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Football comorien. Quel bilan pour 2022...

Football comorien. Quel bilan pour 2022...

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Il y a bien des choses à retenir sur le ballon rond national la saison écoulée. Il y a eu, certes, la très historique huitième de finale des Coelacanthes à la Can 2021. Mais aussi Youssouf M’changama, Amiredine Abdou et El Fardou Ben Mohamed, Chaker Alhadhur et Ben Salim Boina qui ont été pour beaucoup à la place que cette discipline s’est faite sur la carte de la planète foot africaine et mondiale. Cependant, même si des avancées certaines ont été enregistrées, la fédération comorienne de football, gagnerait à mieux définir les enjeux d’une discipline en pleine mutation et à tracer des orientations claires pour, rapidement, y faire face.

 

Le football comorien s’est fait un nom sur le continent voire sur toute la planète football en janvier dernier. La qualité de la prestation de la sélection nationale à la Coupe d’Afrique des Nations Cameroun 2021 a changé l’image du sport roi local. Ceci, certes, grâce à l’exploit des Coelacanthes qui ont atteint les huitièmes de finale où ils devaient avoir à faire aux Lions indomptables du Cameroun. Ce duel face au pays hôte a été marqué par plusieurs faits divers qui ont défrayé la chronique sur le continent et ailleurs. On se souvient, à ce propos, du maillot numéro 16 de Chaker Alhadhur scotché d’un numéro 3, bleu. On se rappelle de l’expulsion du capitaine Nadjim Abdou à la septième minute de jeu ou encore des douze Coelacanthes «testés positifs à la Covid-19» à moins de quelques heures du coup d’envoi de la rencontre.

La Fifa, en Mauritanie,devant les buts, etc.

Mais au-delà, il y a eu cette tunique de Chaker Alhadhur qui se verra attribuer une place au musée de la Fédération internationale de football (Fifa) un peu plus d’une semaine après qu’elle a été vendue aux enchères à plus de 3 millions francs comoriens. L’histoire semblait drôle à entendre, mais elle a (paradoxalement?) fait du bien au football comorien.


Yousoussouf M’changama, avec cet incroyable coup franc marqué contre André Onana qui, à lui seul ou presque, a suffi au meneur de jeu pour être désigné «Homme du match». Rappelez-vous, il a été le troisième comorien distingué individuellement en un match après Ben Salim Boina et El-Fardou Ben Mohamed.De l’avis général, cette Can 2021 a été, pour l’essentiel, perçue comme une réussite pour les Verts comoriens bien au-delà de leur pays et même du continent. Sans compter que leur aventure camerounaise a beaucoup servi à divers acteurs du ballon rond national. Ainsi, sans doute largement grâce à la prestation des Coelacanthes, leur ancien sélectionneur, Amiredine Abdou, a séduit la fédération de la Mauritanie.

 

Le comorien semble être, jusqu’ici, en excellent terme avec le peuple mauritanien pour avoir contribué à la qualification de ses Mourabines locaux au championnat d’Afrique des Nations, l’année prochaine en Algérie. De même, le staff technique de l’équipe des Comores est, depuis le début de l’année, dominé par des Comoriens, à savoir le coach adjoint Djamel Bakar ou le team manager Kassim Abdallah pour ne citer que ceux-là.


Les amateurs de la discipline se réjouissent, par exemple, d’avoir été témoins des performances de Youssouf M’changama en Ligue 2 française. En mars, le numéro 10 des Coelacanthes a été élu auteur du top but de la L2, sous les couleurs de Guingamp. Depuis juillet dernier, le néo sociétaire de l’Aj Auxerre représente les Comores en L1 en y apparaissant à chaque journée. Mohamed Youssouf et Chaker Alhadhur sont également en L1 même s’ils doivent faire à une rude concurrence à leurs postes.

Quelques interrogations

Au niveau strictement local, la Ffc a fait des efforts au niveau du football féminin, mais elle peut encore faire mieux, notamment en restructurant mieux son championnat. Elle pourrait, pour se faire, mettre à profit le projet du club champion 2022 de la catégorie, Olympic de Moroni, pour multiplier les formations à l’intention des jeunes et des encadreurs techniques. En effet, cette catégorie de la discipline a du mal à se développer, même si on peut considérer la présence de joueuses professionnelles tanzaniennes, dans la formation moronienne, notamment, comme étant un signe d’avancées.


Le football comorien souffre de soutien. Il doit, désormais, penser, avant l’ouverture de la prochaine saison, à s’offrir un sponsor officiel à son championnat mais aussi à toutes ses compétitions. La Fcf a pu s’associer avec les entreprises publiques Comores télécom et Comores hydrocarbures ou avec Vijay import par rapport aux Coelacanthes, ne pourrait-elle pas bénéficier de sponsorings pour ses trois principaux tournois que sont le championnat, la coupe des Comores et la coupe de la ligue? Cette année le vainqueur de la coupe des Comores, Gombesa sport de Mtsamdu ya Ndzuani, a dû déclarer forfait à la coupe de la Caf «pour cause de manque de moyens». Une meilleure organisation du football de l’élite, ne pourrait-elle pas lui éviter des «humiliations» du genre?


En attendant, l’unique représentant du pays aux compétitions de la Confédération africaine de football, Volcan club de Moroni, joue, samedi prochain à Maluzini, le tour préliminaire de la Ligue africaine des champions, contre la Palace des Seychelles. Il faut espérer qu’avec cet autre défi, les choses se passeront mieux.La Ffc a pris part à la Can 2021 sans un équipement officiel pour les supporters des sélections engagées dans des compétitions. Là aussi, il faudra rectifier le tir avant les échéances des Coelacanthes en mars 2023.

L’instance dirigée par Saïd Ali Saïd Athouman ne pourrait-elle pas, à ce sujet, mettre à disposition une boutique pour vendre des objets dérivés aux couleurs des Coelacanthes?

Contre les violences dans les stades

Cette saison 2022-2023 s’annonce intéressante avec, notamment, le championnat de deuxième division de Ngazidja, mais aussi avec la campagne des Coelacanthes pour la Can Côte d’Ivoire 2024. Tout cela pourrait ne pas avoir l’impact souhaité au niveau de la population et des fans de la discipline si la fédération, les ligues et les médias ne se rejoignaient pas sur une manière consensuelle de travailler. Les médias ont beaucoup contribué à la sensibilisation contre les violences dans les stades.

En dehors du très regrettable décès d’un jeune supporter de Ngaya club en mars dernier, on n’a pas eu à faire à des situations d’incivilité majeure dans les stades, notamment en fin de saison. Les équipes, toutes divisions confondues, ont été d’une manière générale plutôt fair-play. Ces risques de problème ont, il faut bien le reconnaitre, diminué grâce aussi à la campagne «Amani et fair-play» dans les stades lancée par le Comité national olympique et l’opérateur privé des télécoms Telco. Croisons les doigts pour que les choses s’améliorent encore!

Une bonne année, même si…

Cette année, la presse comorienne a couvert officiellement sa première Can après… trente-et-une éditions. Elle a été au coeur de l’information en occupant les box des médias, en assistant aux conférences de presse d’avant et d’après matchs et en couvrant largement, plus que jamais, la compétition. Grâce à elle, Cameroun 2021 a été le troisième évènement sportif africain ou planétaire le plus suivi par le public comorien, après les Jeux olympiques d’Atlanta en 1996, et les Paralympiques de 2012.


A ce propos, si les médias ont donné le meilleur d’eux-mêmes pour assurer des correspondances depuis Yaoundé et Douala, la communication de la fédération n’a pas su soutenir ce mouvement et les informations sur la campagne camerounaise des Coelacanthes n’ont pu être relayées en temps réel que par des médias étrangers parmi lesquels L’Equipe et Afrik foot. Dans ce domaine, le service de communication de la fédération de football a du pain sur la planche. Il doit penser à mettre en place un outil qui permette de relayer en temps réel les informations sur les activités de l’instance et celles de ses équipes engagées sur les divers théâtres, comme cela a pu se faire du côté du Comité national olympique.


Dans ce domaine, il ne fait aucun doute qu’il y a un gros déficit de synergie entre la presse locale et le service de communication de la Ffc. Pour contribuer à améliorer la situation dans ce domaine, cette dernière pourrait, par exemple, aider à la formation ou au perfectionnement des reporters sportifs afin de les aider à mieux faire le boulot au service de la discipline. En effet, alors que les Comores comptent environs trente-trois journalistes sportifs, peu d’entre eux peuvent être considérés comme maitrisant, comme il se doit, le métier d’informer et sa déontologie et, pour ce qui est du football, conformément aux exigences de la Fifa.


Au total, s’il est vrai que tout n’a pas été rose dans la saison de football, on ne peut nier que des avancées et des succès certains ont été enregistrés. Ce fut même une année «positive» aux yeux de la «planète foot» grâce, notamment, aux Veri piya et leur huitième de finale à la Can camerounaise en janvier. Cependant, la Ffc et les acteurs du sport roi peuvent encore mieux faire pour que le football comorien et les Comores continuent à gagner en reconnaissance à travers le monde et pour que ses acteurs sur le terrain – les joueurs en premier – aient la place qu’il leur faut sur le continent et partout dans le monde.

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