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Frank Simon de France Football : «Une équipe qui ressemble fidèlement à Amir Abdou»

Frank Simon de France Football : «Une équipe qui ressemble fidèlement à Amir Abdou»

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Le spécialiste maison du football africain vous propose son récit sur l’équipe comorienne. Le consultant de Canal+ qu’on voit régulièrement dans Talents d’Afrique, retrace le fulgurant parcours des ‘’inconnus’’ Coelacanthes, entre février 2014 et mars 2021.

 

“Mon premier contact avec la sélection comorienne remonte à février 2014 et je m’en souviens comme si c’était hier. Amir Abdou, qui venait tout juste d’être nommé à la tête des Coelacanthes, m’avait appelé un soir.


De mon côté, je souhaitais qu’il ouvre grandes les portes de la sélection à France Football, à l’occasion d’un rassemblement programmé début mars à Plan-de-Cuques, en région marseillaise. Amir, fort gentiment, avait accepté la requête sans poser de conditions. J’avais donc passé deux jours auprès du groupe, alors 198e au classement Fifa et réalisé un reportage en “inside” comme je les affectionne. Personne, et je m’inclus bien volontiers, ne connaissait les Comores… jusqu’au match amical, le premier d’une longue liste de faits d’armes, contre le Burkina Faso vice-champion d’Afrique 2013.


Dans le chaudron de Francis-Turcan à Martigues, l’un des fiefs de la communauté comorienne, les Coelacanthes avaient réalisé un match d’une grande intensité, plein de promesses dans le jeu. Et s’ils ne s’étaient pas imposés, ils avaient largement tenu tête aux Etalons (1-1), le match se terminant dans une liesse et une communion formidable avec le public. C’était, mais je ne le soupçonnais pas alors, le début d’une belle épopée, qui m’avait permis de me familiariser avec les frères M’changama, El-Fardou Ben Nabouhane – qui m’avait déjà tapé dans l’œil – Fouad Bachirou, Ibrahim Rachidi “Bouillon”, Kassim Abdallah, Nadjim Abdou, etc.


Durant les années qui ont suivi, je suis resté au contact du coach et j’ai vu comment Amir Abdou avait continué à structurer son groupe, avec une organisation pensée comme celle d’un club professionnel. Et cette volonté constante d’y adjoindre de nouveaux talents. Les présidents se sont succédé à la tête de la fédé, mais Amir est resté, et aujourd’hui il est le technicien africain possédant la plus grande longévité : sept ans, série en cours! Son équipe a grandi, gagné en maturité, en talent aussi. Inexpérimentée à l’époque, elle a souvent démontré qu’elle était décomplexée face aux présumés “grands” du continent.


A l’automne 2019, juste avant le début des éliminatoires de la campagne Can 2021, Amir et son équipe étaient venus s’imposer près de chez moi, à Versailles, contre le Syli national de Guinée de Didier Six. Un succès logique, maîtrisé. Il y eut ensuite cette formidable épopée en éliminatoires, avec des performances contre le Togo et l’Egypte, puis le Kenya.


Non, les Comores ne sont pas une petite nation footballistique! Je réfute totalement cette appellation de “Poucet” même si la fédération n’a rejoint le concert mondial qu’en 2005.


Aujourd’hui, la sélection s’apprête à disputer une première phase finale de Can, forcément historique pour le football du pays. Mais ce résultat est le fruit d’un travail long, patient et méthodique. Des qualificatifs qui conviennent parfaitement à leur sélectionneur, l’un des tout meilleurs entraîneurs africains désormais, que le Fc Nouadhibou a, d’ailleurs fort justement, recruté pour le championnat mauritanien.


Je ne voudrais pas terminer ce mot sans associer ici tout ceux qui ont contribué à l’ascension de cette équipe, je pense naturellement à Ben Amir Saadi, qui a beaucoup, beaucoup travaillé lui aussi dans la coulisse pour la grandeur du pays et de sa sélection.


Je ne sais évidemment pas ce que sera le parcours des Coelacanthes au Cameroun et il faudra de toute façon patienter jusqu’en juin pour connaître leurs adversaires du 1er tour à l’issue du tirage au sort. Mais je ne serais pas surpris si Amir et son groupe se révélaient comme l’une des sélections surprises du tournoi panafricain.
A vrai dire, je le souhaite vivement !”

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