Une mission de suivi des activités de terrain a été menée aux Comores durant les neuf premiers jours de mars dans le cadre du projet Twenex. Ce projet vise à transformer le secteur des déchets en une gestion durable de la chaîne de valeur des déchets et la production d’énergie dans la région du sud-ouest de l’océan indien. Lors de cette mission, la première partie de la construction du biodigesteur de 45m3 a été réceptionnée, installée par la société Biocom à Ndzuani. La coordinatrice régionale du projet Twenex a d’abord présenté le projet, qui concerne plusieurs communautés agricoles et d’élevage. Elle a défini son objectif qui est de créer une forme de coopérative et d’association entre ces communautés pour exploiter le biodigesteur afin de produire du digestat pour la valorisation agronomique et du biogaz pour la production d’électricité.
«Cette énergie produite et ces résidus engendrent un double bénéfice, à la fois énergétique et agronomique. Des prototypes de biodigesteurs ménagers sont développés par l’Université des Comores. Un agent nous assistera dans le transfert de ces technologies aux ménages sur les trois îles», a-t-elle déclaré. Maliki El’Houyoun Ahamada, enseignant-chercheur à l’Université des Comores et faisant partie des multiplicateurs locaux, a souligné que la faculté des sciences contribue à la recherche, à l’innovation et à la formation.
Double bénéfice
Il a annoncé l’intention de mettre en place des prototypes de biodigesteurs à faible coût qui pourraient bénéficier directement aux ménages. «Nous allons également former les étudiants à la conception et à la mise en place de ces prototypes. Nous travaillons en collaboration avec des multiplicateurs locaux pour installer nos modèles dans des ménages pilotes ou des laboratoires vivants afin de poursuivre la recherche et la compréhension», a-t-il expliqué. Il a également mentionné la caractérisation physique et chimique des déchets afin d’évaluer leur potentiel à produire du biogaz, ce qui permettra de mieux dimensionner les biodigesteurs utilisés à partir des déchets ménagers à l’avenir.
Le directeur de l’Agence nationale de gestion des déchets (Angd), Oussoufa Mze, a exprimé sa gratitude envers les bailleurs et les acteurs nationaux du projet. Il a souligné que le transfert de compétences, la transformation des déchets en énergie et l’élaboration du cadre juridique sont des éléments clés d’une bonne gestion des déchets. Selon lui, l’Angd, l’Université des Comores et la société Biocom sont les trois multiplicateurs nationaux impliqués dans la logique d’intervention de ce projet. «Nous avons inauguré le biodigesteur lors de cette mission de suivi. Cet équipement soutiendra plusieurs secteurs. Une chambre froide à Nyumakele sera alimentée par la transformation des déchets en énergie. C’est une occasion de faire le point sur l’avancement du projet. Ce projet touche des secteurs importants en matière de gestion des déchets», a-t-il ajouté. Anfani Msoili, chargé de mission et de transition écologique et énergétique au sein de la Commission de l’océan indien, a détaillé les actions menées par cette mission. Outre la réception de la première partie de la construction du biodigesteur, il a mentionné la visite du laboratoire pédagogique à l’Université des Comores, l’élaboration du cadre juridique et la préparation des activités futures du projet.
