Le secrétaire général du gouvernement a effectué une visite guidée, mardi 23 juillet, à la Société nationale de pêche (Snp), suivie d’une réunion technique d’évaluation du plan de redémarrage de l’établissement sis à Vwadju.
La Société nationale de pêche, aujourd’hui aux mains de l’État, intéresse une firme américaine, Huffing Global Solutions, qui a annoncé un investissement de 34.5 millions de dollars et qui vient de signer un partenariat avec une société sud-africaine, SA Premier Fishing Company.
A ce jour, le plan de recapitalisation de la société nationale de pêche suit son cours. La répartition du capital ainsi que le plan d’investissement seront prochainement dévoilés à l’ensemble des acteurs et partenaires, selon le directeur général de la boîte, Ali Abderemane Chamsoudine, en poste depuis trois ans. Mais, d’ores et déjà, on se félicite de la motivation du personnel existant et de la solidité de la société à honorer matériellement les attentes immédiates, relever les défis posés par le redémarrage de l’établissement et à répondre aux enjeux économiques du pays.
«Nous sommes heureux de constater que tout y est. Les outils et les équipements sont intacts», a souligné Nour El-Fath Azali, qui s’est abstenu de préciser la date de redémarrage de la société. «Nous attendons la tenue de la réunion de restitution ce vendredi pour pouvoir apprécier les choses et voir ce qu’il faut faire par la suite», a-t-il souligné.
Collaboration
La société sud-africaine a déjà eu l’idée d’entrer en contact avec des structures locales pour anticiper un travail futur de collaboration dans le cadre de la remise en marche de la société, avec la possibilité de créer des chaînes de valeur. «L’essentiel est que l’on commence à créer des passerelles nécessaires à l’augmentation de la production pour bien lutter contre la cherté du produit dans nos marchés», a encore indiqué le secrétaire général du gouvernement, pour qui, la lutte contre la vie chère restera, à ses yeux, en tête des priorités.
Le pays assure environ 29% de ses besoins alimentaires et moins de 17% de ses besoins en ressources halieutiques, selon des données actualisées en 2023.
Une insuffisance de l’offre qui génère des tensions interminables sur les prix et qui fait monter le coût du panier alimentaire ressenti fortement.
Pour Nour El-Fath Azali, la réouverture de la Société nationale de pêche aura comme effet immédiat «la baisse considérable du prix du kilo de poisson» dans le pays pour devenir un produit de substitution face aux produits carnés, la viande et le poulet plus particulièrement, qui reviennent chers à la population. «Avec la société nationale de pêche, et une augmentation de l’offre, il y aura une baisse substantielle des prix, cela va atténuer les difficultés et améliorer le quotidien des citoyens», a soutenu le coordinateur de l’action gouvernementale.
Lutter contre le chômage
Selon les prévisions faites, cette société devra assurer la production mensuelle de plus de «30 000 tonnes de poissons» pour répondre à la forte demande locale et constituer une masse suffisante d’exportation. «Ce sera une très bonne nouvelle car cela nous permettra d’exporter du poisson et donc d’améliorer substantiellement les ressources financières de nos pêcheurs et enfin, celles de nos ménages dans une perspective de lutte contre la pauvreté», a précisé Nour El-Fath Azali.
Autre cible du nouveau secrétaire général du gouvernement : les emplois.
Les données statistiques faisaient état, il y a plus de cinq ans, de "2 à 5 mille emplois directs et indirects" une fois la société entrée dans sa phase de maturité. Il estime que l’établissement sera un puissant levier pour faire baisser les prix mais aussi, pour lutter contre le chômage des jeunes. «Les Comoriens, particulièrement les jeunes, veulent des emplois et des projets qui auraient un vrai impact dans leur quotidien. (...). Il y a un potentiel pour créer plusieurs emplois à travers la société», a conclu Nour El-Fath Azali.
