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Depuis le mois d’octobre 2016, la mairie de Moroni avait émis des notes interdisant l’usage et la circulation des emballages et sachets en plastiques qui pollueraient l’environnement. La mesure avait soulevé quelques grincements de dents à la fois chez les vendeurs tout comme les utilisateurs qui la jugeaient trop hâtive puisqu’il n’y avait aucune solution palliative. Et puis surtout, cette note était circonscrite à Moroni…
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Dura lex, sed lex Il a donc fallu attendre le 6 juin dernier pour que les députés adoptent la loi portant interdiction, commercialisation et production de sachets. Et le président de la République de la promulguer cinq mois plus tard. Cinq jours après sa promulgation, la loi proposée par l’élu d’Itsandra nord, Oumouri M’madi n’était toujours pas connue des commerçants et autres vendeurs de sachets.
Dans notre reportage d’hier, matin au marché de volo-volo, tous les vendeurs de sachets en plastique ignoraient l’existence de nouvelles sanctions prévues par cette loi rendue exécutoire par le président de la République Azali Assoumani.
Je n’ai pas entendu une quelconque information qui fait état de sanction d’ici six mois si on utilise les emballages plastiques. Pourtant, vendre les sachets est mon seul métier. Je ne vis que de cela et ce depuis un an. D’ailleurs j’arrive à vendre un carton de sachets par jour. C’est regrettable il va falloir nous trouver une autre solution a plaidé Athoumani, vendeur de sachets à Volo-volo.
Dans ce grand marché de la capitale, ces vaillants vendeurs sont nombreux et ne vivent que grâce à ce métier. Les petits jeunes, presqu’adultes par la force des choses sont des dizaines à volovolo à vivre de cela. Pour Boinayou, un jeune de 17 ans qui y gère un important stock de sachets, ce n’est pas la première fois qu’une telle annonce fait un large écho.
Cela fait un an depuis que je vends ces sachets et Dieu merci tout va très bien. Jusqu’à ce jour, on entendait que des rumeurs à propos de l’interdiction des sacs en plastiques. Mais avec cette nouvelle loi, je ne sais pas ce que je vais faire. Pour le moment j’ai environ 70 cartons de sachets à vendre que j’ai achetés en Tanzanie. J’espère pouvoir les écouler le plus vite possible. En tout cas on respectera la loi, a t –il ajouté.
Ayant déserté l’école pour la plupart, ils traquent pour ainsi dire le client pour qu’il leur achète un petit sac en plastique, à 50 francs l’unité. Nul ne peut dire ce qu’il adviendra de ces petits bonhommes. Tout comme les ados que nous avons interrogés, les marchands du plus grand marché de la capitale ignoraient, hier encore, l’existence de cette loi et par voie de conséquence, les sanctions encourues par tous ceux qui l’enfreindraient.
Tout près de la Meck Moroni, nous avons rencontré un vendeur d’œufs. Qui s’est dit stupéfait par la nouvelle :
dans ce secteur on vend tous des œufs donc il est primordial pour nous d’avoir des sachets. Moi-même j’en achete quelques cartons car cela m’aide un peu. S’ils décident de nous interdire ces emballages qu’ils nous trouvent une solution. En tout cas vous êtes la première personne à m’annoncer de telles mesures s’écriera-t-il.
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Sara Market respecte les mesures depuis 2016
Si la dérogation qui avait été publiée par la mairie de Moroni n’a pas pu trouver un grand succès, elle a néanmoins permis de réveiller les consciences des usagers. Dans les supermarchés à l’instar de Sara Market, on utilise plus les sachets et emballages en plastique depuis le mois d’octobre 2016 en respect des mesures qui avaient été prises par la commune de la capitale.
Au début, nos clients refusaient d’acheter les emballages biodégradables que nous vendions à raison de 75 francs comoriens le prix unitaire. Ils protestaient sans cesse mais au final, ils ont compris le principe. Et puis, vous savez certains apportaient leurs propres sacs depuis chez eux. De notre côté si le client achète beaucoup de produits on lui donne un carton a expliqué Salim Nordine, gérant de Sara Market sis à Mangani.
A Como cash par exemple, la responsable trouvĂ©e sur place disait ne pas avoir entendu parler d’une quelconque promulgation de loi interdisant l’utilisation de sachets. Elle reconnaitra tout de mĂŞme se souvenir de la note Ă©manant de la mairie qui allait dans ce sens. Selon elle, la principale prĂ©occupation repose sur le comportement de certains clients qui protestent si on leur explique que les sachets en plastiques sont interdits.Â
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