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Le dĂ©placement inter-iles vers Mwali, en partance de Ngazidja par la voie maritime, demeure le moyen le plus adulĂ© par la population, ces derniĂšres annĂ©es. Car jugĂ© moins onĂ©reux que lâavion, le Kwasa-kwasa constitue le moyen de transport le plus rapide pour ceux qui veulent se rendre dans lâĂźle voisine.
Un choix qui sâexplique par lâabsence dâun bateau assurant le voyage en raison de lâĂ©tat du port de lâile de Djumbe Fatima. Face Ă une telle situation, un rĂ©seau sâest dĂ©veloppĂ© et contrĂŽle le trafic maritime entre Shindini et Mwali, grĂące Ă des embarcations de fortunes.
Cette localitĂ© situĂ©e sur la pointe sud de Ngazidja sâest transformĂ©e, en moins de quatre ans, en un port rĂ©gional pour ceux qui veulent aller Ă Mwali.
Un billet moins cher
Aujourdâhui, toutes les couches sociales prĂ©fĂšrent cette voie. Câest pendant les pĂ©riodes de grands mariages que les flux dans cette zone augmentent considĂ©rablement.
Pour se rendre Ă Mwali, le candidat Azali Assoumani, en campagne Ă Ndzuani et en compagnie de ses proches lieutenants, sâest embarquĂ© Ă bord dâun Kwasa.Â
Idem pour la sĂ©lection rĂ©gionale de football de Ngazidja, qui était obligĂ©e de se rendre Ă Mwali pour aller disputer la coupe de la fĂ©dĂ©ration. Autant dâexemples qui illustrent le calvaire vĂ©cu par des comoriens lorsquâils veulent se rendre dans les Ăźles voisines.
Les commerçants tout comme les malades voulant aller se soigner dans lâĂźle voisine rĂ©putĂ©e pour sa mĂ©decine sont les passagers de ces vedettes. Le coĂ»t abordable du voyage, se nĂ©gociant Ă 15.000 fc pour un Aller-retour, ou encore la cĂ©lĂ©ritĂ© des Kwassa-kwassa font Ă©galement partie des raisons qui poussent la population Ă tenter lâaventure. Sauf que malgrĂ© tout cela, lâexpĂ©dition a son revers : les naufrages.
La dĂ©couverte de ce nouveau trafic maritime qui draine des revenus considĂ©rables entraine, toutefois, des naufrages dont les pertes humaines ne sont pas anodines. Le dernier qui remonte Ă dimanche dernier en a fait 3 morts. Selon le rĂ©cit dâIssa Mhoudine, un des survivants, lâembarcation avait Ă son bord vingt six personnes.
Les raisons ayant causĂ© le naufrage, notre survivant Ă©voque une panne des deux moteurs qui selon-lui aurait Ă©tĂ© Ă lâorigine de lâaccident.
Comment ce trafic bien organisĂ© a t-il pu se dĂ©velopper jusquâĂ maintenant sans la moindre contrainte et passe sous le silence des autoritĂ©s. InterrogĂ© sur ces naufrages devenus monnaie courante, le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du ministĂšre des Transports a rappelĂ© que le gouvernement nâa jamais cautionnĂ© ces voyages car ces vedettes ne remplissent pas les normes requises.
SaĂŻd Salim Dahalani ajoutera Ă©galement que, jusquâĂ maintenant, il existe des bateaux autorisĂ©s Ă travailler dans les Ăźles. Si le trafic Ă destination de Mwali nâest toujours pas possible, poursuivra t-il, câest Ă cause de lâĂ©tat des infrastructures portuaires de Mwali. âPour le moment, nous attendons Ă ce quâune sociĂ©tĂ© japonaise vienne rĂ©aliser une Ă©tude de faisabilitĂ© pour rĂ©soudre ce problĂšmeâ, devait-il ajouter. Â