Annoncé depuis le 5 octobre par l’Agence France-Presse, le recours déposé devant la cour de cassation par Yemenia Airways a été confirmé, par l’un des avocats de la partie civile, Me Larfiou Said. «Nous avons été notifiés presque une semaine après l’arrêt de la cour d’appel, qui, je le rappelle a confirmé le jugement de culpabilité de la compagnie Yemenia Airways», a-t-il indiqué à Al-watwan.Dans sa dépêche, l’Afp souligne que la haute juridiction française, qui contrôle le respect des règles de droit et non le fond des dossiers, va se pencher sur l’affaire dans les prochains mois, sans donner d’intervalle.
Selon Me Larifou Said, cette fois-ci, on ne va pas assister à des audiences mais les avocats échangeront des mémoires. Le conseil franco-comorien, en première ligne depuis le début des procédures judiciaires engagées contre la Yemenia, s’est dit outré par cette nouvelle initiative de la compagnie, malgré l’ampleur du drame, qui reste, jusqu’alors, la plus grande catastrophe arienne qu’a connue le pays. «La démarche de la compagnie yéménite est conforme à sa ligne de défense définie et observée dès le début de cette affaire et qui consiste à denier la souffrance subie par les proches des victimes et les humilier. Ces familles souhaitent faire définitivement leur deuil et tourner cette triste page. Ce qui n’est pas le cas pour cette compagnie et son assurance qui ne sont motivées que par l’argent » , a taclé Me Larifou qui, au lendemain de l’arrêt de la cour d’appel, a promis de mener bataille pour que les autres victimes non françaises, dont les requêtes ont été jugées irrecevables en France, obtiennent justice. Pendant les audiences de mars, de nombreux experts avaient pointé du doigt Yemenia Airways, pour avoir mis dans le vol 626 des pilotes dont la formation n’était pas complète.
La souffrance des proches
Le 10 septembre dernier, la compagnie yéménite a été reconnue coupable dans le crash survenu aux Comores en 2009, faisant 152 morts, et une seule survivante, Bahia Bakari. La justice française a ordonné à Yemenia Airways de payer une amende de 225 000 euros (plus de 110 millions de francs comoriens). Cette peine maximale avait déjà été prononcée en 2022 par le tribunal correctionnel de Paris, avant que les avocats de la défense ne fassent appel. Les audiences se sont tenues tout au long du mois de mars dernier. Mais visiblement Yemenia Airways ne compte pas, selon la partie civile, « reconnaitre ses fautes », d’où cette nouvelle procédure en cassation. «La Cour de cassation va tout simplement examiner si l’arrêt de la cour d’appel est conforme au droit, pas plus. Elle n’est pas juge des faits. Autrement dit, dans la mesure où toutes les expertises ainsi que les débats ont établi la responsabilité pénale, la Cour de cassation n’examinera que le volet juridique, une façon de se rassurer que la loi a bien été respectée. Il me semble que ce recours n’aura aucun impact sur la dernière décision», a fait savoir Me Larifou Said.