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Lors du conseil des ministres d’avant-hier, il a été question du rapport des travaux relatifs aux préparatifs de l’équipe de football des Comores à la Coupe d’Afrique des Nations. Dans son conte rendu traditionnel, le porte-parole du gouvernement a évoqué, à grand renfort de précisions, la participation de la sélection nationale à la dernière journée des éliminatoires de la Can 2019, en Egypte. Pour “espérer une victoire, synonyme de notre première participation à phase finale d’une Can”, il a été recommandé au ministère des sports de “prendre toutes les dispositions nécessaires pour faciliter le déplacement des Coelacanthes au Cameroun” lors de la dernière confrontation entre ce pays et le notre en mars prochain”, a rapporté Mohamed Daoudou.
Ces déclarations laissent croire que les autorités nationales ne comptent plus miser sur le dossier du Tribunal arbitral du sport (Tas) pour espérer parvenir à cette première participation. En effet, le souhait de la Fédération de football des Comores de réclamer l’application des Règlements de la Can, notamment de l’article 92.3, ne semble pas y avoir fait l’objet de discussions. Alors que le président de la fédération mise sur ce dossier, la ministre des Sports, Ladaenty Houmadi ne l’aurait pas mentionné dans son rapport.
“Théoriquement qualifiés
aux dépens du Cameroun”
“Nous ne devons pas parler de ce match, c’est au second plan car nous misons sur le dossier du Tribunal arbitral du sport. Nous sommes entrĂ©s en contact avec le cabinet d’avocats Archipel qui est partant pour prĂ©parer et dĂ©fendre le dossier devant le Tas, si on lui donne les moyens nĂ©cessaires Ă©valuĂ©s Ă hauteur de 70 millions”, a expliquĂ© le prĂ©sident de la Ffc, SaĂŻd Ali SaĂŻd Athouman le 3 janvier Ă Moroni lors d’une confĂ©rence de presse. Le patron du cuir rond comorien attendait que son principal partenaire, le gouvernement, “dĂ©bloque cette somme pour faire accĂ©lĂ©rer la procĂ©dure”. Â
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Pour l’heure, les efforts devraient aller dans le sens de convaincre les autorités à débourser les 70 millions nécessaires. Même si, parallèlement, le match du 22 mars entre les Lions indomptables et les Coelacanthe devait se préparer. Allant dans ce sens, le sélectionneur comorien, Amiredine Abdou, a soutenu que “théoriquement, nous sommes qualifiés aux dépens du Cameroun. Grace à l’article 92,3 nous faisons partie des deux qualifiés du groupe B quoi qu’il arrive lors de la dernière journée. Si la disqualification s’applique, les Comores seront à la Can 2019”.
Le Cameroun est deuxième de sa poule avec 8 points devant les Comores (5) et le Malawi (4). Avec dix points, le Maroc, leader du groupe, est déjà qualifié. Les Comores devraient miser sur le dossier auprès du Tas au lieu de tenter préparer un match qui peut lui coûter presque la même somme que celle qui doit être versée au cabinet Archipel. “Qui ne risque rien n’a rien”, rappelle le célèbre adage.
Pour le droit,
pour la justice!
Abandonner le dossier du Tas, c’est donner raison au président de la Caf et à son vice-président, Constant Omari Selemani en leur permettant de piétiner notre pays en violant l’article 92 des Règlements de la Can. Au contraire, le pays doit mener une offensive diplomatique et judiciaire afin de réclamer ses droits.
En revanche, le Cameroun présente plus de 80% de chance de vaincre les Comores à Yaoundé. En effet, les Coelacanthes doivent jouer sans leur meilleur buteur : El Fardou Ben Mohamed. Par ailleurs, les Camerounais vont jouer devant leur public. Sans compter que, si l’on en juge par les partis pris affichés au grand jour par certains responsables de la Caf, il n’est pas exclu de se retrouver avec un arbitre qui pourrait être pire que le Mauritanien Ali Lemgahfry, juge central du duel Maroc-Comores (1-0) qui a fait aux Comores ce que l’on sait.
Dans ces conditions, il apparait que la meilleure option, c’est de nous battre pour que le dossier du Tas passe en faveur des Comores… contre la Caf. Ainsi, nous aurions non seulement multiplié nos chances d’arrracher cette première participation, mais plus que tout, nous aurons permis au droit de triompher aux dépens des calculs partisans et stratégiques.
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