ni celui de l’Etat, c’est un projet global, pour l’Etat, la population et la fédération. Je pense que tout le monde est uni pour offrir les meilleures conditions aux Coelacanthes et pour surtout les faire briller.
L’Etat et le président Azali ont beaucoup œuvré pour qu’on puisse hausser le niveau et qu’on ne manque de rien. Le président a beaucoup fait pour nous, on est fièr de ce qu’on a pu accomplir. Nous devons continuer à travailler main dans la main pour ne pas nous mettre en difficulté. Nous devons œuvrer pour faire une bonne Can. L’objectif n’est pas de la figuration, mais c’est d’être performant et faire de bons résultats.