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A chaque grand évènement sportif, les journalistes comoriens ont beaucoup de mal à exercer leur métier d’informer l’opinion. Couvrir le match opposant les Comores au Cameroun, samedi dernier à Mitsamihuli, a été, à ce propos, une véritable épreuve pour les hommes de médias. Il est vrai que pour être accrédités, les commentateurs, animateurs et rédacteurs sportifs nationaux n’ont pas eu besoin de recourir à des gymnastiques particulières. Jusqu’à ce niveau là , le responsable du département de communication de la Fédération de football des Comores a assuré. Mais pas quand il a fallu récupérer les accréditations pour pouvoir, effectivement, accéder au stade et faire leur boulot, ce fut une toute autre histoire.
Plusieurs demandes de professionnels du métier, à l’instar de celle du chroniqueur de la Gazette des Comores, Bacar Madi Gondet, n’ont pas été satisfaites. Mieux encore : à une certaine époque, à défaut des box des médias au stade de Mitsamihuli, la Ffc aménageait des tentes, sur la terrasse des vestiaires pour y accueillir la presse. Samedi dernier, rien de tout cela n’a été prévu, notamment pour la presse écrite. Ni toiture ni tables et encore moins de sièges pour faciliter les prises de notes. Ainsi, tous les reporters des canards nationaux ont été contraints de travailler débout. Les plus gentlemen ne se sont pas gênés pour s’offrir des places de fortune à mêmes la terrasse plutôt bien ensoleillée. Au final, le moins que l’on puise dire, c’est que les conditions n’ont pas été idéales pour ces hommes qui traitent quotidiennement l’actualité sportive du pays. Etait-ce une négligence ou un mépris fait aux médias nationaux? Si l’Office de radio et télévision des Comores s’est trouvée une loge, était-ce parce qu’elle travaillait avec des confrères de médias étrangers? Il y a lieu que, sur cette question, la Ffc et son service de communication rectifient le tir. Si la planète suit l’actualité du football comorien, c’est grâce au sacrifice consenti chaque jour par ces hommes et ces femmes.
Histoire de calmer les esprits
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Mais c’est peut-être compréhensible quand on constate que cette institution d’envergure internationale ne dispose pas… d’un site web et que sa page Facebook n’est active que durant la courte période d’un stage des Cœlacanthes. Cela en dépit du fait qu’un séminaire des administrateurs de site internet a été organisé dans le but de créer cet espace. C’est ainsi que samedi, il était impossible aux journalistes comoriens d’avoir la feuille de match des Lions indomptables. Ceux qui ont forcé pour l’avoir ont eu un… bout de papier manuscrit, sans aucun numéro de maillot d’aucun joueur. On raconte, pourtant, que le service de communication de la Ffc serait équipé pour ces besognes, même s’il travaille bénévolement.
On ne peut terminer ce message sans relever que, a contrario, les médias n’ont été confrontés à aucun incident par rapport aux forces de l’ordre dépêchées au stade de Mitsamihuli. Qu’ils ont été, également, agréablement surpris de l’organisation d’une conférence de presse d’après match au cours de laquelle les sélectionneurs des deux équipes, Amiredine Abdou et Clarence Seedorf, ont répondu à tour de rôle aux questions. Gageons que cet échange servira aux staffs techniques de corriger quelques erreurs de leurs poulains. Cela devait inspirer le service de communication de la Ffc et son secrétariat général qui doit, vraiment, penser à améliorer les conditions d’accueil des médias. Cela fait partie de leurs responsabilités.