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Le sélectionneur de l’équipe nationale de basketball: «Aux Comores, le basket 3x3 peut être une solution intermédiaire au basket classique»

Le sélectionneur de l’équipe nationale de basketball: «Aux Comores, le basket 3x3 peut être une solution intermédiaire au basket classique»

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Au lendemain de la non-participation des Comores aux qualifications de l’Afro basket Rwanda 2021 et à la Coupe de Fédération, Osman Karim, répond à nos questions sur ses projets de la saison, ses ambitions sur l’Afro basket et sur sa mission actuelle dans l’archipel entant qu’expert de la Fiba.

 

Pouvez-vous nous parler de votre mission actuelle?

Les deux dernières fois que j’étais venu c’était avant les jeux des îles. Cette fois-ci je suis venu pour trois choses : voir comment ça se passe au niveau du basketball, assister à la phase nationale de la Coupe de Fédération pour voir s’il y avait des éléments susceptibles d’intégrer l’équipe nationale et me faire une idée des académies de basketball. J’ai eu la chance d’aller voir celle de Wani à Ndzuani et j’ai eu le plaisir de m’y entraîner avec les clubs locaux, Ushindzi et Faigaffe. Enfin, je suis là pour mettre en place des séminaires pour le basket scolaire, le mini-basket et le basket 3x3.

Depuis deux ans, je travaille avec la Fiba en tant qu’expert pour la certification du basket 3x3. La fédération comorienne a souhaité que je l’aide après que j’ai eu à organiser les mêmes séminaires et que je dois continuer à le faire dans de nombreux pays africains. Ça serait dommage que je puisse former des entraineurs du continent, mais pas ceux de mon pays.

Comment avez-vous trouvé le récent tournoi de la Coupe de Fédération?

Chez les dames, c’est dommage de voir en demi-finales ou en finale des joueuses qui ont certes de l’expérience, mais qui sont très âgées. Je pense qu’aux Comores on peut avoir des jeunes joueuses talentueuses pleines de qualité.Evidemment, il y a eu de bonnes choses, notamment avec la joueuse Ania dont j’ai eu la chance de voir en 2019. Elle a été la meilleure joueuse et “scoreuse” de la compétition. C’est une joueuse talentueuse bien que très réservée. Je pense qu’il faut la faire jouer avec des joueuses qui évoluent à l’étranger pour mieux évaluer son niveau et cela pourrait la motiver.

D’autres joueuses comme Oulouhou et d’autres ont beaucoup progressé. La seule chose qu’on peut déplorer, c’est le physique malgré leur bonne qualité technique.
Chez les hommes, c’était différent. Il y a du potentiel. Physiquement et sur le plan athlétique c’était au top, mais il manquait un peu de collectif et beaucoup d’adresse. En demi-finale, par exemple, Usoni, qui a perdu de deux points après deux prolongations, n’a réussi que onze lancers francs sur quarante-sept essais. Dans un match de ce niveau, on ne peut pas se permettre de rater autant de lancers francs.

Quel regard portez-vous sur le basketball masculin local?

… Il y a du potentiel mais le problème reste le même. Le championnat a été très court et il n’y a pas assez de matchs et de compétitions. A titre comparatif, en France, les équipes qui évoluent au plus bas niveau jouent au minimum vingt-deux matchs la saison et ici, on a des équipes qui arrivent en finale en ayant disputé à peine six à sept rencontres. Si on veut que ça progresse, on doit étoffer la compétition. C’est pour ça que je pense que le basket 3x3 peut être une solution intermédiaire. Il faut dans ce cas voir le basket 3x3 comme une discipline supplémentaire au basketball classique et non comme une concurrente.

Qu’est ce qui s’est passé avec les qualifications de l’Afro basket Rwanda 2021?

C’est compliqué. A la fédération de basketball, on manque cruellement de moyens financiers pour pouvoir s’adapter aux conditions internationales. Heureusement qu’on a la chance d’avoir des joueurs qui viennent, moi y compris, par amour du basket et du pays. Il n’y a ni primes, ni rien et nous avons toujours été présents.
On devait partir en 2019 faire les qualifications et on n'est pas parti.

Quand on voit le niveau de certains pays, on se dit qu’on pouvait jouer notre rôle pendant notre première participation. Maintenant, il faut qu’on garde ce rêve tout comme le football qui rêvait d’aller à la Can. On peut toujours espérer car notre équipe progresse, que ce soit au niveau du talent et des joueurs qu’on recrute.Il faut espérer qu’à l’avenir, on trouve des partenaires et que l’Etat décide de nous soutenir comme il l’a fait avec le football pour qu’un jour on arrive à aller défendre notre pays à l’Afro basket. On continuera à bosser. L’objectif reste là et on y croit toujours.

Comment allez-vous entamer la préparation de Madagascar 2023?

Pour une fois, on n’attendra pas l’année des jeux pour commencer à travailler. On a commencé à le faire en France et aux Comores. A mon retour on aura, les 23, 24 et 25 octobre, un stage qui réunira environ quarante-cinq joueurs et joueuses. On va faire une ébauche de la sélection pour ces Jeux des îles. On espère faire la même chose ici avec les meilleurs joueurs. On va voir s’il y a des joueurs qui peuvent compléter l’équipe. Nous avons encore le temps mais il faut, nécessairement, que le nombre de compétitions augmente.

Quelles sont vos projets pour les Cœlacanthes basket et compétitions en vue cette saison?

D’ici deux à trois mois un terrain de basket 3x3 va arriver de la Fiba Afrique en provenance de la Côte d’Ivoire. Du 4 au 8 juillet 2023, on va organiser le premier tournoi de basket 3x3 de la zone au cours duquel huit fédérations continentales seront invitées. Il y aura les fédérations de la Zone 7 plus l’équipe comorienne de 3x3. Il y aura également une équipe comorienne qui sera issue d’un tournoi local de qualification, sur les trois îles.Ça sera un moyen de prouver à la Fiba Afrique notre volonté de vouloir participer aux compétitions internationales. Mais également monter que notre pays est capable d’accueillir un évènement sportif de grande envergure.

Bonne route.

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