Le bilan des victimes du tristement célèbre «Visa Balladur» a, pour la première fois, interpellé la conscience d’élus de Mayotte en déplacement à Moroni en septembre dernier à l’occasion de la célébration du Mawlid officiel du gouvernement. Une délégation qui était composée, entre autres, du président de l’Association des maires de Mayotte et maire de Pamandzi, Madi Madi Souf, Saïd Habib Mahamoud, directeur de cabinet à la mairie de Pamandzi, Mahamoudou Ahamada Saanda, grand cadi de Mayotte.
La délégation a eu des échanges avec leurs hôtes sur, notamment, l’allègement de visa qui continue à être à l’origine de drames pour de nombreuses personnes dont certains souhaitent se rendre dans l’île pour des visites familiales et autres.Au cours de leur passage à Moroni, la mission a eu des échanges avec leurs frères sur divers sujets touchants l’économie, la religion, les échanges sportifs, l’insécurité et la question des mineurs isolés à Mayotte, l’élimination des réseaux de passeurs des kwasa ou encore le contrôle des flux des migrants africains qui souhaitent se rendre à Mayotte. Le but est d’ouvrir «les chemins du possible pour consolider et développer des relations apaisées, solidaires et harmonieuses», selon un rapport de seize pages qui indique que les deux parties ont décidé d’évoquer les sujets qui les unissent et de mettre, de côté, ceux autour desquels ils sont en désaccord.
Ces élus de Mayotte ont appelé à l’allégement de ce visa voire «sa suppression afin de favoriser la circulation des personnes… sous certaines conditions notamment pour de raisons sanitaires et/ou en faveur d’opérateurs économiques», selon toujours le document qui énumère un série de sujets et de propositions pour faciliter les échanges dans tous les domaines notamment éducatifs et socio-religieux. Construction d’un internat à Ndzuani et de la maison des communes, soutien à la formation technique et professionnelle, etc.La mission a exploré des pistes dans le domaine de la formation, notamment, des imams de Mayotte à la faculté Imam Chafiou de l’Université des Comores, la formation de maires des trois autres îles à Mayotte. La délégation a également parlé de l’économie réelle et des marchés publics à Moroni avec l’idée de faciliter l’exportation des produits comme «le gingembre, le manioc, le curcuma» à Mayotte et la possibilité d’offrir aux entreprises mahoraises des marchés dans tous les secteurs. D’autres domaines ont été explorés.Cette délégation marque un tournant historique et ouvre des perspectives prometteuses quant à la possibilité de favoriser le rapprochement entre les habitants des quatre îles de l’archipel.