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Can 2021. A propos de la «Première comorienne» I Des Coelacanthes qui s’affirment, une organisation générale à revoir

Can 2021. A propos de la «Première comorienne» I Des Coelacanthes qui s’affirment, une organisation générale à revoir

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A l’édition camerounaise qui vient de s’achever, les Coelacanthes ont gagné en respect et en estime du fait de leur beau jeu, de leur fair-play et du niveau atteint dans la compétition. Leur pays, l’archipel des Comores, a incontestablement gagné en image. La commission locale d’organisation de l’évènement, elle, n’a pas toujours réussi sa mission.

 

La plus grande fête africaine du football a baissé ses rideaux dimanche dernier à Yaoundé au Cameroun. Son trophée a été remporté au soir de ce 6 février par le Sénégal aux dépens de l’Egypte (0-0, 4-2 t.a.b). L’édition a été une découverte pour les Comores qui ont affilié à la Confédération africaine de football seulement en 2005. Le parcours de celle que toute la planète football avait qualifié de «petit poucet» du tournoi, s’est limité aux huitièmes de finale : les Coelacanthes ont dû s’incliner, dans des conditions que tout le monde s’accorde à qualifier de «très particulières», devant le pays hôte par le score serré de deux buts à un au stade flambant neuf d’Olembé à Yaoundé dont les gradins avaient été pris d’assaut par cinquante-six mille personnes.

Joies et douleurs

Ce soir-là, l’équipe comorienne, cette inconnue, a marqué l’histoire de la Can. Depuis, on ne parle que de cette impertinente qui, en infériorité numérique, a affronté le pays organisateur et est sortie, malgré le score, avec les honneurs de la terre entière. El-Fardou Ben Mohamed, Fouad Bachirou, Youssouf Ibroihim et Youssouf Bendjaloud n’avaient, en effet, pas fini la partie avec leur capitaine Nadjim Abdou, expulsé, dès la septième minute, par l’Ethiopien Bamlaku Tessema.


Mais ce n’est pas tout. Moins de trois jours avant le choc contre le pays hôte, douze membres du groupe, dont les premiers portiers, Ali Ahamada et Moyadh Ousseni, ont été déclarés positifs au Sarsco-V2 par un laboratoire européen spécialisé dans le diagnostic médical du nom de Unilabs. Ceci une semaine après que le troisième et dernier gardien de but, Ben Salim Boina, a été blessé suite à un choc avec le Ghanéen, André Ayew.Mais cela n’avait pas empêché les poulains d’Amiredine Abdou de faire douter le quintuple champion d’Afrique.


Les Comores ont marqué la Can. Les Coelacanthes ont conquis les cœurs de millions de spectateurs et de téléspectateurs au Cameroun et à travers monde. Ils ont séduit les plus grands spécialistes du football africain et gagné l’estime des chroniqueurs sportifs de partout dans le monde. Ils ont mis d’accord tout le continent sur leur jeu. Leur beau jeu. Ils se sont fait plaisir et, en passant, gagné deux maths sur quatre possibles, réalisé des statistiques enviables, dont trois «Hommes du match» : Ben Salim Boina, El Fardou Ben Mohamed ou encore Youssouf M’changama, ce dernier, suite à un coup de pied arrêté d’anthologie. Comme si cela ne suffisait pas, Ahmed Mogni leur a gratifié d’un septième rang au classement des meilleurs buteurs du tournoi, avec deux marques. Ils ont marqué quatre buts contre sept et totalisé trois points en phase finale.

Cap sur Côte d’Ivoire 2023 !

Désormais, le continent s’attend à voir une belle équipe comorienne à la prochaine Can, en Côte d’Ivoire dans deux ans. N’étant plus soumises aux préliminaires, les Comores, cent-trente-deuxième mondiales, disputeront les matchs de groupe, donc, six au total.En plus de ce petit pas réalisé sur le chemin d’Abidjan, des joueurs du groupe sont courtisés par des grands clubs étrangers. Désormais, on est rivé sur le choix du sélectionneur Amiredine Abdou. Va-t-il continuer sur le banc de touche des Coelacanthes? Wait and see.La qualification pour la Côte d’Ivoire – une des Nations qui ont soutenu sur tous les fronts les Comores – est, désormais, le cap. Elle est possible. Mais à condition que la Commission locale d’organisation de la Can 2021 se ressaisisse. Elle doit, sous les auspices de son patron, le ministre des Sports, faire le bilan de l’édition passée, tirer les leçons et rectifier le tir chaque fois qu’il le faut. Sans complaisance.

 


On ne peut pas taire le fait que les Comores ont été l’unique pays à avoir été au Cameroun sans supporters. Le même constat a été fait chez les journalistes : aucun reporter sportif n’a été invité pour couvrir la première participation comorienne à la grande fête sportive. Il y a eu officiellement deux confrères de Rcm13, une radio partenaire de la Ffc. La presse écrire comorienne devait se contenter des images de confrères étrangers alors que la Ffc avait déplacé une équipe de communication dont un photographe.


Si les Comoriens ont brillé sur la pelouse, ce ne fut pas le cas au niveau administratif. C’est ainsi qu’alors que les Comores se sont qualifiées en mars 2021, la fédération a reçu les visas de certains de ses invités le 5 janvier 2022. Des membres de son comité exécutif n’ont pas été accrédités, à l’image de son ex-secrétaire général, Stephane Aboutoihi, qui n’a pu se rendre à Garoua. Elle n’a vendu aucun maillot officiel alors qu’il y’a eu deux cent tuniques supplémentaire dans ses stocks. En voulant satisfaire quelques collaborateurs et partenaires, elle a invité des personnes qui n’ont pas assisté aux trois matchs des Coelacanthes. Des membres de la commission ont été au Cameroun sans avoir soutenu ou assisté les Coelacanthes dans leurs rencontres. Etc.

La nécessité de savoir

La Ffc, la commission d’organisation et le gouvernement entendent honorer les Coelacanthes. Avant cela, il faudrait que l’opinion soit mise au courant de la gestion du budget consacré à la sélection nationale. Tous les sportifs comoriens connaissent les primes accordés aux champions d’Afrique, les Lions de la Téranga sénégalais, mais pas ceux de «leurs» Coelacanthes. De même, sa gestion reste, jusqu’à preuve du contraire, top secret. Nul, en dehors de la Ffc et la commission locale, n’est au courant du montant débloqué par le gouvernement et, encore moins, de sa gestion.


Une chose est sûre : le 28 décembre le Ffc avait proposé un budget prévisionnel de 722, 488 millions de francs au gouvernement. Dans un document comptable, dont Al-watwan s’est procuré une copie, figure des propositions de chiffres pour l’achat des costumes et habits des joueurs et officiels pour 16,2 millions de francs, l’achat de gels et masques pour 500.000 francs, des frais de communication de 5 millions, entre autres.La Can 2021 a été une découverte pour les Coelacanthes et la Ffc. Il faut espérer qu’elle a servi d’enseignement pour l’autorité sportive. Le peuple qui a salué le parcours de ses héros, appréciera, sans doute, d’être mis au parfum de comment ont été gérés les biens du contribuable affectés à la préparation et l’organisation de la Can 2021. Ce ne serait que dans le bon ordre des choses.En attendant, l’aventure continue pour des Coelacanthes découverts, chouchoutés, ovationnés et encouragés par la planète football. Bravo à nos vaillants Gombesa.

 

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